Quelle étrange idée que de profiter du portage d'Aqua sur PC pour changer le titre de ce shoot'em up multidirectionnel aquatique au design steampunk, très remarqué lors de sa sortie sur le Xbox Live Arcade il y a un an. Heureusement, le jeu n'a rien perdu de sa superbe.
Shoot parmi une pléthore de jeux de shoot, Naval Warfare opte néanmoins pour la voie fluviale, chemin peu emprunté par un genre qui préfère les classiques combats spatiaux. De fait, malgré un concept consistant toujours à éliminer des vagues d'ennemis, le background devient ici partie prenante d'une certaine originalité. Naval Warfare fait mouche avec son design, son ambiance délicieusement surannée et son petit prix de vente d'une dizaine d'euros. Il est donc difficile de ne pas craquer, d'autant que le mode solo mise sur une sympathique progression scénarisée.
Il faut bien avouer que l'histoire, qui nous conte vaguement l'affrontement entre deux empires, reste très conventionnelle. Pourtant, si le synopsis demeure peu intéressant, il profite de cinématiques usant d'un très beau style "bande dessinée européenne" qui se mélange parfaitement avec le design rétro-futuriste d'ensemble. Car oui, au-delà du fait de diriger des pt'its bateaux, Naval Warfare mise sur une atmosphère quelque peu désuète amenant une vraie personnalité synonyme de batailles navale dans un univers steampunk. Dès lors, le visuel apporte beaucoup à un principe des plus classiques se répercutant ici durant les neuf chapitres du mode solo. A ce sujet, veuillez noter que la durée de vie demeure appréciable. Ainsi, outre une campagne assez courte mais proposant un bon challenge en Normal, on pourra profiter de défis Escarmouche et surtout de modes pour deux petits barreurs. A ce stade, vous aurez le choix entre six maps multi sur lesquelles il vous faudra rejoindre le plus rapidement un endroit, éliminer le plus possible d'ennemis ou survivre aux vagues d'adversaires.
Pour mener à bien tous ces objectifs, vous profiterez d'un gameplay bien conçu. Tout d'abord, sachez qu'au fil de votre progression, vous aurez accès à trois modèles de bateaux, du hors-bord (rapide mais peu résistant) à l'Hélicoptère de combat (plus lent, plus puissant) en passant le Croiseur, modèle le plus équilibré. Dans un cas comme dans l'autre, vous pourrez customiser votre vaisseau en choisissant trois armes et autant d'améliorations augmentant vos boucliers, votre vitesse, votre cadence de tir, j'en passe et des meilleures. Bien que vous puissiez également profiter d'armes secondaires (mines, missiles), sachez que le choix de vos armes principales aura un réel impact durant les batailles. Par exemple, on utilisera davantage le tir lourd pour défoncer les boucliers énergétiques des bateaux avant de les achever au lance-flammes. Enfin, en passant par des ports disséminés sur chaque map, il sera possible de recruter une petite flottille de navires pour vous aider durant vos missions.
Bien qu'on ne puisse pas parler de stratégie, vous aurez quand même à disposition quatre types d'alliés. Les Combattants et Assaillants disposant d'une bonne puissance de feu, les Soigneurs et les Sonars (pour repérer et attaquer les sous-marins) sauront vous épauler pour peu que vous leur en donniez l'ordre. Vous aurez en effet l'occasion de balancer un ordre basique (Attaquez tel ou tel ennemi, Suivez-moi...) et d'attendre le résultat. Minimaliste, cet aspect n'en reste pas moins sympathique. Nonobstant, on aurait aimé pouvoir diriger plusieurs types d'unités et pas seulement une escouade composée des mêmes embarcations. A côté de ça, on appréciera d'avoir des missions plus ou moins variées dans le mode solo. Ok, tout ceci se concrétisera par de l'escorte (de base ou de flotte), de l'attaque de base ennemie ou de la capture de navire mais au final, compte tenu du genre, on aurait pu se retrouver devant un jeu bien plus répétitif.
En somme, Naval Warfare se montre diablement réussi à tous les niveaux. Le seul reproche tient à l'ergonomie perfectible de cette version PC. Pour commencer, si passé le temps de prise en main, le couple clavier souris parvient facilement à faire oublier le jeu au pad (qu'il est d'ailleurs possible de brancher), la navigation dans les menus souffre parfois de quelques errements (icônes fléchées non cliquables poussant à se replier sur les touches de direction, défilement trop rapide des menus déroulants...). Qui plus est, nous avons été confrontés à des soucis techniques plus ou moins gênants, à des degrés divers sur nos différentes machines de test : ce n'est pas très grave quand il s'agit d'une réinitialisation des paramètres graphiques, ça l'est déjà davantage quand on est confronté à un bug de script impliquant de redémarrer le niveau ou – pire – à un problème de sauvegarde obligeant à reprendre la campagne à zéro ! Bref, tout ça manque un peu de finition, ce qui est assez étrange vu l'arrivée tardive de ce portage.
- Graphismes14/20
Principalement centré sur l'élément liquide, le rendu aqueux est d'excellente qualité. En sus, le jeu profite d'un beau design rétro-futuriste et de cinématiques très «Hugo Pratt». La modélisation des navires et les effets spéciaux auraient peut-être gagné à être peaufinés, mais dans le feu de l'action, cet écueil disparaîtra au fond des océans en même temps que vos nombreux adversaires.
- Jouabilité14/20
Le gameplay est de très bonne facture. La vue aérienne couplée à la mini-map permettant de parfaitement appréhender les réactions de nos ennemis, on s'amusera à jongler entre les trois types de bateaux, à utiliser nos attaques spéciales et à donner des ordres succincts à nos flottilles pour éliminer le plus rapidement possible la menace Goth. En revanche, l'ergonomie perfectible et les quelques bugs de cette version PC sont bien plus fâcheux.
- Durée de vie14/20
Bien que le mode solo, composé de 9 chapitres, soit relativement court, vous pourrez compter sur plusieurs niveaux de difficulté, divers modes multi et un challenge Escarmouche. Bref, pour une dizaine d'euros, autant dire qu'on a de quoi faire.
- Bande son13/20
Si les explosions, salves de tirs et autres bruitages d'ambiance accompagnent chacune de nos rixes, le mixage entre les dialogues (de bonne qualité et intervenant parfois en pleine action) et la bande-son à proprement parler est parfois maladroit. Rien de bien gênant toutefois.
- Scénario9/20
Si l'univers de Naval Warfare possède un charme indéniable, le scénario lui, est extrêmement conventionnel puisque nous dépeignant une guerre entre la patrie des héros et l'empire Goth.
Avec son univers steampunk attachant, son gameplay parfaitement calibré et sa bonne durée de vie, Naval Warfare n'a rien d'un coup dans l'eau. Sorte de fils illégitime de l'Overboard de Psygnosis, le jeu acquiert ses galons de capitaine de vaisseau dès les premières minutes, et vous aurez par la suite du mal à le lâcher malgré un aspect forcément redondant lié au genre. On déplorera néanmoins l'ergonomie perfectible et les quelques bugs de cette version PC qui nous arrive pourtant tardivement.