En 1992, soit un an à peine après le premier Gobliiins, le studio Coktel Vision revenait déjà avec la suite, un titre toujours aussi dingue mais tout de même mieux maîtrisé que le volet initial. Pour ce numéro 2, le cahier des charges reste très similaire au premier jeu puisque nous nous retrouvons une fois encore à la tête d'un groupe de gobelins prêts à tout pour sauver un membre de la famille royale dans un jeu d'aventure point'n click particulièrement loufoque. Ce coup-ci, ce n'est plus le roi qu'il faut secourir, mais son fils kidnappé par le méchant de service, l'affreux Amoniak. Le changement de victime n'est heureusement pas la seule modification apportée pour cette suite puisque les développeurs ont également choisi de revoir plusieurs autres éléments de leur jeu, à commencer par le casting de leurs héros.

Dehors Oups, Ignatius et Asgard, les trois larrons du premier Gobliiins ! Place à Fingus et Winkle, un duo tout nouveau tout beau, et tout aussi complémentaire que le trio précédent. Cela dit, si le premier jeu basait fortement son gameplay sur la fonction de chaque gobelin (technicien, magicien ou guerrier), Gobliiins 2, lui, privilégie plutôt l'attitude et la personnalité de ses deux protagonistes. Ainsi, Fingus et Winkle sont plus ou moins capables d'effectuer les mêmes actions, mais le côté plus réfléchi du premier contraste fortement avec le bagou du second. D'abord visible lors des quelques réflexions lancées ça et là aux rares personnages qu'ils croiseront (Fingus est courtois, Winkle bien plus familier), la différence de caractère se ressent surtout dans le résultat de chaque action effectuée. Par exemple, le premier demandera au vieux du village s'il peut prendre le saucisson qui pend devant sa maison, tandis que le second ira directement se servir.

Conscient de ces différences de tempérament, le joueur se sent encouragé à essayer tour à tour chaque gobelin sur l'ensemble des éléments actifs du décor. D'autant que la maudite barre de vie pénalisant la moindre mauvaise action dans le premier volet a ici totalement disparu ! Nous pouvons donc tout essayer sans risquer le moins du monde d'être pénalisés pour avoir tenté quelque chose avec Fingus alors que Winkle aurait été peut-être plus approprié. Le jeu gagne indéniablement en convivialité ce qu'il perd peut-être en difficulté. Pour autant, Gobliiins 2 n'est pas une promenade de santé, mais les solutions ne sont jamais très loin et puisque nous pouvons tenter tout et n'importe quoi sans prendre le risque d'avoir à recommencer un tableau, les solutions finissent petit à petit par se dessiner d'elles-mêmes. Sachez toutefois que le système d'aide est toujours d'actualité si vous êtes vraiment bloqué, et que tous les éléments actifs avec lesquels interagir sont encore une fois signalés à condition de passer le curseur à proximité.

Contrairement au premier volet, Gobliiins 2 ne nous enferme plus dans une succession de tableaux-énigmes. Désormais, nos héros peuvent circuler librement dans un ensemble de deux ou trois saynètes liées entre elles pour former une grosse énigme. Les objets d'un décor peuvent alors être utilisés dans le tableau d'à côté et vice versa. Autre nouveauté, nous ne sommes plus limités à ne porter qu'un seul objet. Au contraire, nous pouvons accéder à un vrai petit inventaire et trimballer dans nos poches de multiples items ramassés en cours de route. Les possibilités sont donc plus nombreuses même si encore une fois le jeu reste très dirigiste et globalement plus simple à aborder.

Avec seulement deux personnages à gérer, cette suite est aussi plus ergonomique. Une simple touche placée en haut à gauche de l'écran permet facilement de passer de Fingus à Winkle. D'accord, un système similaire était présent dans le premier volet, mais avec trois lascars à passer en revue, les alternances devenaient parfois compliquées et peu intuitives. Le problème est donc réglé ici, et du coup, l'aventure ne se prive pas pour multiplier les actions coopératives. Par exemple, pendant que l'un soulève une hache, l'autre peut appuyer sur un bouton caché juste derrière. A un autre moment, il faudra que l'un fasse la courte échelle à l'autre pour l'aider à grimper sur une étagère. L'interface est donc plus intuitive et apparaît même en transparence, voire légèrement décalée sur la droite dans certains tableaux si elle gêne la bonne lisibilité de l'action. Un détail important qui prouve le soin apporté à cette adaptation iPhone. Malgré tout, Gobliiins 2, comme son grand frère, accuse encore quelques bugs, dont un retour iOS qui intervient de temps à autre, sans aucune raison apparente. De fréquentes sauvegardes pourront facilement contourner le problème sans toutefois l'éviter totalement. Signalons aussi un bug beaucoup moins gênant qui fait que les objets ramassés restent à l'écran comme s'ils n'avaient pas été pris.

En dépit de ces menus problèmes, Gobliiins 2 est un titre bien plus agréable à découvrir ou redécouvrir sur iPhone ou iPod Touch. Fingus et Winkle forment un duo vraiment amusant et attachant. Les situations dans lesquelles ils se retrouvent et surtout les moyens qu'ils mettent en œuvre pour s'en extraire atteignent toujours des sommets de malice et font par bien des aspects penser à l'esprit Tex Avery. Une référence que l'on ne manquera pas de relever non plus dans la réalisation graphique et sonore. Plus simple et bien moins frustrant que le premier opus de la série, voilà un jeu d'aventure à se procurer sans hésiter.