Bien que s'appuyant directement sur le film réalisé par Kenneth Branagh, Thor : Dieu du Tonnerre sur DS n'en reprend qu'une infime partie de son scénario. Il faut dire qu'on imaginait difficilement comment les scènes les moins riches en action se déroulant dans notre monde auraient pu s'avérer viables dans un beat'em all comme celui-ci. A l'inverse, le soft puise dans la base des comics Marvel pour nous offrir quelques boss que ne manqueront pas de reconnaître les fans de la BD. Autre conséquence, la globalité du jeu se déroule sur les terres de légende issues de la mythologie nordique et à aucun moment le vaillant Thor n'est dépossédé de son marteau.

Le joueur y gagne un héros au faîte de sa puissance, capable d'accomplir moult combos armé de son marteau divin Mjölnir. Le problème, c'est que cette panoplie d'action n'évolue pour ainsi dire pas durant toute la durée du jeu, ce qui nuit considérablement à l'intérêt de ce dernier. Le sournois Loki a beau nous envoyer aux quatre coins des terres nordiques, les niveaux se ressemblent atrocement dans leur configuration, et même les ennemis ne parviennent pas à se renouveler suffisamment pour briser la monotonie ambiante. Le seul élément évolutif du soft réside en fait dans l'obtention de runes, souvent cachées dans des piliers qu'il est possible de détruire en les saisissant à bout de bras pour les abattre sur la tête de ses adversaires. Ces runes renferment des capacités que l'on peut activer pour optimiser certaines aptitudes du personnage, ce qui ne compense malheureusement pas le caractère figé des compétences de Thor.

Le gameplay ne doit finalement son salut qu'à sa relative nervosité et sa propension aux repêchages. Les mouvements sont propices aux combos aériens et les ennemis retombent suffisamment lentement pour nous permettre de les choper en plein vol pour les terrasser avant qu'ils ne retouchent le sol. Thor a également la faculté de se propulser dans les airs pour retomber ensuite lourdement en effectuant une puissante attaque en piqué. Et comme le jeu a le bon goût d'afficher les environnements sur les deux écrans de la console, on peut en profiter pour prendre un maximum de hauteur afin de regrouper ses cibles en contrebas. Sympa mais pas transcendant, le gameplay se laisse apprivoiser rapidement, même si son manque de renouvellement trahit ses limites dès les premiers niveaux. Les pouvoirs divins, trop peu nombreux, tiennent lieu de magies dévastatrices qu'il vaut mieux utiliser seulement comme joker lorsque l'écran devient un peu trop surchargé d'ennemis.

Les stages se subdivisent généralement en trois actes qui s'achèvent par un face-à-face contre un boss issu du comic-book. L'occasion de varier un petit peu son schéma de jeu en trouvant l'art et la manière d'en venir à bout. En poussant un peu plus loin le concept des environnements destructibles et en creusant davantage le level design, les concepteurs auraient pu offrir à cette version DS la finesse qui lui manquait en imaginant par exemple des embranchements dans les décors ou des cachettes pouvant renfermer autre chose que de simples runes. Malheureusement, le soft se borne à copier les routines des plus vieux beat'em all, nous forçant à nettoyer chaque zone avant de passer à la suite en répétant inlassablement les mêmes combos et projections. Certaines runes font quasiment office de cheat codes et le lancer de marteau s'avère tellement puissant qu'on peut difficilement se retenir d'en abuser. Quant aux fidèles compagnons de Thor, ils ne font que de la figuration et il aurait été bienvenu de pouvoir les contrôler eux aussi. Au final, cette adaptation DS rate le coche et ne parvient pas à faire trembler la concurrence sur ce support.