C'est bien connu, la fin du monde approche à grands pas. Il ne faut pas arrêter de vivre pour autant et on peut déjà se demander comment on s'organisera lorsque l'hiver nucléaire s'abattra sur nous. Si vous êtes du côté de Moscou lorsque l'Armageddon tape à votre porte, faites donc un tour dans les dédales du métro. Ces couloirs sombres constitueront en effet l'un des derniers bastions de l'humanité face aux monstruosités nées de la catastrophe...
Le roman de Dmitri Gloukhovski a beau être un véritable best-seller, c'est avant tout le jeu vidéo qu'il a inspiré qui a fait connaître Métro 2033 en Occident. Ce FPS reprenait la trame du livre pour nous faire découvrir un univers postapocalyptique original dans les entrailles de la capitale russe. Comme son nom l'indique, il nous plongeait une vingtaine d'années dans le futur et il nous faisait arpenter les couloirs du métro moscovite où les survivants de la catastrophe posaient les bases d'une nouvelle société. La vie à la surface était devenue impossible à cause des différentes contaminations toxiques, et elle était loin d'être idyllique sous terre : d'horribles monstres harcelaient ceux qui y avaient trouvé refuge et les habitants de certaines stations du métro se livraient une guerre farouche. Metro : Last Light reprend bien entendu à son compte cet univers riche et sombre mais il s'éloigne tout de même des romans de Dmitri Gloukhovski. On retrouve bien entendu Artyom, le héros du premier volet, et les événements qui y sont relatés constituent la suite directe de Metro 2033 mais, même si l'auteur de l'œuvre originale a bien été associé au projet, il ne s'agit en rien d'une adaptation du roman intitulé Métro 2034.
Si les équipes de THQ sont restées très vagues sur le scénario de ce Metro : Last Light, on a vite pu constater que les choses ont bien changé depuis le précédent volet. Moscou est toujours dévasté, infesté de monstres et souillé par les vapeurs toxiques, mais la ville peut désormais profiter de quelques rayons de soleil qui mettent doucement fin à l'hiver nucléaire. La neige et la glace ont fondu pour nous offrir un paysage toujours aussi désolé mais un peu plus coloré. N'allez pas pour autant vous imaginer que le brave Artyom vit désormais à la surface, il ne s'y aventure ponctuellement qu'en cas d'extrême nécessité et équipé de son fidèle masque à gaz. La présentation commence d'ailleurs au moment où il retrouve la sécurité relative des tunnels du métro. La notion de sécurité est ici à nuancer puisque son but est d'aller s'infiltrer dans une station tenue par des adorateurs du Troisième Reich qui n'ont pas l'habitude d'accueillir les étrangers à bras ouverts. Il s'agit d'ailleurs justement de l'un des groupes les plus belliqueux du métro moscovite, perpétuellement en lutte contre les communistes pour étendre sa domination sur l'ensemble du réseau.
Bref, Artyom et son acolyte n'ont pas vraiment intérêt à foncer dans le tas tête baissée. D'ailleurs c'est une approche furtive qui a d'abord été privilégiée à l'occasion de cette démonstration. Comme dans le précédent épisode, il est possible de se cacher dans l'ombre, d'attendre que les ennemis passent puis de les attaquer discrètement et par surprise. Histoire de préserver sa pudeur, Artyom est toujours capable de plonger une pièce dans le noir en dégommant les ampoules ou en les dévissant. Les développeurs ont tenu à préciser que l'IA des ennemis a été améliorée pour que la difficulté de ces phases soit un peu mieux dosée. On nous a bien entendu promis que cet aspect infiltration serait au moins aussi important que dans le premier volet mais, pour les besoins de la démonstration et pour nous donner un aperçu de quelques armes disponibles, la séquence a rapidement tourné au gunfight bien brutal. On a ainsi pu admirer l'efficacité d'une gatling pneumatique que l'on remonte à l'aide d'une grosse manivelle. L'arme en question a peut-être un aspect assez rudimentaire, elle n'en est pas moins incroyablement destructrice. De l'aveu même de l'éditeur, cette phase n'était pas représentative du jeu dans sa version finale : n'espérez pas survivre très longtemps en tirant sur tout ce qui bouge... Le but était ici de nous montrer le travail effectué sur le feeling des armes mais aussi et surtout de nous donner un aperçu de l'aspect destructible du décor.
Le moteur physique de Metro : Last Light est vraiment impressionnant. En débarquant dans les tunnels, vous pouvez toujours examiner vos objectifs à la lueur de votre briquet, mais par cette manipulation, vous mettrez aussi subitement le feu aux toiles d'araignée environnantes. Les effets de lumière sont tout simplement bluffants et les environnements regorgent de détails qui les rendent plus vraisemblables : non seulement les éléments de couverture partent en morceaux à force d'être dégommés, mais on s'extasie aussi sur des éléments aussi futiles que le mouvement des bâches qui claquent au vent. Au final, il faut bien reconnaître que ce premier contact avec Metro : Last Light nous en a mis plein les yeux. Que ce soit la cinématique qui nous entraîne au milieu d'un rassemblement fasciste ou la phase de rail shooting qui nous envoie à l'assaut d'un train de prisonniers, cette présentation jouait la carte du grand spectacle en pariant sur une mise en scène époustouflante. Ce premier coup d'œil aura eu le mérite de nous rassurer sur la qualité graphique du titre, mais il ne nous a malheureusement pas permis d'avoir un réel aperçu de l'ambiance de cette suite. Tout juste avons-nous appris au détour d'une question que ce Metro : Last Light ajoutait un mode multijoueur à la recette du précédent volet, mais il faudra attendre encore un peu avant d'avoir droit à des détails sur cette nouveauté.
Metro : Last Light semble être en bonne voie pour s'imposer comme un FPS prenant et impressionnant. Il faut tout de même reconnaître que la présentation à laquelle nous avons eu droit était vraiment axée sur l'action et faisait totalement l'impasse sur l'aspect horrifique qui était pourtant l'une des forces du premier volet. Les équipes de THQ ont beau nous assurer que cette suite conservera bien l'ambiance si particulière qui faisait le charme de son aîné, on aurait aimé s'en rendre compte par nous-mêmes.