Lancé au même moment que le second volet sur PS3, White Knight Chronicles : Origins s'attarde cette fois-ci sur les guerres de Dogma ayant eu lieu 10 000 ans avant les événements que l'on connaît. Pour autant, ne vous attendez pas à plonger dans une aventure similaire à celles signées sur console de salon par le studio Level-5, car cet opus développé par Sony propose une approche bien différente.
Bien que trahissant des lacunes évidentes, tant dans la forme que dans le fond, la série des White Knight Chronicles sur PS3 a pourtant réussi à s'attirer les faveurs d'un certain public de joueurs. Cette petite communauté de fans semble donc toute désignée pour investir quelques euros supplémentaires dans cet épisode PSP, le premier sur console portable, même si ce n'est plus l'équipe de Level-5 qui est aux commandes. Pour les joueurs intéressés, nous allons tâcher de dresser la liste des particularités de ce RPG sans pour autant en recommander son achat.
L'un des principaux changements que l'on note dans le déroulement de ce nouvel opus réside dans sa construction même qui s'avère plus proche de celle d'un dungeon-RPG que d'un RPG traditionnel. Comprenez par là que ce n'est plus l'intrigue qui sert d'ossature au jeu, le soft étant simplement découpé en une succession de petites missions qu'il convient d'enchaîner pour accéder ensuite à quelques rares quêtes scénarisées. Pour l'histoire, on pourra donc repasser, le scénario étant au moins aussi peu développé que les objectifs de missions qui nous sont confiés. Dans White Knight Chronicles : Origins, pas question d'explorer des environnements variés s'étendant à perte de vue, ni de rencontrer une multitude de NPC résidant dans de pittoresques villages. Ici, les combats se déroulent dans de minuscules décors et les quêtes nous ramènent toujours au même endroit : un train servant de quartier général à l'Equipe du Rail, le groupe de mercenaires auquel vous appartenez désormais.
Solution de facilité pour les développeurs, ce train regroupe l'ensemble des services proposés habituellement dans les traditionnelles bourgades rôlistes. Chaque wagon abrite en effet soit des boutiques, soit des compagnons de route que l'on peut enrôler à condition d'investir quelques deniers dans l'espace requis pour les accueillir. Un point important puisque certains wagons permettront notamment d'envoyer des alliés en reconnaissance, même si on ne peut pas modifier leur équipement ni leurs compétences. Le fait de recruter de nouveaux compagnons, de leur offrir des cadeaux et de mener à bien des quêtes dites « camarades » permet en tout cas d'hériter de certaines de leurs techniques, techniques auxquelles on ne pourrait pas avoir accès autrement. Mais tout ceci ne dissimule en rien le fait que le jeu est essentiellement pensé pour les parties online à plusieurs, bien que l'ensemble des quêtes soit jouable offline avec trois alliés contrôlés par l'IA du soft.
Chaque chapitre sert alors de prétexte à une série de quêtes locales qui consistent, pour la grande majorité, à chasser un certain nombre de monstres dans des zones extrêmement réduites. Non content de nous imposer un déroulement basique et redondant, le titre se borne à s'appuyer sur des environnements minuscules, reliés par des temps de chargement rapidement insupportables. L'installation des données sur le memory stick réduit certes leur durée, mais leur fréquence abusive mettra à mal la patience des joueurs même parmi les plus motivés. Mais au final, que l'on nous envoie éliminer un boss, cartographier une zone ou briser des sceaux magiques, on se retrouve toujours à nettoyer des zones sans trop se poser de questions. Une fois la mission achevée, on regagne notre compartiment le temps de développer de nouvelles compétences pour notre avatar, et c'est reparti pour une nouvelle quête qui, avec un peu de chance, fera avancer un chouïa l'intrigue principale.
Sur le terrain, les choses ne sont guère plus affriolantes. Les remaniements opérés au niveau du gameplay ne sont pas tous bienvenus, à l'inverse de l'acquisition des points d'action qui se révèle plus rapide que dans les épisodes PS3. Mais si l'on peut utiliser plus fréquemment les techniques spéciales, la création de combos a disparu et le fait de pouvoir parer une attaque ennemie s'avère quelque peu gadget. Le joueur reste heureusement toujours libre de se spécialiser dans n'importe quel type de classe en fonction des aptitudes qu'il développe en relation avec l'arme de son choix. Les combats sont également marqués par la possibilité de paralyser durant quelques secondes un adversaire en contre-attaquant avec une technique face à laquelle l'ennemi est vulnérable pour passer en mode Assaut. Pratique pour enchaîner les combos afin d'engranger davantage de bonus et de matériaux. On a d'ailleurs la possibilité de créer des objets en liant différents items à partir de recettes qui sont à débloquer au fil du jeu. Quant aux transformations, elles s'avèrent nettement moins impressionnantes que dans les autres opus puisque les membres du groupe revêtent simplement une armure qui leur permet d'exécuter certaines attaques en coopération lorsque la jauge d'équipe est remplie. Vous savez maintenant quasiment tout sur cet épisode PSP que nous ne nous risquerons pas à vous conseiller, d'autant que l'on trouve nettement mieux dans le même genre sur ce support.
- Graphismes10/20
Aucune recherche particulière sur le plan graphique. La réalisation bas de gamme nous impose des environnements minuscules, ternes et globalement très quelconques qui se répètent sans parvenir à faire preuve de diversité.
- Jouabilité11/20
Si le système de combat a subi quelques modifications par rapport aux épisodes PS3, c'est surtout le déroulement du jeu qui surprend le plus. Pas sûr que le fait d'enchaîner inlassablement des missions toutes semblables les unes aux autres séduise beaucoup les fans de la série.
- Durée de vie12/20
Clairement pensé pour les parties online, le titre générera très vite l'ennui en solo et sa relative facilité ne lui permettra pas de s'imposer sur la durée.
- Bande son13/20
Le jeu ne profite d'aucun doublage, ce qui n'est finalement pas trop gênant étant donné le peu de cut-scenes qu'il comporte. Les musiques relèvent un peu le niveau global du soft.
- Scénario8/20
Les quelques missions scénarisées sont bien trop rares pour faire réellement avancer l'intrigue et imposer un fil conducteur digne de ce nom. Sony n'a de toutes façons pas pris trop de risques en situant l'histoire 10 000 ans avant les volets PS3.
Sony a visiblement joué la carte de la facilité avec cet épisode PSP qui n'aura pas réussi à nous enthousiasmer davantage que les volets PS3. On est en présence d'un RPG peu inspiré qui n'apporte rien à la série et qui ne s'adresse qu'aux amateurs de quêtes online qui n'ont pas peur de tourner en rond niveau gameplay. Archi classique et redondant, White Knight Chronicles : Origins risque de mettre un point final à cette série qui n'aura pas su se donner les moyens de ses ambitions.