Troisième et dernier volet du point'n click le plus salace de l'année, Beyond Reasonable Doom termine en beauté la mini trilogie Badge of Carnage. Hector et Lambert vont finalement percer le mystère du terroriste de Clappers Wreake !
Comme pour tout jeu épisodique, nous vous rappelons qu'il est fortement déconseillé de lire ce test si vous n'avez pas encore terminé les deux parties précédentes du titre. Sans quoi, vous risquez fort de vous faire spoiler en lisant que ce troisième épisode débute immédiatement après que Lambert et Hector se soient faits assommer à la fin de Senseless Acts of Justice. Confronté à un terroriste aux stratagèmes particulièrement vicieux, le flic le plus pourri de la ville, secondé par le flic le plus pétochard du pays, font face à une mort certaine au find fond d'une fosse septique. Ligoté dans une baignoire, Lambert risque l'électrocution par grille-pain pendant que Hector est contraint de courir sur un tapis roulant pour éviter que la pièce ne se remplisse... de purin. Décidément, le studio Straandlooper sait mettre les joueurs dans le bain. Mais que cet espace confiné ne vous induise pas en erreur, vous allez vite prendre l'air.
Après avoir visité la ville de Clappers Wreake de fond en comble dans les deux premiers épisodes, Hector et Lambert vont maintenant découvrir ses environs et surtout son festival. Si We Negociate With Terrorist vous obligeait à vous pliez aux exigences loufoques du grand méchant et que Senseless Acts of Justice prenait la forme d'une enquête policière, cette fois, il va falloir sauver les citoyens d'un sort peu enviable en parvenant à les prévenir du danger. Et pour atteindre ce noble objectif, vous enchaînerez les puzzles idiots au sein de situations débiles. De la rencontre de Lambert avec un "Leprauchun" à sa participation forcée à un concours de laideur, le chemin vers le salut de Clappers Wreake est pavé de bêtise. L'essentiel de de ce chemin se situant cette fois au festival de la ville qu'il faut donc arpenter un bon moment en passant d'un stand à l'autre jusqu'à trouver le moyen de monter sur la grande scène et finalement mettre la main sur notre vieux pote le terroriste. On résout donc une suite d'énigmes liées les unes aux autres et qui font en réalité partie d'un seul gros puzzle. Si cela donne un peu de liant à l'ensemble, il faut bien admettre que le jeu prend du coup un aspect très linéaire et impose un sacré paquet d'allers-retours assez pénibles avant qu'on ne nous donne enfin la carte permettant de se téléporter à notre destination.
Si on déplore cet aspect esclavagiste du jeu, on apprécie en revanche ses énigmes. Tordues et relativement longues, elles offrent un juste équilibre entre challenge et bêtise, dans le ton des 2 épisodes précédents. En outre, comme au début de Senseless Acts of Justice, il est possible de contrôler Lambert puis de l'utiliser, ce qui permet d'ajouter un peu plus de profondeur à la progression et de vous compliquer le travail. Quant à la teneur des puzzles, ne soyez pas surpris de découvrir qu'il vous faudra trouver un moyen de vous débarrasser des citoyens faisant la queue devant les toilettes parce que vous avez besoin de voler la lunette du siège.
Car n'oublions pas que ce qui nous plaît tant dans Hector : Badge of Carnage, c'est bien l'humour trash typiquement anglais dont il fait preuve. Les vannes fusent, quitte parfois à agacer lorsque Hector refuse de passer d'un tableau à l'autre sans se lancer au préalable dans une longue tirade. Quant au personnage de Lambert, largement mis devant les projecteurs, est décidément follement attachant. Il faut le voir vous expliquer, tout guilleret, qu'il s'apprêtait à faire une démonstration de waterboarding sur le stand de la police quand vous êtes venu lui demander de l'aide. Un stand qui est, soit dit en passant, fort drôle avec son clone d'Hannibal Lecter enchaîné sous un panneau "Rencontrez un meurtrier". Répliques cinglantes, humour graveleux mais parfois plus fin qu'il n'en a l'air et références culturelles nombreuses, on retrouve donc dans Beyond Reasonable Doom tout ce qui nous a déjà charmés dans la série. Enfin, à condition de ne pas faire une allergie à l'anglais, le jeu ne proposant ni doublage ni sous-titres en français.
- Graphismes17/20
Les environnements sont fins, détaillés et le design se montre très accrocheur. Visuellement, Hector évoque vraiment une version trash des jeux d'aventure de Lucas dans les années 90.
- Jouabilité16/20
Les commandes tactiles répondent parfaitement et pointer un objet, même de petite taille ne pose pas de problèmes. Les énigmes ont progressé depuis l'épisode 1, se montrant un plus complexes ou profondes sans réellement être bloquantes. Toutefois, il est regrettable que ce dernier chapitre soit si linéaire et dirigiste, imposant pas mal d'allers-retours agaçants.
- Durée de vie11/20
Un poil plus long que l'épisode précédent, Beyond Reasonable Doom vous occupera plus ou moins trois heures. Ce qui permet à la trilogie d'assurer un total de 7 heures de jeu environ.
- Bande son18/20
Une fois encore, on ne peut que saluer la qualité des doublages, d'autant qu'il convient de rappeler qu'ils sont tous réalisés par une seule et même personne.
- Scénario14/20
Strandlooper a un vrai talent pour développer en très peu de temps une histoire bien condensée et joliment rythmée. Un ou deux revers de situation, un développement et zou, direction le final.
Et voilà, Straandlooper en a terminé avec Hector et on en serait presque triste. Dommage que ce dernier chapitre pèche par son dirigisme un peu étouffant, mais certains puzzles bien fun et surtout l'humour toujours aussi trash compensent très largement. Adieu Clappers Wreake, à la prochaine.