Tee-shirts, chaussures, jouets, peluches, draps, serviettes, crayons, cartables, bonbons, livres, CDs, ou DVDs, Cars est partout au point de devenir l'une des licences les plus connues et les plus juteuses de l'empire Disney/Pixar. Durant l'été 2011, Cars a eu droit à un second long métrage, et donc à une seconde tournée de tee-shirts, chaussures, jouets, peluches, etc. La liste de produits dérivés ne serait toutefois pas complète sans une flopée de jeux vidéo. Cars 2 déboule donc sur PC et Mac dans un jeu sans (a)plomb.
Comme beaucoup des récentes adaptations de films, le jeu vidéo Cars 2 ne suit pas vraiment le scénario du long métrage mais s'inspire d'une petite section seulement. Dans le cas présent, il s'agit du simulateur de missions d'agents secrets, le C.H.R.O.M.E. Les voitures de Cars sont ainsi appelées à suivre un entraînement d'espions constitué de plusieurs missions contre les sbires du Professeur Z. Concrètement, le jeu vous accueille dans le menu principal où il est possible de suivre le mode Histoire ou de participer à des parties libres (seul ou à plusieurs). Le second mode reprend simplement les missions du mode principal, mais sans grand enjeu si ce n'est jouer sur le pouce, seul ou à plusieurs.
Le mode principal se dévoile petit à petit en faisant gravir les différents échelons d'agent au joueur. Après chaque mission, le joueur reçoit ainsi des points d'expérience en fonction de sa prestation sur la piste. En récoltant suffisamment de points, il débloque le niveau d'agent suivant, et peut donc s'essayer aux 6 ou 7 épreuves qui y sont associées. Les missions sont de plusieurs types et consistent généralement à remporter une course incluant ou non des bonus sur la piste, ou à dégommer des voitures ennemies en temps limité. Comme dans Mario Kart, il est possible de s'armer de mitraillettes, de missiles, de boucliers ou d'autres armes de ce type pour profiter d'un léger avantage sur la concurrence. Si le circuit ne propose pas de bonus, le joueur devra alors compter sur son seul talent de pilote. Et là, on ne parle pas simplement de négocier chaque virage à la corde mais de dénicher les nombreux raccourcis et d'utiliser le plus de turbo possible. Le nombre de turbos est défini par une jauge pouvant heureusement être remplie à loisir, à condition de prendre quelques risques sur la piste. Les voitures sont toutes capables d'accomplir le même genre d'acrobaties. Rouler sur deux roues, sauter, faire des flips avant ou latéraux, rouler à l'envers, les possibilités ne sont pas spécialement nombreuses, mais suffisent largement à qualifier le gameplay de Cars 2 de bien plus technique qu'il n'y paraît.
Avantage pour certains, la riche jouabilité du jeu se montre assez difficile à maîtriser, surtout pour les joueurs n'ayant pas de manette de jeu à disposition. Soyons clairs, même en configurant les touches le plus avantageusement possible, jouer au clavier est un vrai calvaire. Avec plus de 8 actions possibles en plus des 4 touches de direction, le joueur se retrouve à surveiller plus de 12 touches pour piloter correctement son véhicule. Pas sûr qu'un enfant de 7 ou 8 ans s'en sorte avec les honneurs, aussi doué avec l'informatique soit-il. Et à bien y réfléchir, pas sûr non plus qu'un joueur plus âgé s'en tire mieux, à moins que celui-ci soit déjà habitué à jouer sur ordinateur avec une dizaine de touches sous les doigts. Et dans ce cas-là, Cars 2 est-il vraiment le titre qui l'intéresse ? C'est un peu toute la problématique. Trop dur pour la cible visée et pas forcément conçu pour les joueurs qui pourraient s'en sortir, Cars 2 a la culasse entre deux Benz.
Niveau technique, Cars 2 a aussi du mal à convaincre sur ordinateur. Si les animations des voitures sont appréciables, leur modélisation laisse à désirer et nous renvoie au moins un ou deux ans en arrière. Sans génie, les graphismes se contentent d'afficher le minimum avec des textures aussi propres et colorées que fades et plates, dépouillant le monde de Cars 2 de tout caractère. Les circuits sont censés nous entraîner aux quatre coins du monde, mais honnêtement, si ce n'était pour un détail spécifique par-ci par-là (les bus rouges à Londres par exemple) nous avons bien du mal à reconnaître les destinations choisies. Pour ce qui est du son enfin, il faut s'attendre à des musiques et des voix ultra répétitives dans la plus grande tradition des jeux vidéo adaptés de films Disney. Ce n'est pas mauvais en soi, mais cela manque cruellement d'imagination. Un constat qui vaut d'ailleurs pour le jeu dans son ensemble. Au final, nous ne conseillerons Cars 2 qu'aux jeunes joueurs possédant une manette de jeu, et n'étant pas trop regardants sur la réalisation. Dans le cas contraire, mieux vaut préférer les versions PS3 ou 360, plus jolies et plus maniables.
- Graphismes7/20
On reconnaît facilement les personnages du film, mais les décors manquent de vie et d'imagination malgré des tracés tortueux et remplis de raccourcis. Les textures sont très plates et peinent à tenir la comparaison avec les versions consoles.
- Jouabilité14/20
A la manette, Cars 2 se laisse apprécier grâce à un gameplay étonnamment plus riche que ce que l'on pouvait attendre de lui. Sans manette, c'est une autre paire de manches puisqu'il faut gérer un nombre important de touches. Retirez alors de 4 à 6 points à la note en fonction de votre aisance sur le clavier.
- Durée de vie14/20
Les missions sont suffisamment nombreuses pour offrir de quoi nous occuper pendant plusieurs heures. Le mode multijoueur prolonge la durée de vie, à condition de trouver des partenaires pour jouer…
- Bande son12/20
Comme souvent pour les adaptations, la bande-son se compose de thèmes sympas sans plus, et d'un doublage honnête qui s'amuse à répéter les mêmes phrases en boucle pendant les courses.
- Scénario8/20
A moins de lancer les missions une par une depuis le menu principal, le but des épreuves n'est généralement pas donné. Qu'importe, il suffit d'être le plus rapide ou le plus meurtrier sur la route pour battre l'écurie du professeur Z.
L'adaptation de Cars 2 sur PC et Mac est honnête malgré une réalisation graphique en berne et une jouabilité principalement orientée vers les joueurs équipés d'un contrôleur. Si l'esprit du film est présent, il n'est pas suffisamment marqué pour faire du titre un achat indispensable pour les fans. Cela dit, la variété des missions et la profondeur du gameplay lui permettent de tirer son épingle du jeu et d'intéresser les joueurs à la recherche d'un titre sans prise de tête à partager avec le petit neveu.