Du sang, un tournoi mortel et des personnages violents à souhait, ça ne vous rappelle rien ? Unreal Tournament ? Non, il s'agit bien ici de Mortal Kombat, l'un des précurseurs de la baston mais aussi l'une des premières séries de jeux où les personnages perdent des litres de sang au moindre coup reçu et où chaque combat a toutes les chances de finir par une mort particulièrement atroce.
Mortal Kombat II, développé par Midway, est d'abord sorti sur borne d'arcade en 1993, puis sur PC et consoles quelques années plus tard (1994 et 1996). Le principe est simple : deux combattants s'affrontent en utilisant diverses techniques (coups de poing, coups de pied, blocage, sauts, etc.) et quelques capacités spéciales (boules de feu, téléportation, etc.). Celui qui met K.O. l'autre gagne le round et le premier qui en remporte deux gagne le combat. Douze personnages distincts ayant chacun leurs caractéristiques propres sont jouables. Quelques protagonistes ont donc été ajoutés par rapport au premier volet de la série. Il s'agit de Baraka (une sorte de mutant), Jax (forces spéciales des Etats-Unis), Kitana (belle-fille de Shao Kahn), Kung Lao (membre du Lotus Blanc), Mileena (clone de Kitana) et Reptile (personnage caché de Mortal Kombat 1). Si certains personnages supplémentaires sont uniquement accessibles via une manipulation, on regrette en revanche la disparition de Sonya Blade et Kano. Tout comme pour le premier volet de la série, les personnages sont de véritables acteurs filmés puis intégrés dans le jeu pour plus de réalisme dans les mouvements. Le résultat est plutôt fluide, les combos relativement simples et le tout s'enchaîne de façon naturelle.
Mortal Kombat II introduit une dizaine de terrains, ou plutôt de décors puisque le jeu est en 2D et les personnages n'évoluent donc que sur un axe horizontal. Les environnements, pour la plupart glauques, imposent une ambiance lourde mais propice au jeu. On peut citer une forêt avec des arbres qui grognent, un pont de plusieurs dizaines de mètres de haut, une arène, etc. Au niveau du son, chaque aire de combat propose sa musique personnalisée, ce qui impose alors une ambiance différente à chaque fois. De nombreux bruitages retentissent aussi lors des coups ou des capacités spéciales portées. Tout cela est convaincant et apporte le dynamisme nécessaire pour nous transporter dans le combat.
Mais la grande force de Mortal Kombat II (et de toute la série), c'est son ambiance particulièrement sanglante. Lorsqu'un lutteur gagne un combat, il dispose de quelques secondes pour finir son adversaire. C'est à ce moment-là qu'il peut déclencher une des fameuses « fatalities ». Dès lors, il tue son ennemi de la manière la plus gore qui soit (par décapitation, démembrement, empalement, explosion, etc.). Trois aires de jeu proposent même une fatality spéciale : sur l'une d'elles, on peut embrocher le vaincu dans des piques. Dans une autre, on peut le jeter hors d'un pont pour qu'il s'écrase en bas. Enfin, le troisième niveau permet d'envoyer son ennemi dans une mare d'acide. Mortal Kombat II introduit aussi d'autres manières de terminer un combat : les « babalities » (le joueur sonné est transformé en bébé) et les « friendships » (le vainqueur fait le pitre à côté de son adversaire groggy).
De manière générale, le mode solo est trop court. Comptez moins d'une quinzaine de combats, chacun réglé en cinq minutes maximum. On peut aussi pointer du doigt deux gros problèmes : la difficulté mal dosée et l'IA relativement mauvaise. Ainsi, seuls les boss posent vraiment des difficultés (surtout Kintaro) et leur placer des coups est parfois un véritable challenge. Dirigés par une IA très bornée, les combattants commencent très souvent les rounds de la même manière et la plupart des affrontements peuvent être gagnés en utilisant uniquement des balayettes. Dommage. Heureusement, il est possible d'affronter un autre joueur sur le même écran. Il s'agit alors de simples combats indépendants du tournoi de Shao Kahn. C'est là que le jeu prend tout son sens. En effet, qui n'a jamais rêvé de donner une bonne leçon à un petit frère arrogant ou à un collègue de bureau ? Mortal Kombat II permet donc de le faire, virtuellement bien sûr. La durée de vie est considérablement améliorée et les temps de jeu se comptent en heures.
- Graphismes18/20
D'excellents graphismes pour l'époque. Le fait que les personnages soient de véritables acteurs rend le hit plus réaliste. Les mouvements sont fluides et les animations sont très bien faites. Que du bon.
- Jouabilité17/20
La prise en main est très rapide puisque le gameplay repose sur des déplacements et des coups basiques. Néanmoins, le jeu propose aussi toute une série de coups spéciaux, différents pour chaque personnage. Cependant, vu le nombre incroyable de combinaisons de touches qu'il faudrait retenir, on ne peut pas maîtriser parfaitement chaque personnage. A moins d'avoir les combinaisons à exécuter sous les yeux…
- Durée de vie16/20
Comme tout jeu offrant du multijoueur, la durée de vie n'est pas toujours facile à quantifier. Le multijoueur a un gros potentiel, tandis que le solo n'est intéressant que durant un temps limité.
- Bande son17/20
La bande-son est relativement discrète mais elle accompagne très bien les combats. La musique colle bien à l'univers, les cris des protagonistes témoignent de leur souffrance tandis que les divers sons renforcent l'immersion.
- Scénario/
Mortal Kombat II est une référence en termes de jeux de combat. Le hit a tout pour plaire : des beaux graphismes (même si de nos jours ça passe plutôt moyennement), une bande-son correcte, un gameplay simple et intuitif et surtout une ambiance travaillée. Mortal Kombat II, c'est avant tout des heures de fun à tabasser joyeusement ses amis.