Sorti en juin 2010, Puzzle Agent 1 s'inspirait ouvertement de la formule popularisée par le Professeur Layton, à savoir proposer une succession de casse-tête éparpillés au fil d'une enquête. L'histoire nous conduisait à Scoggins aux côtés de Nelson Tethers, un agent du FBI, section puzzles et énigmes, chargé de mettre de la lumière sur la mystérieuse fermeture de l'usine de gommes de la ville. Complètement farfelu, le scénario prenait une tournure inattendue avec l'apparition de gnomes dans la ville et la disparition soudaine de villageois. Puzzle Agent 2 reprend exactement la même formule et nous ramène donc à Scoggins pour tenter de répondre aux questions laissée en suspens. Tethers retourne de ce fait sur place où il compte bien mener son enquête et découvrir ce qu'il est advenu des personnes manquantes.

Le gameplay n'a pas changé d'un iota depuis le premier épisode. Tethers passe son temps à papoter avec les Scogginois et à résoudre les énigmes qui se présentent à lui. Comme le veut le concept, les puzzles ne sont pas forcément intimement liés à l'histoire ; certains le sont, d'autres pas. La plupart font appel à la réflexion pure, tandis que d'autres sont plutôt de l'ordre de l'observation comme le puzzle dans lequel il faut reconstituer un labyrinthe. Nous avons aussi droit à des suites numériques à compléter, des problèmes de logique à résoudre ou des meubles à réarranger dans une pièce. Il ne fait aucun doute : un effort a bien été fait sur la diversité. Contrairement à Puzzle Agent 1, les énigmes se répètent rarement et dans le lot (32 énigmes au total), seules une ou deux sont dupliquées. Rien de bien grave, même si on aurait bien évidemment préféré que tous les puzzles soient différents les uns des autres. Le plus embêtant concernant les énigmes n'est cependant pas dans la répétition, mais plutôt le contenu de certaines d'entre elles. Sans rien gâcher, disons simplement qu'il faudra à un moment avoir quelques connaissances en mathématiques (basiques) ou même aller chercher une réponse sur Internet si on ne connaît pas par cœur les premières décimales de pi. Heureusement, le système d'indices sur trois niveaux est toujours présent lorsque l'on nage en pleine perplexité face à un problème. Dans Puzzle Agent, on gagne des indices en ramassant des chewing-gums déjà mâchés un peu partout dans la ville. C'est dégoûtant, mais c'est rigolo.

Rigolo, c'est bien le maître mot que l'on attendait pour cette suite. Le premier épisode était bien décalé, et forcément, ce numéro 2 se devait de suivre le même chemin. Nous mentirions si nous disions que Puzzle Agent 2 n'était pas amusant. Le scénario est suffisamment décalé et les situations suffisamment loufoques pour qualifier le jeu d'amusant. Cependant, l'effet de surprise est un peu passé et les occasions de sourire se font plus rares. La faute est principalement à rejeter sur un script bien confus qui tente d'éclaircir certains mystères du premier volume tout en ouvrant d'autres portes pour une éventuelle suite. Le résultat est malheureusement très désordonné et surfe sur une histoire difficile à suivre, surtout dans le dernier tiers du jeu. Dommage. C'est d'autant plus regrettable que certaines pistes évoquées pendant l'aventure semblent plutôt intéressantes mais sont rapidement écartées au profit d'un final, disons-le, bâclé et qui tombe comme un cheveu sur la soupe.

La réalisation est elle aussi plutôt décevante. Si d'un côté, on applaudit le design et le courage de Telltale de proposer un titre radicalement différent de la production actuelle, on se surprend à trouver des bugs pourtant absents du premier volet. Les bugs sont minimes (textures mal découpées, personnages qui n'apparaissent pas, etc.) mais traduisent un manque de finition ou un certain affolement pour terminer le jeu et pouvoir le sortir à temps. Le design parvient à tenir le jeu à flot, de même que la bande-son, forte d'un solide casting vocal et d'une chouette ambiance musicale. Précisons à ce sujet que le titre est uniquement disponible en anglais et qu'il faudra donc maîtriser la langue pour en profiter pleinement.