Avec DiRT 3, à vous une compil assez exhaustive de tous les types de rallye qu'on peut trouver aux quatre coins du monde. Relativement éloigné du WRC, discipline à peine représentée, ce troisième épisode veut être celui de la confirmation : pas de révolution au cahier des charges mais un maximum de soin apporté aux sensations et quelques bonnes surprises en prime.
DiRT 3, bien qu'il ne joue pas dans la même cour qu'un WRC, est le seul représentant récent du monde du rallye sur consoles. Discipline bonus dans certains jeux (et souvent bâclée à ce titre), le rallye, un temps relayé par d'innombrables jeux off-road, est enfin de retour. Pas tel que ceux qui suivent les exploits de Sébastien Loeb l'entendent. Non, la série DiRT, pour ceux qui ne le sauraient toujours pas, propose des courses débridées aux règles variables, sans s'enfermer dans un système de championnat rigide. Ici, il est avant tout question de rouler dans des conditions extrêmes, de changer de monture fréquemment, d'alterner entre du contre-la-montre, rallye cross et super spéciales, de s'amuser tout simplement. Très arcade mais pas dénué de subtilités, DiRT 3 met l'accent sur le fun et bien que les développeurs se targuent d'avoir tout fait pour un maximum de réalisme, nos sensations sont tout autres. Non, DiRT 3 n'est pas un jeu réaliste, non on ne peut pas parler de simulation. Mais oui, nous nous sommes amusés et oui, nous le conseillons à ceux qui aiment autant défier le chronomètre qu'une armada de furieux.
La prise en main de DiRT 3 est immédiate mais non sans un besoin d'adaptation. L'effet savonnette et conduite sur des œufs pourra rebuter, le temps de maîtriser les caprices d'une direction hypersensible ou les moments de freinage et d'accélération qui conditionnent votre prestation. A ce sujet, comme c'est le cas depuis DiRT premier du nom, le joueur a tout loisir de paramétrer le niveau de difficulté en faisant sa popote dans les aides au pilotage. Il peut aussi utiliser un certain nombre de fois les fameux flash-back qui permettent de remonter le temps après avoir commis une grossière erreur. Certains pourront reprocher la présence d'un tel mécanisme mais honnêtement, qu'on y soit favorable ou pas, on ne peut guère passer outre. En effet, celui-ci n'est pas indépendant du reste du gameplay, il vient même en complément d'une conduite qui ne pardonne pas la moindre erreur. Une accélération trop hâtive, un dérapage incontrôlé, un obstacle mal jugé ou une trajectoire complètement foirée et c'est l'accident. Et la plupart du temps, on ne parle pas juste d'une touchette ou d'une roue dans le fossé mais bien d'un carton qui ruine toute chance de s'imposer. Le cas échéant, le flash-back tombe bien et permet d'oublier la bourde. Evidemment, il n'est pas illimité. Les munitions dépendent d'ailleurs de votre paramétrage de la difficulté. En résumé, le gameplay de DiRT 3 conviendra à à peu près tout le monde mais ne marquera personne en particulier. Du grand classique !
Le mode Carrière de DiRT 3, tout en ressemblant fortement à son aîné, a mis quelques habitudes de côté. Plus d'interface 3D mais simplement des menus stylisés, plus trop d'interactions accessoires relatives à l'évolution du pilote, juste une suite d'événements auxquels participer pour en débloquer toujours plus. La simplicité avant tout ! Ce qui n'empêche pas deux ou trois voix off d'encadrer votre progression et de vous expliquer ce qu'on attend de vous avant chaque épreuve. En cela, DiRT 3 ressemble davantage au premier qu'au second volet. Quoi qu'il en soit, tout n'est pas vieux. Quelques ajouts de taille sont à remarquer, comme les courses sur glace et sur neige, ardemment espérées et revendiquées par les joueurs. Celles-ci sont d'ailleurs assez réussies puisque les sensations de glisse sont au rendez-vous sur des tracés assez proches de ce que l'on retrouve en WRC ou en Trophée Andros. Autre nouveauté de taille, le gymkhana. Chère à Ken Block, cette discipline consiste à faire le spectacle dans une arène meublée par tout un tas d'obstacles avec lesquels jouer : tremplins, semi-remorques, donuts, zones de drift... Ce genre d'épreuve freestyle laisse le joueur libre de ses mouvements, comme un patineur qui présente son programme libre. L'objectif est, en réussissant des figures, d'enchaîner des combos et de faire ainsi grimper son score qui dépend notamment de l'applaudimètre. Si l'on pouvait craindre l'envahissement de ce genre d'épreuve dans DiRT 3, il n'en est rien. Elles sont assez rares et finalement, très sympas !
Laissé de côté dans DiRT 1 et 2, le multijoueur en écran splitté est enfin au programme ! Une marque d'attention non négligeable qui fera plaisir aux amateurs de duels IRL. Il faut dire que la présence de super spéciales rendait évidente la possibilité de jouer à deux. Le gymkhana est aussi concerné, tout comme toutes les autres disciplines du jeu. En ajoutant à cela le jeu en ligne, on obtient une offre multijoueur fort intéressante et qui joue un rôle majeur dans la longévité du titre. En effet, on ne peut pas dire que le mode Carrière passionne, bien qu'il fasse l'essentiel pour éviter d'être trop répétitif, notamment en dépaysant systématiquement le joueur au volant de caisses toutes plus différentes les unes que les autres. Eh oui car outre les grands classiques (Focus RS, C4...), on retrouve un paquet de modèles des années 70 (Escort, Stratos...), 80 (Quattro, 205, R5...) et 90 (Delta, Impreza...). La S2000 est aussi représentée (207, Punto Abarth...) ainsi que des monstres de puissance (SX4, Z4M...) ou quelques 4x4. Bref, là aussi, DiRT 3 sait être suffisamment complet pour varier les plaisirs bien que les mêmes maux qui hantaient ses aînés peuvent être remarqués : conduite pas assez typique, des voitures trop légères, des surfaces qui manquent un peu de caractère... Pas de quoi gâcher notre plaisir mais il faut bien admettre que DiRT 3 ne gomme aucune tare du gameplay du précédent volet. Peut-être aussi parce qu'il s'assume très bien comme ça.
- Graphismes16/20
DiRT 3 est coloré, fin et varie les décors autant que les surfaces. S'il commence à stagner, le moteur du jeu demeure la première qualité du titre de Codemasters. De l'animation à la modélisation des dégâts en passant par les replays, tout est particulièrement soigné. On note cependant quelques chutes de framerate en écran splitté.
- Jouabilité15/20
Accessibilité est le maître mot. S'il est assez souple en termes de difficulté (de nombreux réglages sont proposés), DiRT 3 s'adresse davantage à un public qui apprécie les jeux de courses pour le fun qu'ils procurent plus que pour enchaîner les performances. Orienté arcade, il n'est pourtant pas avare en sensations, notamment de vitesse, et plaira de toute évidence aux amateurs du genre, principalement en vue intérieure.
- Durée de vie16/20
Les principales nouveautés que sont les courses sur glace et neige, le gymkhana et le multijoueur en écran splitté apportent beaucoup de fraîcheur à la série. Ils viennent combler la déception d'un mode Carrière en panne d'inspiration. Dans tous les cas, le joueur n'est pas lésé et a de quoi faire avant d'atteindre les fameux 100%. La possibilité d'uploader facilement des ralentis sur Youtube est une idée originale et amusante.
- Bande son15/20
Malgré quelques petits loupés récurrents, le copilote est d'une aide précieuse et assume son rôle, qu'il soit réglé en "simplifié' ou en "complexe". Le reste des bruitages est crédible et on prend plaisir à faire vrombir les moteurs de toutes les cylindrées proposées.
- Scénario/
DiRT 3 fait partie de ces jeux de courses assez prévisibles mais terriblement accrocheurs. Techniquement très réussi, le jeu de rallye parvient sans mal à passionner le joueur qui aura tôt fait de dévorer un mode Carrière un chouia impersonnel. Si le gameplay arcade reprend fidèlement les mécanismes du second volet, le contenu a lui gagné en diversité grâce à l'apparition du gymkhana, du multi en écran splitté et des courses en conditions hivernales. Une bonne publicité pour toutes les formes de rallye !