C'est bien connu, au cinéma comme dans les jeux vidéo, les premiers rôles se font parfois voler la vedette sans crier gare par des nouveaux venus en quête de célébrité. C'est le cas par exemple des Lapins Crétins dans la série Rayman, ou encore du Chat Potté dans Shrek. De la même façon, les pingouins de Madagascar ont hérité de leur propre série d'animation dont voici justement l'adaptation en jeu vidéo.
Bien que développé sur plusieurs supports différents, Les Pingouins de Madagascar se distingue assez fortement dans sa version Wii, c'est pourquoi nous lui avons réservé un test spécifique. Ce n'est pourtant pas tant par son contenu que par sa forme que le soft se démarque, l'aventure étant quasiment la même que sur les autres versions. Toute la différence réside en fait dans les contrôles qui ne sont pas affectés à la Wiimote et au Nunchuk, comme c'est le cas habituellement, mais à la tablette uDraw de THQ. Si vous ne possédez pas cet accessoire et que vous n'avez pas l'intention de l'acheter, vous pouvez donc passer votre chemin ou opter pour les autres versions consoles.
Même si les softs conçus pour tirer parti des spécificités de la tablette uDraw ne se bousculent pas vraiment au portillon, on a pu constater que celle-ci se prêtait en toute logique mieux aux logiciels de dessin qu'aux jeux de plates-formes. Il faut bien reconnaître que le maniement au stylet n'est pas ce qu'il y a de plus intuitif pour ce genre de titres, mais les Pingouins de Madagascar ont tout de même relevé le défi et le résultat est finalement loin d'être mauvais. Si vous n'avez rien contre l'adage « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? » (et non pas l'inverse), vous vous rendrez compte que le fait de devoir dompter la relative lourdeur des contrôles de jeu est presque un atout pour ce titre. Car même si la progression repose de manière assez intéressante sur la complémentarité entre les différents pingouins, les niveaux restent très classiques dans l'ensemble. Le fait de manoeuvrer les personnages à l'aide du stylet de la GameTablet uDraw peut donc constituer un plus puisque cela complexifie de manière assez inhabituelle le déroulement de la partie et donc relance son intérêt.
Suivant le principe d'un Lost Vikings et de ses innombrables clones, le soft nous invite à contrôler quatre pingouins aux talents distincts mais complémentaires. Pour venir à bout d'un niveau, il faut donc jongler entre les quatre héros pour surmonter un à un les obstacles, quitte parfois à réunir les pingouins sous la tutelle de leur chef, le bien nommé Commandant. Le volatile est capable de regrouper ses troupes pour leur demander de se mettre en formation, ou même de les empiler pour constituer une sorte de colonne de singes capable de franchir un gouffre en se balançant sur une corde. Il est aussi le seul pingouin en mesure de planer. A ses côtés, Kowalski se charge de concevoir des inventions aussi absurdes qu'efficaces et de fouiller les piles d'objets susceptibles de renfermer des outils intéressants. Rico est le maître des explosifs, ses talents incluant bien évidemment le lancer de projectiles divers et variés. Enfin, Soldat exploite son petit gabarit en se faufilant dans les conduits étroits et en grimpant aux échelles malgré ses pieds palmés, sans oublier de charmer quelques pigeons quand l'occasion se présente.
Il faut donc faire évoluer tout ce petit monde de concert à l'aide de la tablette et du stylet, ce dernier comportant un bouton à deux fonctions qui déclenche notamment le saut et l'accès aux icônes d'action. Car aux fonctions de base s'ajoutent les talents propres à chaque pingouin qui exigent une manipulation supplémentaire pas forcément très intuitive de prime abord. La bonne nouvelle c'est qu'on s'y fait très progressivement et que les passages de plates-formes ne sont jamais difficiles. En comparaison, les trois mini-jeux proposés en marge de l'aventure nous ont beaucoup moins convaincus, mais ils pèchent déjà grandement par leur manque d'intérêt et de convivialité, le multijoueur n'étant même pas au programme. La version Wii est la seule à proposer quelques activités de coloriage, chaque niveau comportant des pages cachées dans l'environnement. Un logiciel de dessin très basique nous est alors fourni pour mettre en couleur ces images, mais les possibilités offertes sont vraiment réduites et seuls les plus petits trouveront là de quoi s'amuser. Qui plus est, il est impératif d'utiliser une carte SD pour sauvegarder tous ses coloriages.
- Graphismes13/20
Pas vraiment ce qu'on peut trouver de mieux sur Wii, mais les environnements restent assez variés et les personnages fidèles à la série animée.
- Jouabilité11/20
Bien plus accessible qu'un jeu comme La Grande Aventure de Dood, Les Pingouins de Madagascar exploite plutôt bien les contrôles de la tablette uDraw. Le résultat est forcément moins intuitif que que PS3 et Xbox 360 où l'on joue avec la manette, mais on s'y fait assez vite.
- Durée de vie12/20
Le nombre total de niveaux n'est pas très conséquent mais il faut quand même quelques heures pour en faire le tour et on peut y revenir pour tenter de récupérer tous les bonus. Les points obtenus permettent d'acheter des mini-jeux qui viennent d'ajouter aux coloriages proposés sur la version Wii.
- Bande son14/20
Une bande-son de film d'espionnage pour un titre qui ne se prend pas au sérieux mais qui joue énormément sur le charisme de ses personnages. La petite bande de pingouins et les autres protagonistes sont même doublés en français.
- Scénario12/20
Le jeu s'appuie sur les personnages de la série animée, elle-même dérivée du film Madagascar où apparaissaient pour la première fois nos amis pingouins. Quelques cut-scenes justifient l'accomplissement des missions confiées par le Roi Julian.
Les pingouins de Madagascar héritent d'une adaptation Wii satisfaisante pour les plus jeunes qui seraient tentés de se replonger dans l'univers de la série. Jouable uniquement à l'aide de la tablette uDraw, cette version n'est peut-être pas la plus intuitive mais elle a le mérite de se démarquer en proposant en plus quelques activités de coloriage destinées aux plus jeunes.