Imaginé par la talentueuse équipe de Level-5 à la toute fin de l'année 2008 au Japon, le premier White Knight Chronicles semblait promettre monts et merveilles pour finalement s'avérer n'être qu'un RPG de modeste envergure. Ceux qui avaient cru en lui furent même contraints de ravaler leur enthousiasme en constatant que le studio japonais leur avait servi un produit clairement inachevé.
Le premier White Knight Chronicles ayant pris son temps pour sortir en version européenne, nous n'aurons finalement dû patienter qu'un peu plus d'un an pour en découvrir la suite via ce second épisode. Proposé bien évidemment au prix fort, White Knight Chronicles II n'en demeure pas moins la seconde moitié d'un tout, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle le disque contient également l'intégralité du premier jeu en version remastérisée. Car en plus d'être exagérément court en solo, le soft original ne comprenait que la première partie du scénario, l'histoire ne se terminant pour ainsi dire pas, obligeant le joueur à patienter jusqu'à la sortie du deuxième volet pour en connaître le dénouement.
Inutile donc de se bercer d'illusions, White Knight Chronicles II ne nous réserve aucune véritable surprise et s'inscrit dans l'exact prolongement de son prédécesseur. Le scénario reprenant là où il s'était arrêté, il est fortement conseillé de terminer l'opus initial avant d'attaquer cette seconde partie. Mais la bonne nouvelle, c'est que contrairement à la version japonaise qui imposait carrément une « clear save » du premier jeu, l'édition européenne nous autorise à lancer directement l'histoire de White Knight Chronicles II avec une équipe au niveau 35. Certes, vous devrez recréer votre avatar via le menu dédié, mais ça vaut toujours mieux que de reprendre l'aventure à zéro. Notez qu'il est évidemment possible d'importer les données de sauvegarde du premier volet pour ceux qui les ont conservées, ainsi que celles de l'épisode PSP pour grappiller quelques bonus.
Rappelons tout de même aux joueurs qui entameraient ici leur première incursion dans l'univers de White Knight Chronicles que notre avatar n'est mis au premier plan que durant les parties online. En solo, il doit se cantonner au rôle de figurant et s'effacer devant le bien peu charismatique Leonard. Ce dernier bénéficie toujours de la capacité de se transformer en un chevalier colossal, suite au pacte qu'il a conclu avec un Incorruptus, un pouvoir que l'on conserve en général pour les occasions nécessitant de se débarrasser des ennemis les plus démesurés. Mais à l'instar du premier volet, ces affrontements n'ont rien de fantastique et trahissent même de manière flagrante le manque de rythme du système de combat. Bien qu'un peu moins molles que dans le premier volet car légèrement accélérées, les joutes n'en restent pas moins toujours aussi soporifiques. Les quelques subtilités inhérentes à la création des combos et à l'obtention des différentes compétences relatives aux armes n'y changent rien. Et on s'ennuie d'autant plus que le jeu se contente la plupart du temps de nous balader d'un bout à l'autre d'une immense carte avec quelques allers-retours à la clef.
Si les toutes premières heures de jeu débutent en territoire inédit, on déchante vite en constatant que la grande majorité des environnements que l'on arpente dans ce second volet sont les mêmes que dans le premier opus. La réalisation, déjà dépassée au moment de la sortie du soft original, est désormais clairement en dessous de ce que l'on est en droit d'attendre aujourd'hui. Et en dehors de la vitesse légèrement accrue des affrontements, on ne relève quasiment aucun changement ni aucune amélioration dans le système de jeu. Tout juste faut-il prêter davantage attention au type de ses attaques (perçantes, d'estoc, de taille...) pour vaincre plus efficacement ses adversaires. Les combats entre géants reposent toujours sur le même système de ciblage des différentes parties du corps de l'ennemi. L'interface et les menus n'ont pas non plus été optimisés, essayant tant bien que mal de se prêter aussi bien au offline qu'au online, à grands renforts de textes venant polluer les trois quarts de l'écran. Quant à l'IA, elle s'avère toujours aussi défaillante en solo. Il est évident que l'équipe de Level-5 a fait le minimum pour mettre un point final à son RPG afin de ne pas laisser tomber sa petite communauté de fans, mais ces derniers seront probablement les seuls à se montrer indulgents.
- Graphismes12/20
Le jeu accuse un retard technique bien réel, la réalisation étant identique à celle du premier volet qui s'avérait déjà dépassée au moment de sa sortie.
- Jouabilité12/20
Bien que le rythme des combats ait été un brin accéléré, le résultat est toujours aussi maladroit et génère rapidement l'ennui. On était en droit d'espérer davantage d'améliorations à ce niveau-là pour un titre aussi perfectible
- Durée de vie13/20
Faut-il évaluer seulement la durée de vie de cette seconde partie ou bien tenir compte de la longévité globale des deux volets inclus sur le disque ? On penchera plutôt pour la première solution en précisant tout de même que l'aventure principale n'est pas énorme et que les joueurs y trouveront davantage leur compte online.
- Bande son12/20
Les voix japonaises ont une nouvelle fois disparu au profit du doublage anglais et les compositions restent un peu trop quelconques pour espérer sortir du lot.
- Scénario13/20
Au lieu de nous livrer le scénario de White Knight Chronicles dans son intégralité, Level-5 avait cru bon de le scinder en plusieurs parties, quitte à nous obliger à patienter longuement pour connaître la suite et la fin de l'histoire. Mais combien attendaient encore sa sortie ?
On pardonnera difficilement à Level-5 sa démarche consistant à proposer un jeu en plusieurs parties, et deux fois au prix fort, alors que l'ensemble tenait aisément sur un unique Blu-ray. Techniquement dépassé et nettement perfectible sur le plan du gameplay, White Knight Chronicles II ne parlera qu'à ceux qui avaient réussi à prolonger l'expérience de jeu en profitant des parties en ligne. Et encore, la note tient compte du fait que le disque comprend l'intégralité du premier volet.