Dans la suite de Prey, on ne jouera pas l’indien contre les aliens. Exit Tommy dans le rôle de la proie, cette fois-ci c’est dans la peau d’un marshall devenu chasseur de primes que l’on fera le ménage sur une planète extraterrestre. Voici le compte rendu de la démonstration à laquelle nous avons récemment assisté.
L'histoire de Prey 2 est tout aussi abracadabrante que celle du premier opus. On incarnera dans le titre de Human Head Software un marshall de l'air, Kilian Samuels, capturé par des aliens en 2006 avec l'avion de ligne dans lequel il officiait. Le premier niveau tutoriel du jeu nous propose de nous familiariser avec les commandes en affrontant quelques bestioles sur le site du crash de l'appareil. On y découvre un gameplay à mi-chemin entre le FPS classique et le jeu de parkour Mirror's Edge. En fonction de la direction selon laquelle on oriente son stick ou sa souris, vers le haut ou le bas, son personnage effectue en pleine course une action automatique comme un saut ou une glissade pour passer par-dessus ou sous un obstacle. Dans le même ordre d'idée, pour savoir si l'on peut grimper sur une corniche, il suffit de regarder vers le haut et si l'une des mains du personnage apparaît à l'écran, c'est que l'on est capable de s'y hisser. Il en résulte un gameplay plus fluide et intuitif que dans les autres FPS où l'action se trouve parfois hachée par des déplacements laborieux.
Une fois ces premiers extraterrestres occis, notre personnage se fait à nouveau capturer par des aliens. Lorsque l'on reprend le contrôle, on retrouve notre Kilian en l'an 2020 doté d'étranges pouvoirs sur une planète étrangère. Sans plus de détails, on se retrouve à devoir exercer le métier de chasseur de primes tout en menant une enquête pour comprendre ce qui nous est arrivé. Une entrée en matière assez brutale qui ne favorise pas franchement l'immersion. Heureusement pour nous, la suite est plus réjouissante. La planète qui nous abrite possède deux faces, l'une sombre et l'autre claire. Elle se compose de trois larges zones ouvertes dans lesquelles on peut évoluer librement. La première d'entre elles est une ville à l'architecture verticale façon Blade Runner avec engins volants, les néons et tout le toutim. Peuplée d'extraterrestres de races différentes, cette partie du jeu fait immédiatement penser à Mass Effect. Le premier quartier que l'on visite est un coin chaud. Bars, strip clubs, casinos et autres boîtes de nuit, il va y avoir du pain sur la planche dans ce véritable repère de hors-la-loi. Pour mener à bien ses contrats, Kilian peut compter sur un arsenal complet d'armes et de gadgets, ainsi que sur une combinaison aux pouvoirs extraordinaires.
A l'instar du Predator, la combinaison de notre héros lui confère la faculté de scanner les environs pour voir si des individus recherchés s'y trouvent, ou si un crime est en train d'être commis. Concrètement, un halo de couleur apparaît autour des personnages pour vous renseigner sur leur statut. Comble de la technologie, ce détecteur fonctionne même à travers les murs. Cette option s'est avérée bien pratique lors de la capture d'un quidam recherché dans un night-club. En effet, alors qu'on tentait de l'appréhender, ce dernier a pris la fuite en semant la pagaille derrière lui. En observant sa silhouette à travers le mur, nous avons pu lui barrer la route en empruntant l'autre accès de l'établissement. Mais le fuyard nous a une fois de plus échappé, et s'en est suivi une course-poursuite des plus haletantes, ponctuée par des affrontements avec ses hommes de main. L'originalité de cette poursuite venait du fait que le bougre de contrevenant était capable de se téléporter de quelques dizaines de mètres à répétition. Il fallait donc être bien concentré pour ne pas le perdre, tout en éliminant le plus rapidement possible le menu fretin.
Les missions et autres personnes recherchées (à livrer mortes ou vives, c'est selon), sont à la fois données par des PNJ et par l'interface Bounty Wire, un réseau pour les chasseurs de primes. A la manière d'un Deus Ex, on pourra toujours décider de la meilleure approche à adopter pour mener à bien sa tâche. A titre d'exemple, lors d'une mission il fallait recueillir des informations auprès d'un parrain de la mafia locale. L'informateur étant récalcitrant, le choix nous était donné de lui offrir une compensation financière ou de le menacer en exécutant son garde du corps. Nous avons choisi la deuxième option, obtenu le renseignement, mais le lascar nous a prévenus que dorénavant, il ne faudrait plus jamais compter sur son aide. Choix et conséquences, décidément, certains concepts de gameplay ont le vent en poupe ! Dans la même veine, lors de la capture d'un malfrat voulu vivant, on l'emprisonne dans une sorte de bulle d'énergie. On peut alors choisir de l'envoyer au commanditaire de la prime ou l'interroger. Cette deuxième option permet de lui extorquer quelques crédits et autres informations, mais la manœuvre est dangereuse car votre client peut y laisser sa vie et là, on peut dire au revoir à la récompense.
Au terme de cette session de jeu, on doit avouer être vraiment emballé par le titre de Human Head Software. Certes, graphiquement le titre n'est pas vraiment capable de rivaliser avec les ténors du moment, et puis la population semble un peu inactive (le fameux parrain de la mafia était assis sur sa chaise toute la journée), mais l'intensité de l'action est particulièrement prenante. Lors de la session de questions/réponses qui suivit la présentation, on a appris que l'on disposera d'un quartier général dans l'aventure, que six zones de jeu plus petites semblables à des abris de Fallout seront accessibles au joueur, et que pendant les temps de chargement, on aura accès à son inventaire, histoire de profiter de ce laps de temps pour préparer son personnage à l'action. Bref, nous sommes loin d'avoir tout vu sur Prey 2 et il nous tarde de découvrir tout ce que le titre nous réserve.
Malgré un scénario qui semble un tantinet bancal, l’univers de Prey 2 et sa jouabilité tout en fluidité entre les phases de combat et de poursuite a de quoi susciter notre intérêt. Les amateurs de cyberpunk et de science-fiction pourraient trouver en Prey 2 de quoi étancher leur soif d’aventure dans un monde singulier, habité par des créatures plus étranges les unes que les autres.