Dans le monde merveilleux des jeux indépendants, on trouve de tout. Notamment ces jeux dont les mots clés sont créativité et inventivité, où tout repose sur le concept, souvent bien loin des blockbusters qui se vendent par millions. Alors, Nimbus réussit-il dans cette voie ? Mais d'abord, en parlant de concept... Quel est donc celui de Nimbus ? Puzzle-game ? Pilotage ? Plates-formes ? Casse tête ? Un peu tout ça.
Tout commence lors d'un rendez-vous galant entre notre héros, un petit aéronef tout mignon, et sa compagne, qui est également un petit aéronef tout mignon. Celle-ci se fait soudainement enlever par un gros aéronef pas mignon du tout ! Notre petit vaisseau va donc devoir traverser une cinquantaine de niveaux pour espérer revoir sa promise. L'objectif, la plupart du temps, se résume à aller du point A au point B, simplement en dirigeant notre héros volant et en le faisant interagir avec tout ce qui l'entoure. Évidemment, de nombreuses embûches se dresseront sur son chemin. Mais la première chose qu'on remarque, c'est que notre petit vaisseau a beau savoir voler, il n'en est pas moins soumis à la pesanteur. Ainsi, pour vous déplacer, vous devrez vous servir de surfaces rebondissantes, vous faire projeter par des canons, ou passer sur des zones accélératrices.
Nimbus est donc un jeu où la physique a un rôle crucial et, outre ses effets constants sur vos déplacements, elle sera au centre de tous les petits puzzles qui parsèmeront votre route. Si les premiers niveaux sont relativement simples, de nombreuses subtilités sont progressivement introduites : blocs mouvants, inverseurs de gravité, téléporteurs, lasers mortels et autres joyeusetés. Il vous faudra utiliser l'environnement à bon escient, par exemple en poussant une boule sur un interrupteur inaccessible, ou en vous servant d'un bloc mouvant pour vous protéger des lasers. Les niveaux se renouvellent et se compliquent sans arrêt. Pour apporter plus de variété, certains passages se rapprocheront plus d'une course d'obstacles, où il faudra prendre garde à ne jamais perdre la vitesse accumulée, tandis que d'autres seront des labyrinthes, où vous devrez trouver clés et interrupteurs pour espérer ouvrir le chemin vers la sortie.
Quelques niveaux vous proposeront deux sorties, voire plus, mais l'une d'entre elle sera beaucoup plus dure à atteindre. Vous vous contenterez donc probablement de la plus évidente pour revenir débloquer de nouveaux passages plus tard. On se déplace entre les étapes sur une jolie carte à la Mario, qui affiche notamment un tableau des scores pour chaque niveau. Cela permet de comparer votre chrono avec la communauté mondiale, un bon moyen de booster la durée de vie. Autre défi très corsé, les 68 pièces d'or à récolter dans les niveaux sont souvent très inaccessibles. Outre la satisfaction personnelle, les trouver vous permettra de débloquer de nouvelles apparences pour votre vaisseau et de nouvelles traînées aux couleurs variées. Enfin, le jeu dispose de trois niveaux de difficulté : en facile, les checkpoints vous permettront de retenter votre chance à volonté, en normal, seulement cinq fois, tandis qu'en difficile ils sont inexistants.
La 2D aux couleurs chaudes pourra rappeler des souvenirs aux amateurs de Sonic, à cause des motifs à damier des parois. Pourtant ici, pas question de vitesse, il faut prendre son temps pour savoir où aller, et y aller avec précision, car nombreux sont les murs à pointes avec lesquels tout contact est fatal. Et ça tombe bien, la lisibilité est optimale, les graphismes sont lisses et épurés, ce qui donne une grande impression de fluidité, accentuée par la traînée que laisse derrière lui notre vaisseau. Par ailleurs, cette 2D profite d'environnements entièrement modélisés en 3D, agrémentés d'herbe et d'arbres bougeant doucement au vent, et de petits personnages cubiques qui vaquent à leurs occupations. L'ambiance sonore, par contre, se fait très discrète, et quelques thèmes sympathiques tournent en boucle sans qu'on y prête beaucoup d'attention. Cela contribue à donner au jeu ce coté paisible, détendu, mais cela n'empêche pas qu'on se surprenne parfois à troubler cette quiétude en pestant contre un problème tordu ou une paroi mortelle placée vicieusement.
- Graphismes16/20
Simples, colorés, propres, lisses, ils contribuent à une fluidité et une lisibilité optimale. La carte est jolie et le vaisseau très mignon. L'ensemble est très agréable à l'œil.
- Jouabilité18/20
Une touche pour faire tourner son vaisseau à droite, une autre pour le faire tourner à gauche et une dernière pour freiner. Cette configuration très simple se conjugue à merveille avec des niveaux admirablement bien construits et variés dans lesquels c'est un plaisir de naviguer.
- Durée de vie15/20
Les 50 niveaux sont de durée très variable et se compliquent beaucoup vers la fin. Trouver les 68 pièces d'or vous demandera beaucoup d'efforts, et il reste la possibilité de se hisser au sommet des chronos mondiaux.
- Bande son12/20
La musique est seulement un fond apaisant, agréable mais un peu limité.
- Scénario/
Un petit aéronef part en quête de son amoureuse vilement enlevée, quoi de plus noble ?
Habile combinaison d'adresse et de réflexion, Nimbus montre, s'il en est encore besoin, que la scène indépendante n'a pas besoin de beaucoup de moyens pour produire des jeux inventifs et réussis. Que vous soyez amateur de jeu de réflexion ou que le mélange pilotage/puzzle vous attire, vous devriez trouver votre compte dans Nimbus, d'autant qu'il est proposé à tout petit prix.