En achetant la prestigieuse licence World Rally Championship, Milestone pensait avoir réalisé un gros coup. Pourtant, à ce jour, le jeu bâti autour de celle-ci, sobrement intitulé WRC, reste probablement la plus grosse sortie de route du studio italien. Un plantage. Un vrai. A la traîne visuellement, le titre avait également eu du mal à convaincre au niveau des sensations de pilotage. Habitués à livrer des productions de meilleure facture, les développeurs se sont remis en question pour rectifier le tir avec WRC 2 et oublier rapidement ce premier échec. Pour quel résultat ?
Un échec n'a pas toujours que des répercutions négatives. Il permet aussi dans certains cas d'aller de l'avant en analysant les erreurs commises. Après la sortie de WRC, Milestone a fait preuve de sagesse en admettant le constat d'échec. Le studio italien s'est alors tourné vers la communauté pour écouter et étudier les feedbacks des joueurs afin de repartir du bon pied. C'est en tout cas le discours officiel. Mais ne soyons pas dupes, les volontés de changement affirmées en présentation ne sont pas toujours suivies des faits. Pour le coup, le chantier semblait en plus assez vaste pour Milestone. De quoi nous permettre de douter. Mais c'était faire une croix sur le savoir-faire et l'application du développeur transalpin. Dès les premiers rallyes, le jeu rassure. Contrairement à son aîné, WRC 2 sera visuellement enfin digne des supports qui l'accueillent (PS3/Xbox 360/PC). Un énorme boulot a été fourni pour remettre la série dans le bon sens. La modélisation extérieure des véhicules se montre ainsi beaucoup plus convaincante qu'auparavant alors que les décors apparaissent eux riches en détails. Le tout est en plus égayé par un jeu d'ombre et de lumière fort joli. La version (PC) sur laquelle nous avons essayé le titre n'étant pas définitive, il restait encore du travail à fournir pour remplir totalement les objectifs initiaux. La modélisation intérieure des voitures semblait ainsi un peu retrait alors que certaines textures auraient elles gagnées à être plus fines. Mais quoiqu'il en soit, l'avancée à ce niveau est significative. Quant à l'aspect sonore, il se devait aussi d'être retravaillé. C'est le cas puisque les développeurs sont allés enregistrer les sons des voitures directement sur les circuits afin de les inclure dans le jeu. Le résultat est vraiment réussi.
Si apporter des améliorations esthétiques étaient importants, notamment dans l'optique d'immerger pleinement le joueur dans l'ambiance des courses, retoucher le gameplay s'avérait également crucial. Pour modifier les sensations de conduite et rendre l'expérience plus réaliste, Milestone a travaillé au plus près avec l'ensemble des pilotes et des écuries WRC. Une collaboration qui a permis au studio de récupérer toutes les données télémétriques de chaque voiture de rallye et de les transposer dans le jeu. Du point de vue des sensations, le pilotage se montre plus naturel que dans le premier WRC. Fini le temps de la savonnette. Les voitures adhèrent dorénavant beaucoup plus au sol et adoptent globalement un comportement réaliste. Les différentes surfaces, au nombre de 25 (asphalte, asphalte mouillé, gravier, neige, glace, sable...) ont également une grande influence sur la conduite que l'on devra adopter. Pour le joueur, il devient du coup important de maîtriser l'art du braquage et du contre-braquage en toutes circonstances. D'autant que les erreurs peuvent se payer cash. Basé sur des points et non plus des zones, les collisions apportent une touche de crédibilité supplémentaire au jeu. Les dégâts sont en effet plus localisés, endommageant la partie de la voiture concernée par le choc. En poussant le réalisme à fond, une touchette avec un muret et la course est terminée.
Comme à son habitude, Milestone n'a pas souhaité se couper des joueurs plus occasionnels en concevant une simulation pure et dure. A l'aspect réaliste du jeu s'ajoute donc tout un tas d'aides à la conduite (freinage, frein à main, stabilité...) que l'on pourra activer ou non. De même, si les réglages de la voiture peuvent être effectués manuellement, cela reste une option. Autre choix allant dans le sens d'une plus grande accessibilité : la présence du fameux rewind. Il permet de revenir quelques secondes en arrière avant une sortie de piste pour reprendre la course là où on le souhaite. Il est possible de l'utiliser jusqu'à cinq fois pendant chaque spéciale. En ligne, ce retour rapide est bien sûr désactivé. En fonction de ses choix et de son affinité avec cette discipline exigeante qu'est le rallye, il sera donc possible de rendre l'expérience arcade ou simulation. Dans ce dernier cas, le challenge devrait être corsé.
Côté contenu, WRC 2 s'avère encore plus complet que son prédécesseur, pourtant déjà bien loti. Forcément, licence oblige, on retrouve les pilotes (Loeb, Ogier, Hirvonen, Solberg, Raïkkönen, Sordo...), les écuries, les voitures (Citroen DS3 de Loeb, Mini Sordo...) ainsi que les parcours (Alsace, Argentine, Finlande, Portugal, Sardaigne, Suède...) de la saison 2011 de WRC. A noter aussi la présence des Super Spéciale Stages (SSS) permettant à deux pilotes de se confronter directement sur un même circuit fermé. Une tripotée d'autres catégories sont également présentes : SWRC, PWRC, FIA WRC Academy, WRC Group B et WRC Safari. Pour étoffer le jeu, Milestone a également revu le mode carrière qui s'annonce très intéressant. En plus d'incarner les pilotes au cours des rallyes, vous devrez aussi occuper une fonction plus globale de manager d'une écurie. Du coup, il vous faudra entre autres signer des contrats avec des sponsors ou encore engager de bons techniciens afin d'améliorer les performances des voitures. Evidemment, la partie online n'a pas été oubliée. Jusqu'à 16 joueurs pourront s'y affronter. Beaucoup moins réjouissant, Milestone a aussi prévu de sortir des DLC après la sortie du jeu. Ces derniers devraient notamment offrir des voitures supplémentaires.
Avec WRC 2, Milestone relève clairement la tête. Le jeu affiche un visage bien plus convaincant que son aîné. Les améliorations visuelles et sonores ont par exemple porté leurs fruits, même s'il reste encore des détails à régler. Le gameplay a lui aussi été revu pour de meilleures sensations de pilotage. Avec plus de 100 spéciales réparties dans 15 pays différents, sa licence officielle, ses multiples catégories de voiture et son mode carrière étoffé, le jeu risque en plus de s'avérer chronophage. Si le travail d'affinage est effectué dans les temps, c'est à dire d'ici au mois d'octobre, WRC 2 pourrait donc avoir quelques arguments à faire valoir sur le marché des jeux de courses.