Dans son infinie mansuétude, l’équipe d’Irrationnal Games s'est amusée à nous présenter à nouveau son prochain bébé : Bioshock Infinite. Nouvelles phases de jeu, nouveaux détails de gameplay et nouvelle façon d’envisager la relation avec un personnage secondaire sont à l’honneur. Bienvenue à bord du dirigeable, direction la cité flottante dans les airs de Columbia...
Souvenez-vous, en août dernier, Irrationnal dévoilait son prochain jeu, la suite de la saga Bioshock. En transposant l'action des fonds marins à la ville dans les nuages de Columbia, l'équipe de Ken Levine s'en est donnée à cœur joie pour créer des situations de jeu inédites afin de séduire les amateurs du premier opus. On découvrait alors une cité morcelée où chaque petit îlot avec son morceau de rue et ses quelques bâtiments était relié aux autres par un système de rails nommé Skyline. La démonstration d'une quinzaine de minutes à laquelle nous avons assisté mettait une fois de plus en avant les diverses interactions possibles avec ces rails, tout en ajoutant une composante de gameplay étonnante, sans oublier de nous en apprendre un peu plus sur l'origine des deux factions peuplant cet univers. Pour vous rafraîchir un peu la mémoire, sachez que le but de ce Bioshock Infinite n'est autre que de libérer une demoiselle nommée Elisabeth de l'emprise de Columbia...
Au tout début de cette présentation, nous avons retrouvé notre personnage principal, le fameux Booker DeWitt, en compagnie de sa protégée Elisabeth dans un magasin d'antiquités abandonné. L'heure était au shopping, Booker trouvant ci et là des objets divers à ramasser allant des simples munitions aux consommables pour reprendre de l'énergie ainsi qu'un pistolet de type Luger P08. L'exploration de cette boutique semble intervenir assez tôt dans le jeu si on n'en juge pas les éléments ramassés et la teneur des dialogues entre les deux protagonistes. Il est d'ailleurs intéressant de noter que ces deux là parlent sans cesse, échangeant des informations visant à éclaircir un peu le mystère autour de cette ville volante, et bien évidemment faire plus ample connaissance. Ces discussions automatiques nous placent dans une position contemplative jusqu'à ce qu'un événement impromptu ne vienne bouleverser la quiétude de cette scène.
L'arrivée du Songbird (sorte d'oiseau géant métallique), l'ancien geôlier d'Elisabeth lorsque cette dernière était prisonnière d'une des tours de Columbia terrorise la fragile demoiselle qui nous fait jurer de la protéger à tout prix. Booker s'exécute et notre duo arrive à semer leur poursuivant. On les retrouve dans la cour d'une bâtisse, Elisabeth penchée sur un cheval blessé. C'est là que l'on prend conscience de l'étendue des pouvoirs de l'héroïne, à la fois pauvre victime sans défense et disposant d'aptitudes qui dépassent l'entendement. Essayant de guérir l'animal, Elisabeth se concentre et finit par modifier tout le monde qui l'entoure, le décor changeant du tout au tout pour placer les protagonistes dans une ruelle sous la pluie en pleine nuit, une voiture leur fonçant dessus. Visiblement Elisabeth a du mal à contrôler la mystérieuse force qui l'habite. De fait, on devra s'attendre à un véritable parcours initiatique en sa compagnie pour l'aider à dominer son étrange pouvoir.
La particularité d'Elisabeth ne passe évidemment pas inaperçue à Columbia. C'est d'ailleurs cette même raison qui a poussé le commanditaire secret derrière l'intrigue du titre à envoyer notre personnage à sa rescousse, les deux factions opposées : les fondateurs et les Vox Popula souhaitent mettre la main sur Elisabeth pour s'emparer de ses pouvoirs. Mais Bioshock Infinite, à l'instar de ses prédécesseurs, n'est pas un jeu de tir à la première personne bête et méchant. Il ne faut pas tirer à tort et à travers sur tout ce qui bouge. En l'occurrence, les deux factions ne vous attaqueront que si vous représentez une menace pour eux, la définition de menace étant laissée à leur jugement parfois hasardeux. En effet, lors de la démo, notre duo se promenait dans les rues de la ville jusqu'à une place ou se tenait une sorte de tribunal populaire. Les Vox Popula avaient mis la main sur un pauvre postier et s'apprêtaient à le faire passer de vie à trépas. C'est l'intervention de Booker pour empêcher cette mise à mort injuste qui mit le feu aux poudres et donna le coup d'envoi d'une bataille mémorable.
En large infériorité numérique, nos deux compères n'ont d'autre choix que de se mettre à l'abri. Une fois à couvert, Elisabeth propose à Booker de l'aider en faisant apparaitre dans ce monde des objets d'une autre dimension ! Ce système nommé TEARS voit l'apparition de plusieurs éléments (3 lors de la démo, mais il pourrait y en avoir plus dans la version finale) sous forme d'hologrammes, prêt à se matérialiser lorsque Booker aura fait son choix. Là, on avait le choix entre une caisse de munitions, une carriole pour disposer d'une couverture plus adéquate sur le champ de bataille ou encore une porte dérobée pour fuir le combat. La liberté d'action de Bioshock premier du nom trouve dans se système une évolution particulièrement originale, laissant à chaque joueur l'opportunité de choisir la façon de se tirer de ce mauvais pas. La seule limite imposée tient à la capacité d'Elisabeth à utiliser son pouvoir. L'emploi de cette technique affaiblit considérablement Elisabeth qui doit se reposer après chaque tour de passe-passe.
Les possibilités inhérentes à ce gameplay sont démentielles. A titre d'exemple, imaginez-vous sur un de ces fameux rails lorsque soudainement, des ennemis vous canardent à partir d'un autre rail parallèle au vôtre. Elisabeth vous proposera de faire disparaître leur support les plongeant dans le vide ou encore de faire apparaitre une autre skyline en dessous vous donnant l'opportunité de vous échapper à grande vitesse. Lors de la démo, nous avons aussi été très impressionnés par la gestion de la vitesse lors du déplacement sur les skylines. Selon l'inclinaison de ces dernières, ou tout simplement de l'élan dont on peut bénéficier lors d'une chute vertigineuse avant de s'agripper à un rail, la vitesse de déplacement sur les rails augmente. On peut alors virevolter de rail en rail pour atteindre un lieu escarpé, ou passer d'une zone de combat à une autre en un clin d'œil. La combinaison de l'utilisation des pouvoirs d'Elisabeth, de la jouabilité classique d'un Bioshock alternant plasmides et armes à feu, et de l'emploi de ce réseau de montagnes russes donne à Bioshock Infinite une saveur unique.
La relation ambigüe entre le personnage principal et sa partenaire est pour le moins déconcertante. Dans Bioshock Infinite, on ne se contentera pas de sauver une princesse un peu bête. Tour à tour on sera sauveur ou sauvé, la belle allant parfois jusqu’à s’offrir en pâture au Songbird pour sauver le personnage que l’on incarne d’une mort certaine. Avec son univers toujours aussi original et son gameplay bouleversant les conventions, ce nouveau Bioshock s’annonce comme un titre à surveiller de près. On vous aura prévenu !