Reconnu comme l'un des fournisseurs habituels de jeux d'aventure de ces dernières années, le studio Telltale Games grossit doucement mais sûrement en multipliant les projets et en cherchant à explorer de nouvelles pistes de gameplay. A l'annonce de Jurassic Park, les joueurs se demandaient comment les développeurs parviendraient à concilier l'aspect aventure avec l'angoisse d'être plongé dans un parc rempli de dinosaures. Petit à petit, les éléments de réponses se sont mis en place jusqu'à en avoir la confirmation aujourd'hui : Jurassic Park : The Game ne sera pas un jeu d'aventure traditionnel en point and click à la Monkey Island, il puisera plutôt une forte inspiration du côté de Heavy Rain et de ses contrôles bien particuliers.

La grande différence entre Jurassic Park et Heavy Rain est l'impossibilité de bouger directement avec son personnage dans le jeu de Telltale. Ici, le héros ou l'héroïne se plante dans un coin de la scène et n'en bouge pas tant que vous ne lui demandez pas d'aller littéralement voir ailleurs. Si un menu permet de choisir la destination, des raccourcis existent aussi pour passer rapidement d'un lieu à l'autre. Il suffit par exemple d'appuyer sur la touche Haut pour que le personnage se rende de lui-même à l'endroit associé à ce bouton. Dans chaque scène, le joueur peut sensiblement bouger la caméra afin de balayer du regard ce qui se trouve autour de lui. Chaque zone active est alors associée à une touche de la manette ou du clavier suivant le support joué (PC, Mac, Xbox 360 ou PS3). Il suffit alors d'appuyer sur la touche correspondant à la zone sur laquelle nous souhaitons agir pour que le personnage s'exécute. Par exemple, si la touche X flotte au-dessus de la boîte à gants d'une voiture, le personnage pourra ouvrir cette dernière et la fouiller dès que le joueur appuiera sur la touche X. Cela dit, le joueur pourra aussi tout à fait choisir d'appuyer sur une autre touche si la scène lui en donne le choix. Au final, il règne donc un esprit Heavy Rain très prononcé, d'autant qu'il est aussi possible d'entendre les réflexions internes du personnage principal à tout moment de l'aventure. Pour couronner le tout, l'une des séquences est reprise à l'identique lorsque le personnage doit monter une pente boueuse, le joueur est incité à appuyer sur des touches spécifiques pour ne pas perdre l'équilibre.

Si Heavy Rain pouvait se vanter de laisser la liberté au joueur de conduire son histoire là il le souhaitait, ce ne sera pas le cas de Jurassic Park : The Game. La linéarité propre au jeu d'aventure à l'ancienne est bien de mise ici au point même que le joueur pourra mourir s'il ne réussit pas à franchir les séquences en QTE qui viennent régulièrement faire monter la tension. Avec de nombreux dinosaures dans les parages, le jeu s'amuse effectivement à alterner entre des phases de recherches d'indices/collecte d'objets et des séquences d'action. Pour ces dernières, il suffit d'être vigilant devant son écran et d'appuyer méthodiquement sur les touches qui s'inscrivent à l'écran. Rien de bien compliqué, mais rien de bien passionnant non plus. Surtout qu'il n'y a donc pas vraiment de choix dans ces sections. Il suffit de reproduire les séquences telles qu'elles apparaissent et c'est tout. Espérons que le jeu parvienne à proposer autre chose sans quoi il ne sera qu'une QTE géante molle et sans génie.

Dans tout ça, il reste bien évidemment l'histoire. Là, les fans devraient être ravis puisque le scénario se concentre sur un point laissé en suspens dans le premier film. Qu'advient-il des embryons volés par Dennis Nedry ? Jurassic Park : The Game tente de répondre à cette question et nous permet de suivre plusieurs personnages coincés sur l'île pendant les événements tragiques du premier film. D'un côté, un père et sa fille, de l'autre, Nima, une aventurière/mercenaire dont on ne sait pas grand-chose si ce n'est qu'elle est sur l'île pour récupérer le spray de mousse à raser de Nedry sans se douter qu'il contient les embryons volés. C'est cette dernière qui était au centre de notre démo. Le personnage semble intéressant à suivre, mais la séquence montrée était bien trop courte pour que l'on puisse réellement s'y attacher.