Tous les genres de jeux vidéo ou presque, sont dominés par un titre ou une série référence. En ce qui concerne les FPS multijoueurs, c'est sans conteste Counter Strike qui s'impose en référence du genre, en laissant très peu de place à la concurrence. Toutefois, certains titres essaient de tirer leur épingle du jeu, Urban Terror fait partie de cette catégorie...
Pour commencer, un historique du jeu s'impose. C'est en 1998 qu'Urban Terror est né dans la tête des développeurs du jeu culte Quake III Arena, il consistait en un pack de maps inspirées d'environnements réels. Mais le projet se transforme vite en la création d'une véritable extension de Quake, alliant le gameplay de ce dernier avec des armes et des maps réalistes. La version 1.0, sort en août 2000 au grand bonheur des joueurs de ce jeu mythique. Le soft ne serait resté accessible qu'à ces derniers si un événement important pour l'avenir du jeu n'était pas intervenu en 2007. En effet cette année-là, alors qu'Urban Terror en est à sa version 4.0, intervient la libération du moteur graphique du jeu. Le soft devient alors gratuit en téléchargement légal sur le Net, et ne nécessite plus Quake III pour pouvoir fonctionner. Cet événement contribuera beaucoup à populariser le jeu, et le fera connaître au grand public. Depuis, le titre est toujours très joué et une grosse communauté s'est formée. Notez qu'Urban Terror n'a jamais été traduit en français, mais rassurez-vous, il ne faut pas être un grand connaisseur de la langue de Shakespeare, pour pouvoir en profiter.
Ce préambule terminé, passons au cœur du jeu : le gameplay. Urban Terror est un FPS multijoueur totalement gratuit, et qui ne se joue qu'en multijoueur, ne vous attendez pas à trouver un mode solo, même contre des bots. A première vue, le gameplay paraît très ressemblant voire identique à Counter Strike. En effet, après avoir rejoint un serveur, vous vous retrouvez soit dans l'équipe rouge, soit dans l'équipe bleue, et vous devez accomplir les objectifs définis par le mode de jeu en vigueur sur le serveur. De ce côté-là, Urban Terror n'innove pas, les modes de jeu sont très classiques, et assez peu nombreux. On retrouve les traditionnels Team Deathmatch, Capture the Flag et Chacun pour Soi même le mode Bombe de Counter Strike est de la partie. Quelques modes plus originaux sont présents comme le mode Follow the Leader où un leader est désigné dans chaque équipe, seul joueur à pouvoir attraper le drapeau adverse. Malheureusement, si les serveurs abritant les modes de jeu classiques sont nombreux, ceux vous faisant jouer à des modes plus originaux sont en revanche beaucoup plus rares. Dommage. Du côté de l'armement et de l'inventaire, le jeu n'invente rien non plus. A tout moment il est possible de changer son équipement via le menu d'inventaire, dans lequel le joueur aura le choix entre plusieurs armes bien connues des joueurs FPS allant du sniper à la mitrailleuse en passant par le fusil d'assaut. Les grenades ne sont pas non plus oubliées, avec le choix entre les fumigènes ou la grenade à fragmentation. Le joueur choisira donc son arme principale et de poing, mais également des objets appelés items. Ces objets peuvent soit améliorer le personnage : gilet pare-balles, casque... ou ses armes : visée laser, silencieux... Ces items confèrent une petite touche d'originalité à cette facette du jeu. Si le test s'arrêtait là, le jeu ne serait pas original du tout, et ne ferait que piquer les recettes de la concurrence...
Cependant, Urban Terror possède quelques originalités. Le soft diffère des autres FPS multijoueurs en plusieurs points. Premièrement, il n'intègre aucun système d'expérience. Les joueurs sont tous au même niveau, et aucune arme ni équipement n'est à débloquer. Deuxièmement, le système de sprint, dans Urban Terror vous ne pourrez pas sprinter indéfiniment. Une barre de vie entièrement dédiée à ce type de déplacements est présente, une fois qu'elle est vide vous devrez reprendre votre souffle, afin de la remplir en arrêtant de courir. Plus votre barre de vie est remplie, plus vous pourrez remplir votre barre de stamina, et ainsi sprinter sur de plus longues distances. Le système de dégâts est également très bien fait. En effet, en bas à gauche de l'écran, à côté de la barre de vie et de stamina, un petit bonhomme représentant votre joueur est présent. Et à chaque fois que vous vous faites tirer dessus, les balles toucheront un point particulier de votre corps, et la partie touchée s'affichera en rouge sur le petit personnage. Exemple, si vous êtes touché au bras, le bras du petit bonhomme deviendra rouge et vous perdrez en précision dans vos tirs.
Sachez aussi que dans Urban Terror, on ne peut pas se soigner seul, il vous faudra l'aide d'un allié pour retrouver toutes vos capacités, son aide sera plus efficace s'il possède un médikit. Ce système peut être assez problématique si l'on se retrouve avec des alliés peu coopératifs. Si vous ne vous faites pas soigner vous vous viderez de votre sang, et vous finirez par mourir. Mais la grande originalité de Urban Terror, qui lui vient tout droit de Quake III, c'est son système de saut totalement irréaliste à la « Matrix ». Ainsi il n'est pas rare de voir un joueur sauter de mur en mur, slider sur le sol pour prendre de la vitesse ou s'accrocher aux objets pour monter les murs. Les techniques sont très nombreuses et variées, et les meilleurs joueurs sont souvent ceux maîtrisant les sauts. Cette facette du jeu nécessite un temps d'apprentissage, mais que les néophytes se rassurent, des maps entièrement dédiées aux jumps ont été créées par la communauté de joueurs afin de s'entraîner. Seules certaines techniques sont très difficiles à réussir, mais on se perfectionne en jouant. Ce sont ces aspects du gameplay qui, au final, le rendent très nerveux et rapide.
Du côté des graphismes, Urban Terror ne s'en sort pas mal. Les visuels qui étaient jolis pour l'époque, ont, il est vrai, pris un petit coup de vieux, notamment du côté des textures et de la modélisation des personnages. Mais ne les laissez pas vous dissuader de jouer, car on oublie vite ces petits défauts, et les graphismes restent de manière générale assez bons. Une des qualités du jeu ce sont les maps. Très nombreuses, et pouvant être très grandes comme très petites et proposant des environnements variés : ville, château ou village dans le désert, on est gâté. En plus des maps par défaut, les cartes créées par les joueurs toutes plus variées et originales les unes que les autres vous donnent envie de toutes les découvrir, bref rien à redire de ce côté-là. En revanche, la bande-son, réduite au strict minimum, est bien décevante. Le seul thème musical du jeu est présent dans les menus. Et les bruits de tir et d'explosion laissent à désirer.
Au final, Urban Terror est un bon jeu qui a réussi à séduire son public, et à se constituer une communauté vivante et active grâce notamment à son passage dans le domaine public et à ses mises à jour régulières.
- Graphismes15/20
D'assez bons graphismes surtout lorsque l'on sait que le jeu est sorti en 2000.
- Jouabilité18/20
Un des points forts du jeu. Le gameplay est nerveux et jouissif à souhait, ainsi que simple à prendre en main. Seul le système de sauts très riche, avec tout un arsenal de pirouettes à effectuer, nécessitera un temps d'apprentissage.
- Durée de vie17/20
Cela dépend de vous, si vous adhérez au concept c'est parti pour des centaines d'heures de jeu, les maps créées par les joueurs relancent la durée de vie et sont très nombreuses.
- Bande son11/20
La bande-son se résume aux bruits des coups feu et des explosions qui ne sont pas très convaincantes en plus. A cela ne s'ajoute aucun thème musical digne de se nom. Il est clair que les développeurs n'ont pas concentré leurs efforts sur ce point.
- Scénario/
Avec son très bon gameplay et sa communauté, Urban Terror se démarque des autres FPS multijoueurs grâce à ses multiples originalités. On regrettera tout de même que le jeu n'innove pas à tous les niveaux. Le soft a toutefois toutes les cartes en mains pour séduire les amateurs de FPS, ainsi que les néophytes du genre.