Peut-être avez-vous essayé de conter une jolie histoire de princes et de princesses à votre progéniture pour l'aider à retrouver les bras de Morphée. Et peut-être avez-vous essuyé un impitoyable "tu racontes mal" ou "c'est toujours la même histoire". Allez Raconte propose de prendre le relais en conférant un côté ludique aux récits via des mini-jeux destinés aux petits.
Allez Raconte n'a pas pour vocation de remplacer un livre de contes. Pas seulement en tout cas. Il est aussi une aventure interactive qui prend la forme d'une succession de mini-jeux permettant de débloquer quelques extraits qui, mis bout à bout, font une histoire. On en compte 20 au total, toutes tirées de l'univers de Lewis Trondheim, dessinateur, scénariste et éditeur français de bandes dessinées. Que les parents qui nous lisent soient prévenus, ces contes, bien qu'ils se destinent à un jeune public, manquent parfois de morale. Il est souvent question de princesses dévorées, de princes tués ou de sorcières condamnées à mort. D'ailleurs, peu d'histoires échappent à la disparition d'un ou plusieurs personnages, parfois un peu dérangeante. Si le tout est raconté sur un ton décalé par Dany Boon, il est toutefois possible de tiquer sur la tournure que prennent certains événements. Cela ne fait pas des histoires de Trondheim une exception, puisqu'une majorité des contes pour enfants ou des dessins animés ont ce côté glauque et immoral qui échappe heureusement à la cible.
Avant d'écouter et regarder une histoire en entier, le joueur devra réussir une suite de petites épreuves ayant un lien parfois évident, parfois un peu moins, avec les événements qu'on s'apprête à lui narrer. L'échec n'est possible que dans certaines d'entre elles, ne vous attendez donc pas à beaucoup de challenges, ce n'est pas l'objectif. S'il faut compter entre 20 et 30 minutes par histoire (jeux et lecture), soit tout de même entre 7 et 10 heures de jeu, la redondance de certains mini-jeux pose problème. Même si, à chaque fois, les dessins et les protagonistes changent, le principe reste inchangé et pourra finir par lasser. La seule vignette vraiment originale est celle qui permet de doubler l'introduction d'une histoire, en utilisant le micro de la console. Il suffit pour cela de lire un petit texte de quelques lignes, d'enregistrer sa voix et de la réécouter avant de laisser la place à Dany Boon. Le reste des épreuves est assez convenu, utilisant tantôt le stylet, tantôt le micro. Reconstituer un puzzle, relier des points pour dessiner un modèle, jouer à un Bejeweld-like, aux cartes... Autant de jeux qui pourront amuser un temps mais sans doute pas 20 fois de suite. A moins d'être un fan inconditionnel des dessins de José Parrondo.
- Graphismes11/20
Le design a le mérite d'être atypique mais ne parlera pas forcément à tout le monde.
- Jouabilité10/20
Les mini-jeux se répètent un peu trop au fil des 20 histoires. On regrette que les épreuves ne soient pas toutes aussi originales que la première permettant de doubler un texte à l'aide du micro et de réécouter sa prestation lors de l'introduction de l'histoire.
- Durée de vie14/20
Il faut compter entre 7 et 10 heures de jeu, en comptant les histoires de quelques minutes. C'est assez conséquent mais malheureusement vite répétitif.
- Bande son12/20
En tant que doubleur star, Dany Boon apporte pas mal de dynamisme aux histoires mais n'est pas forcément toujours dans le bon ton. Quant aux musiques là non plus, elles ne sont pas très nombreuses.
- Scénario10/20
Les histoires sont assez imprévisibles, ce qui leur donne beaucoup plus d'intérêt qu'on ne le présageait. En revanche, il faut savoir qu'elles manquent un peu de moralité et que vos enfants risquent de rêver de princesses dévorées par un monstre goulu.
Allez Raconte (plein d'histoires) pourra captiver l'attention d'un très jeune joueur le temps qu'il se rende compte que les mini-jeux se répètent inlassablement. A moins de se moquer du côté ludique et interactif pour lui préférer les quelques minutes de narration, on ne voit pas trop ce qui pourrait justifier d'investir dans ce titre un peu convenu.