Vous pouvez vous dire que le principe du jeu est assez étrange, voire macabre. Vous devez placer votre doigt dans, ou plutôt sur, le trou de la guillotine et ne le retirer que lorsqu'un signal vous aura été donné, si vous ne voulez pas voir l'écran se tacher de sang. Si vous survivez une fois, un deuxième essai vous sera proposé, et ainsi de suite. Plus longtemps vous resterez sans vous faire zigouiller le doigt, plus vous marquerez de points, le but étant, vous l'aurez compris, d'en avoir le maximum. Le gameplay réside donc en une seule action : placer puis retirer son doigt, en faisant preuve de réflexes jusque-là insoupçonnés. Ce n'est donc pas là-dessus qu'on rencontrera de difficultés majeures, même si la sensibilité peut parfois embêter le joueur, dans le sens où le moindre mouvement de doigt sur l'écran est considéré comme une sortie de trou trop hâtive, et est donc directement sanctionnée par un sévère game over .

Le point fort de Finger Slayer réside par contre dans sa capacité incontestable à plonger le joueur dans un état de très grand stress. Les temps d'attente, qui varient du très court à la trentaine de secondes sont très irréguliers et vous donnent des sueurs froides entre chaque « Go ! » en vous obligeant à garder une attention perpétuelle sur votre téléphone. C'est ce stress accumulé qui, la plupart du temps, vous fera fauter, car vous serez tenté de retirer précipitamment votre doigt. La scie descendant de plus en plus vite, la difficulté augmentera parallèlement à votre débit cardiaque. Pour les parties en guillotine, celle-ci aura de moins en moins de distance à parcourir pour atteindre votre doigt, de manière à ce que vos réflexes soient plus rapides. Si vous voulez corser le tout, privilégiez le mode Superstar au mode Classic, ce qui diminuera fortement la durée de vie de votre doigt, mais vous offrira un plus beau challenge.

Le soft montrera cependant très vite ses limites, comme tous les jeux de high-scores sur mobiles. Le téléchargement d'extensions, comme Finger Slayer Wild ou Deluxe, permettra tout de même d'augmenter la durée de vie. Pour continuer à vous faire jouer, les éditeurs ont misé sur une certaine ambiance. Ainsi, on vous proposera 6 lieux différents, à multiplier par 2 modes de difficulté, soit 12 high-scores clairement séparés. Vous pourrez vous faire amputer le doigt par seulement deux outils différents, mais dans six lieux distincts : vous aurez donc le choix entre 2 guillotines, dans le désert ou à la campagne, et 4 scies circulaires dans des endroits assez loufoques, de la maison hantée à un temple maya, en passant par la salle de torture moyenâgeuse. Le fond varie à chaque fois, mais la représentation graphique de la guillotine et de la scie est malheureusement toujours la même. Les décors offerts sont plutôt satisfaisants, même si on était en mesure d'espérer quelque chose de plus poussé.

Les développeurs ont cependant pensé à plusieurs petits détails pour donner un peu de piquant. En effet, sur certaines maps, votre mission sera compliquée par l'ajout d'éléments déstabilisants en arrière-plan, comme des éclairs. Pour pimenter cette ambiance macabre, citons aussi les taches de sang qui auront imprégné la scie sauteuse lorsque vous aurez redémarré une partie après avoir perdu. La bande-son se révèle également un vrai plus. Si les endroits de torture lugubres présentent des musiques plutôt adaptées et assez sombres, les guillotines offrent des musiques country et champêtres pouvant surprendre au début puisqu'elles sont plutôt en désaccord avec le but du jeu. En revanche, la voix gutturale annonçant les « Get ready » ou autres « 3, 2, 1, Go ! » et les bruitages de la scie, notamment, jurent superbement bien avec le cadre. Finger Slayer, sans être une tuerie, reste quand même un joli titre, qui mérite, à défaut d'index, un petit coup… de pouce.