Remake d’Indiana Jones en mode « super deformed », Rick Dangerous vous promet de vous faire vivre une aventure trépidante. Mais serez-vous assez rusé pour déjouer tous les pièges qui parsèmeront votre route ? Cesse de réflexion, courrez !
Rick Dangerous est une adaptation officieuse des aventures d'Indiana Jones avec des personnages « super deformed ». Le joueur prend le contrôle de Rick, un aventurier parti en Amazonie à la recherche du peuple Goolus, mais durant son voyage, son avion s'écrase dans la jungle. Alors seul survivant, Rick continue son périple à pied et finit par découvrir un temple dans lequel il pénètre, loin de se douter des nombreux pièges qui l'attendent.
Armé d'un bâton, de son pistolet et de quelques dynamites, vous devrez donc conduire Rick jusqu'à la sortie en parvenant à déjouer chaque embûche qui se dresse devant ou derrière lui. Les pièges s'avèrent particulièrement variés et biens dissimulés, allant de la boule infernale qui vous poursuit, en passant par des piques et autres flèches qui surgissent subitement des murs. A cela, vient s'ajouter les indigènes qui n'hésiteront pas à vous embrocher. Autant dire que la difficulté est plutôt relevée car vous devrez non seulement survivre aux différents pièges mais aussi gérer habilement vos munitions en nombre limité. En somme, attendez-vous à recommencer maintes et maintes fois les différents écrans jusqu'à les connaître par cœur si vous comptez progresser dans l'aventure.
Si par chance vous parveniez à sortir vivant du premier niveau, trois autres vous attendent par la suite dont une pyramide, un camp nazi et une base de lancement de missiles. Chaque niveau se décompose en une vingtaine de salles parfois séparées par des checkpoints. Ces derniers s'avèrent assez rares et vous obligeront à refaire une bonne partie de votre progression. Quant à la difficulté, elle monte en puissance au fil des différents levels, allant du corsé pour le temple jusqu'à l'extrême pour le dernier niveau dont vous n'êtes pas près de voir la fin et ce même avec des codes de triches. Heureusement Rick répond avec précision aux différents ordres de saut, de déplacement et de tir. Bien que le pistolet et la dynamite soient particulièrement utiles pour tuer quelques ennemis et libérer des passages obstrués, l'usage du bâton pour assommer des assaillants est plus délicat car l'effet ne dure pas plus de deux secondes. Son utilisation sera alors réservée aux joueurs confirmés qui voudront économiser quelques précieuses balles.
Sur le plan de la réalisation, le soft affiche des décors particulièrement détaillés et immersifs, les personnages « super deformed » sont attachants et profitent d'une animation de bonne facture. Le level design fait preuve d'une rare créativité et oblige le joueur à se creuser en permanence les méninges pour ne pas tomber dans les pièges souvent invisibles. Côté son, durant les phases de jeu, le joueur sera plongé dans un silence assourdissant où seuls les excellents bruitages viendront le sortir de sa torpeur. A ce titre, les hurlements d'agonie de Rick peuvent devenir assez irritants, surtout qu'ils surviennent fréquemment vu que l'on meurt souvent. Rick Dangerous n'a pas à rougir devant le professeur Jones, tant il s'émane du soft une identité qui lui est propre et qui finit par nous faire oublier que l'on joue avec un clone du célèbre aventurier. Plongé dans une difficulté extrême dès la première seconde de jeu, le joueur devra faire preuve d'une patience à toute épreuve s'il compte aller jusqu'au bout de l'aventure. Rares sont les jeux exigeant autant de réflexion et de dextérité.
- Graphismes16/20
Plongeant le joueur dans quatre localités différentes, le soft profite d’une réalisation de bonne facture lui offrant des décors détaillés et des personnages « super deformed » particulièrement attachants et bien animés. L’ensemble donne une immersion profonde dans l’ambiance des différents niveaux. Afin de renforcer le côté cinématographique, le joueur peut utiliser le noir et blanc.
- Jouabilité14/20
Rick Dangerous s’inscrit dans le genre plates-formes/aventure en y ajoutant de nombreux pièges vicieux. Bien que la prise en main de l’aventurier soit intuitive et immédiate, l’expérience peut s’avérer frustrante. En outre, la nécessité d’associer une direction au bouton tir pour utiliser les armes rend quelques passages délicats.
- Durée de vie12/20
Ne disposant que de quatre niveaux subdivisés en une vingtaine d’écrans, la durée de vie du soft n’en est pas moins conséquente. L’extrême difficulté de l’aventure ne cesse de croître durant votre progression jusqu’à atteindre des sommets. Cela vous obligera à connaître par cœur chaque passage pour en comprendre les subtilités et avancer pixel après pixel jusqu’à la fin du jeu. Cet aspect rebutera assez vite les joueurs les moins motivés alors que les aficionados d’énigmes et de challenges en auront pour leur argent.
- Bande son12/20
Chaque level est entrecoupé par un intermède musical assez réussi qui plonge le joueur dans une atmosphère frénétique. A part ça, l’aventure nous garde dans un silence religieux qui n’est interrompu que par quelques bruitages. Les hurlements d’agonie de Rick sont irritants à la longue.
- Scénario10/20
Un texte en anglais introduit l’histoire avant chaque level. Bien qu’assez classique, elle contribue à l’immersion dans l’univers librement inspiré d’Indiania Jones. Les non-anglophones regretteront encore une fois l’absence de localisation.
Arborant les couleurs d’Indiana Jones, Rick Dangerous n’a rien à envier au personnage d’origine tant l’aventure dans laquelle il nous plonge s’avère riche et variée. Profitant d’un level design particulièrement inspiré et obligeant le joueur à utiliser sans cesse sa matière grise, le soft atteint un niveau de difficulté qui frôle parfois l’abus. Alors que la plupart des passages nécessiteront d’être refaits maintes et maintes fois, le joueur avide de challenge ne pourra que jubiler devant ce périple tourmenté.