Prenez une base de Ridge Racer, ajoutez-y une bonne dose de Destruction Derby et quelques pincées de Trackmania. Mixez et servez le tout sur ordinateur. Vous obtenez Fatal Racing, un jeu de courses automobiles complètement fou qui n'a – hélas pour lui – pas connu la gloire. Retour sur la sortie de piste imméritée d'un jeu estampillé Gremlin Interactive.
Dans la dynastie des jeux de courses orientés arcade, certaines licences ont régné en maîtres pendant que d'autres étaient jetées aux oubliettes. Présent sur la grille de départ en 1995, Fatal Racing (Whiplash aux States) fait partie de ceux qui n'ont pas rencontré le succès. Pourtant, il ne manque pas d'arguments : vingt-quatre circuits allant de "sérieux" à "complètement délirant", des engins aux conduites différentes, une intelligence artificielle satisfaisante et une gestion des dégâts qui rend les courses palpitantes. Alors qu'est-ce qui cloche dans ce jeu ? Pas grand-chose pour être honnête. Nul doute que la concurrence de titres tels que The Need for Speed, Destruction Derby ou Planet of Destruction doit être prise en compte. Sa gourmandise en ressource matérielle l'avait également pénalisé au moment de sa sortie.
Après une vidéo d'introduction qui évoque tout de suite les bornes d'arcade, on se retrouve fatalement sur le menu principal. Le tour des modes jouables est vite fait : Course simple, Championnat et Essais chronométrés. Avant de mettre les gaz, allons faire un petit tour dans les options de jeu. On peut, en plus du niveau de difficulté, modifier quelques petites choses : le nombre de concurrents (un, sept ou quinze), la vue (cinq disponibles), le niveau des dégâts ou encore le choix d'inclure ou non les faux départs. Huit véhicules sont sélectionnables, chacun ayant ses forces et ses faiblesses selon sept caractéristiques : accélération, vitesse maxi, freinage, direction, adhérence, solidité et poids. Il y a d'ailleurs une présentation audio de chaque bolide. Si, en théorie, tous les critères s'équilibrent afin que chaque voiture soit performante sur un circuit en particulier, en pratique ce sont souvent les Reise Wagon qui triomphent. Concernant le design des voitures, on peut reprocher le fait qu'elles se ressemblent un peu toutes. Un peu de diversité au niveau des lignes aurait été bienvenue.
Le mode championnat comporte trois coupes dont deux à débloquer. La première (Gremlin Cup) propose une difficulté progressive. Le premier circuit est ainsi vierge de toute fantaisie. Mais au fil des courses, les tracés deviennent de plus en plus déjantés : raccourcis, sauts gigantesques, loopings, trous et "corkscrews" (des vrilles si vous préférez) viennent rompre la monotonie. Inutile de souligner que dans ce jeu, les lois de la physique sont restées bien sagement dans les stands... En cas de victoire, on accède à l'exigeante Premiere Cup qui franchit encore un cap dans la difficulté. La Bonus Cup, quant à elle, est un véritable défi où le simple fait de franchir l'arrivée est déjà une performance en soi. Avec la gestion des dégâts incluse et des adversaires qui vous empêchent de rouler en rond, votre carrosse a effectivement bien du mal à rester intact. Heureusement, une zone de réparation a été prévue pour chaque épreuve. Et même si la voiture venait à exploser en mille morceaux, deux châssis de secours permettent de revenir rapidement en piste. A la bonne heure !
L'un des points forts du jeu réside dans la subtilité des adversaires contrôlés par l'IA. Chaque équipe possédant une paire de pilotes, vos concurrents n'hésitent pas une seconde à vous rentrer dedans ou à rouler à contre-sens dans le but de protéger leur leader. Pour éviter le chaos, vous pouvez vous-même compter sur votre coéquipier qui se fera une joie d'effectuer de belles queues de poisson. La liaison radio avec celui-ci a été intégrée pour une meilleure immersion. L'environnement sonore est assez réussi : crissements de pneus et bruits de carrosserie corrects, speaker enjoué et musiques entraînantes. Il est par contre regrettable que les sons des moteurs soient tous identiques. Question maniabilité, les allergiques au clavier peuvent être rassurés puisqu'il est possible de jouer avec une manette.
Durant la course, de nombreuses informations sont affichées à l'écran dont une jauge de dégâts graduée avec un système de couleurs. Les premiers problèmes apparaissent en zone jaune. Lorsqu'on arrive dans l'orange, le moteur commence à fumer et la voiture roule nettement moins vite. En zone rouge, l'arrêt aux stands est vivement conseillé. Afin d'être complet, signalons aussi qu'un mode replay a été conçu pour ceux qui ne se lassent pas de revoir leurs exploits. La course se termine et à l'heure du bilan, on peut affirmer que Fatal Racing est une bonne pioche dans la vidéothèque à oldies. La seule chose à reprocher au titre, c'est sa gestion des collisions qui donne l'impression de se retrouver dans les autos-tamponneuses de fête foraine. Mais c'est finalement peu de choses au regard de ses autres qualités. A défaut de victoire, ce sera une belle place d'honneur.
- Graphismes15/20
Des graphismes de bonne facture en SVGA. Pas de déformations visibles sur le véhicule mais de la fumée et des étincelles apparaissent après quelques gros cartons.
- Jouabilité17/20
Arcade... mais pas trop grâce à la gestion des dégâts et les tactiques des adversaires en course. Un bon dosage au final.
- Durée de vie14/20
Sur le papier, trois coupes comportant chacune huit épreuves, c'est fort respectable. Dommage qu'il y ait autant de recyclage de piste. La difficulté est progressive.
- Bande son15/20
Les musiques n'écorchent pas les oreilles et le joyeux speaker sait "ambiancer" les courses. Les sons des moteurs sont décevants.
- Scénario/
-
Un jeu de premier plan, une sorte d'hybride mêlant cascades et destruction qui n'a pas de véritable défaut hormis sa faible notoriété. N'attendez plus, essayez-le.