Bon, de prime abord, le soft ne paye pas de mine. Il faut dire qu'avec un titre pareil, il est difficile de le prendre au sérieux. Comment ? Le jeu d'objets cachés serait-il devenu le nouveau roman à l'eau de rose ? Les rires moqueurs cesseront heureusement peu à peu, puisque le soft se démarque par divers aspects sautant rapidement aux yeux. Les premières secondes ne sont pourtant pas très folichonnes, malgré une musique d'introduction plutôt encourageante. Les cinématiques sous forme d'images fixes ont quand même tendance à effrayer le joueur... Mais on se trouvera bien vite au cœur d'un environnement empreint de mystère, et visuellement très réussi. Evidemment, les décors sont constitués d'images fixes, comme ce qui se fait déjà dans ces jeux. Mais le soin apporté à chacun de ces lieux rend l'univers nettement plus prégnant, et la promenade vraiment réjouissante.

Il faut dire que ces décors envoûtants collent bien avec l'histoire qui nous est contée. On passera rapidement sur ce scénario assez banal, centré sur le destin d'une jeune femme, Edwina Margrave, partie sur les traces de ses parents décédés lorsqu'elle était petite fille. Si, comme on le disait, l'aspect narratif n'est pas vraiment passionnant, on pourra quand même prendre plaisir à suivre ce petit conte , dont les rebondissements sont habilement structurés autour d'une découverte progressive des environnements. Ceux-ci peuvent donc être fouillés à l'aide de la souris, les zones interactives apparaissant en surbrillance, à intervalles réguliers... eh oui, le titre se veut quand même accessible à tous, après tout ! Notre héroïne dispose d'un inventaire consacré aux objets, il sera donc possible de stocker divers items, afin de les utiliser plus tard lors de certaines phases d'énigmes. Car si on se trouve bien en présence d'un jeu d'objets cachés, cette Malédiction du Coeur Brisé propose heureusement un éventail assez large d'activités. Reconstitution de documents déchirés, puzzles à résoudre, mécanismes de portes à débloquer... le joueur ne devrait pas s'ennuyer, l'ensemble restant toujours simple et abordable.

Edwina possède également un inventaire regroupant les documents recueillis au fil de l'aventure. Celle-ci y crayonne aussi quelques croquis de certains indices disséminés dans les décors, histoire de garder une trace de potentielles informations de taille. Encore une fois, ces jolis dessins, pourtant pas toujours très utiles, participent à l'instauration de cette ambiance pleine de mystère. Au registre des passages obligés, on notera la présence évidente de scènes dédiées à la recherche d'objets. Celles-ci se font très classiques, puisqu'une liste de noms d'objets est présente en bas de l'écran, et le joueur n'aura qu'à cliquer sur leur représentation dans le bazar servant de décor fixe. On pourra préciser que les items sont particulièrement bien dissimulés au sein de ces plans fixes très jolis à regarder. Un système d'indices rechargeables est aussi de la partie, de manière à faciliter les choses pour les joueurs ne sachant plus où donner de la tête. Malheureusement, toutes ces scènes d'objets cachés devront être effectuées au moins deux fois, avec deux listes d'items différentes. Dommage d'avoir conservé ce travers déjà présent dans les jeux du genre, surtout pour un soft se démarquant justement de la masse des titres médiocres et peu dignes d'intérêt. Car, on l'aura compris, Margrave : La Malédiction du Coeur Brisé ne joue pas vraiment dans la même cour, le soin apporté à sa réalisation le distinguant largement des productions du même style.