"Pfff, encore du monster bashing". Voilà ce que s'est dit une partie de la communauté devant les images de ce nouveau MMO made in Korea. Et ils n'ont pas vraiment tort... En fait, ARGO Online est tout simplement l'archétype du genre, celui qui vous impose d'aller éradiquer des races entières avant qu'un NPC vous renvoie dépeupler une autre zone. Quand bien même vous avez toujours une quête à faire, elle vous demandera d'aller occire des bestioles malfaisantes dans 95 % des cas. Vous êtes donc prévenu.

Histoire de rester dans les clichés, le scénario raconte une nouvelle fois une guerre entre deux races distinctes, l'une plus proche de la nature que l'autre. Non seulement c'est vu et revu, mais en plus la trame ne soulève aucun réel intérêt, comme d'habitude malheureusement. Mais attardons-nous plutôt sur le jeu lui-même. Après avoir choisi votre race, vous devez opter pour une classe parmi huit choix classiques. Ensuite vous tombez sur l'étonnante interface de customisation du personnage, qui permet vraiment de modifier chaque partie du corps ou du visage contrairement à beaucoup de titres du genre. Du coup, deux personnages de la même classe pourront être physiquement très différents. Dommage cependant que les choix d'armures soient aussi peu nombreux une fois en partie. Concernant le design, le terme "Steampunk" employé dans la promotion est relativement exagéré. Bien que l'on retrouve beaucoup d'éléments futuristes, on ne peut pas dire que le style architectural diffère vraiment des MMORPG habituels. Par contre, le bestiaire est plutôt inspiré même si on regrettera une tendance à la réutilisation des modèles...

Comme nous vous le disions dès le début de ce test, vous allez passer le plus clair de votre temps à massacrer du streu-mon. Dans un jeu où le gameplay avait été moyen, cela aurait pu s'avérer être un véritable problème, mais ARGO Online peut enfin étaler son point fort avec brio en proposant des combats hyper dynamiques. En fait, vous pouvez très facilement interchanger vos armes en plein fight afin de passer des attaques à distance au corps-à-corps. Ce système est d'autant plus important que vos skills utilisent souvent une arme précise. En plus de cela, il vous faudra aussi gérer les compétences de votre monture et de votre familier, ces derniers étant régulièrement utiles au combat. Les chamans/druides peuvent même invoquer une créature supplémentaire. Certes, cela rend chaque joute un peu fouillis de prime abord, mais le tout reste largement gérable tout en étant diablement pêchu. Vous pouvez aussi augmenter vos capacités grâce à un système d'ores qui remplissent une jauge vous donnant accès à des bonus supplémentaires.

En plus de votre classe, vous avez bien entendu l'occasion d'avoir un deuxième métier vous permettant de crafter des potions ou encore des pièces d'armure par exemple. Le système est résolument classique à ce niveau-là, tout comme celui qui permet d'améliorer l'équipement. En fait, ARGO Online se contente sans aucun doute de mixer des éléments déjà existants, mais il le fait plutôt bien, permettant ainsi d'oublier un peu le côté monster bashing à outrance. Dommage qu'à l'heure actuelle, et malgré le fait qu'il ne soit plus en bêta, le titre du studio MGame soit encore blindé de bugs en tout genre, certains étant tout simplement inacceptables. Par exemple, et ceci malgré trois réinstallations, il arrive régulièrement que le jeu freeze parce qu'on a voulu ouvrir une fenêtre ou parler à un NPC. Dans les meilleurs cas, vous pouvez vous débloquer tout de suite, dans d'autres il faudra carrément redémarrer. De plus, le pathfinding est totalement à la ramasse et vous vous cognerez régulièrement contre un arbre, une maison ou la rambarde d'un pont. Certes, on peut toujours recadrer soi-même à la souris, mais dans certaines situations cela peut vraiment être dramatique. Enfin, la traduction est plus que douteuse, allant jusqu'à vous donner de mauvaises indications lors des quêtes (noms des monstres ou des NPC erronés par exemple).

C'est dommage, car ARGO Online offre quand même quelques idées supplémentaires, comme des Adventure Points débloqués en parcourant le monde et qui permettent d'obtenir de nouvelles compétences. Certes, ça ne révolutionne toujours pas le gameplay, mais c'est déjà ça. Bref, ARGO Online peut se targuer d'avoir de nombreuses flèches dans son carquois pour nous faire aimer le monster bashing, mais il manque vraiment trop de finitions pour être considéré comme un excellent MMORPG pour le moment. Toutefois, si l'équipe de développement corrige les bugs et autres problèmes cités, le futur pourrait vraiment être rose...