Toujours aussi affamée de licences juteuses, la série LEGO s'attaque aujourd'hui à Pirates des Caraïbes. Le charisme du célèbre capitaine Sparrow parvient-il à occulter les faiblesses d'un gameplay vieillissant ? Réponse dans ce test.
Il n'y a pas à dire, les développeurs des divers jeux vidéo LEGO ont toujours eu le sens de la mise en scène et de l'autodérision. Et cette année encore, ils n'ont pas ménagé leurs efforts pour nous offrir du grand spectacle. Tout comme ses prédécesseurs, cet épisode regorge donc de cinématiques explosives et de clins d'oeil vraiment drôles à l'univers dont il s'inspire. Dès l'introduction du mode Histoire reprenant les meilleurs moments des quatre films (La Fontaine de Jouvence sort le 18 mai prochain), le fan des aventures de Jack Sparrow sera à la fête. Entre les pitreries d'un Johnny Depp légotisé, l'exotisme des décors et le thème musical fabuleux de Hans Zimmer, il y a vraiment de quoi jubiler. Les premiers environnements dans lesquels on évolue sont vraiment agréables à regarder et le design des personnages est absolument irrésistible. Cependant, il ne faut pas passer plus de dix minutes manette en mains pour comprendre que les mécanismes de jeu de leur côté ne nous réserveront guère de surprises tout au long des 20 chapitres dont le soft se compose.
Tout comme les épisodes précédents consacrés à Star Wars, Harry Potter ou encore Batman, LEGO Pirates des Caraïbes nous permet d'incarner des dizaines de personnages pour revivre une grande fresque cinématographique. Une fois de plus, on peut donc sélectionner en temps réel les différents protagonistes de l'histoire présents à l'écran pour explorer les environnements, résoudre des énigmes et bien entendu mettre hors d'état de nuire les adversaires coriaces qui essaient de nous barrer la route. Certains personnages savent réparer des mécanismes spécifiques, d'autres manient des armes précises, d'autres encore sautent plus haut que la moyenne, etc. Assisté par des aides contextuelles, il nous incombe ainsi de mettre à profit, seul ou en coopération avec un ami, les talents de chacun pour progresser. Comme d'habitude, la plupart des éléments du décor peuvent être détruits dans de grandes gerbes de briques ou au contraire assemblés pour former de nouveaux objets. Il y a des tonnes de pièces et de bonus cachés un peu partout autour de nous de sorte que les collectionneurs compulsifs puissent s'en donner à cœur joie. Quelques combats haletants accompagnés d'un thème musical épique se déclenchent régulièrement pour faire monter l'adrénaline. De courtes séquences de plates-formes nous invitent également à tester notre dextérité. Bref, tout le principe éprouvé de la série LEGO se révèle une fois encore assez efficace.
Néanmoins, s'il est clair que si faire voler en éclats tables, chaises et autres caisses de poissons amuse durant deux ou trois heures, on finira à terme par s'en lasser. Idem pour les constructions entièrement automatisées ou les combats simplissimes que l'on n'aura aucun mal à remporter. Par ailleurs, les énigmes présentes tous les dix mètres hachent le rythme de la partie inutilement et elles deviennent extrêmement répétitives au fur et à mesure de notre avancée le long des 20 chapitres du mode Histoire. Faire tomber une échelle ou tirer une charrette pour atteindre un nouveau lieu, chercher une manivelle pour actionner un mécanisme, donner tel objet à tel personnage pour qu'il rejoigne notre groupe... Ca va bien un moment. D'autant que le gameplay souffre également de défauts critiqués depuis des années maintenant. On pense par exemple à l'imprécision des sauts ou à la fâcheuse tendance des personnages à se bloquer dans le décor. Il n'empêche que lorsqu'on est fan de Pirates des Caraïbes, il y a quand même de quoi passer de très bons moments devant son écran. Chaque personnage est bien croqué (la démarche de Jack Sparrow vaut son pesant de cacahuètes) et on reconnaît sans difficulté la plupart des décors. Certains passages sont vraiment épiques, d'autres sont hilarants. L'aventure est longue et l'humour fait généralement mouche. Quelques variations de gameplay tentent de nous divertir entre deux énigmes (tir au canon, utilisation d'une boussole et d'une longue-vue...). Au final, même si ce LEGO Pirates des Caraïbes n'innove en rien, il remplit assez correctement son office. Espérons simplement que les développeurs se décident enfin à aller de l'avant pour éviter que la série ne finisse par s'étioler à trop se reposer sur ses lauriers.
- Graphismes13/20
Le meilleur côtoie le pire dans les décors comme dans les cinématiques. On peut aussi bien évoluer dans de superbes paysages que dans des environnements fades et mal modélisés. Le design des personnages est en revanche toujours aussi réussi.
- Jouabilité12/20
Hormis quelques points de détail (mode de sélection des personnages, boussole, canons...), le gameplay ne se renouvelle absolument pas. De plus, les énigmes à résoudre sont trop nombreuses et ralentissent la progression. De fait, après une première impression agréable, le plaisir cède finalement la place à une certaine lassitude.
- Durée de vie14/20
Les quatre chapitres divisés en cinq missions peuvent se parcourir assez vite mais le véritable passionné mettra un point d'honneur à tenter de récupérer les divers objets cachés dans les décors. Notez également qu'un ami peut à tout moment rejoindre votre partie en branchant une manette.
- Bande son16/20
Les thèmes musicaux splendides composés par Hans Zimmer donnent toujours autant de frissons. Les bruitages collent bien à l'ambiance et le langage yaourt des personnages est amusant.
- Scénario14/20
Globalement, le joueur n'aura aucune difficulté à reconnaître les meilleurs moments des quatre films Pirates des Caraïbes. L'humour est omniprésent et certains protagonistes de l'aventure sont vraiment bien caricaturés.
Accessible et bien réalisé, ce nouvel épisode de la série LEGO consacré à Pirates des Caraïbes remplit correctement son office en nous proposant de suivre seul ou à deux une aventure pleine de panache et de bonne humeur. Même s'il est clair que ses mécanismes de jeu commencent sérieusement à sentir le réchauffé et que le rythme de la progression est trop haché, les nombreux fans de Jack Sparrow, Will Turner ou Elisabeth Swann y trouveront certainement leur compte.