Tout comme son prédécesseur iPhone, Dungeon Hunter Alliance ne brille pas par la richesse de son scénario. Une reine possédée par un pouvoir maléfique, un roi qui ressuscite pour expier sa faute passée et remettre de l'ordre dans son royaume... Il n'y a pas de quoi sauter au plafond. Néanmoins s'agissant d'un hack'n slash, on passera vite fait sur le manque de consistance du scénario pour s'intéresser au système de jeu, certes très classique mais pour le moins efficace. Tout commence par le choix d'un personnage. Mage, guerrier ou brigand, là non plus Gameloft n'a pas fait dans l'originalité. Ceci dit, chaque classe de héros dispose d'une trentaine de compétences spécifiques qui lui permet de se démarquer largement des deux autres. Après un petit tour en ville et quelques conversations avec ses habitants, nous voilà très rapidement prêts pour accomplir nos premiers faits d'armes dans un sombre donjon.

Les fans du genre le savent, un bon hack'n slash c'est avant tout un savant équilibre entre la progression du héros et la puissance des hordes de monstres que ce dernier passe son temps à occire dans des environnements hostiles. De ce côté-là, aucun problème, Dungeon Hunter s'en sort très bien. On commence l'aventure avec un véritable paysan équipé d'une arme pitoyable et les objets que laissent derrière eux nos premiers adversaires sont juste pathétiques. Néanmoins, au fur et à mesure que l'on se fraye un chemin dans le décor et que l'on gagne de l'expérience en terrassant nos ennemis à grands coups d'épée ou d'éclairs, on tombe sur des butins de plus en plus intéressants tout en amassant de l'expérience. Ainsi, il est possible de distribuer des points supplémentaires à nos différentes statistiques (force, agilité, endurance...) et de booster les compétences de notre choix à chaque montée de niveau. Attaque tournoyante, rayon givrant, furtivité... On n'a que l'embarras du choix.

En ce qui concerne les commandes, la prise en main est aussi rapide qu'efficace avec une manette classique (oubliez l'option Playstation Move). On se dirige avec le stick analogique gauche, on frappe avec X, tandis que les autres boutons du pad nous permettent de déclencher les attaques qu'on leur a soi-même assignées. Pour peu que notre jauge de santé ou notre jauge de mana commence à baisser dangereusement, il suffit d'appuyer sur L1 pour les recharger toutes les deux simultanément en consommant une potion (dont la quantité est limitée bien entendu). Une pression sur L2 nous permet de déclencher une magie spéciale toutes les 60 secondes alors que la touche R2 est réservée au changement d'arme en temps réel. Que l'on soit un vétéran du genre ou un parfait débutant, il ne faut pas plus de quelques minutes pour maîtriser l'ensemble et force est de constater à l'usage que ce système hérité de Diablo fonctionne toujours à merveille. Notre seul regret en fin de compte, c'est que seules trois compétences puissent être assignées à la manette.

La gestion de notre personnage est elle aussi très efficace. Sobres et bien ordonnés, les menus nous permettent de vérifier nos statistiques, modifier nos capacités ou changer d'équipement avec aisance et rapidité. A propos d'équipement, sachez que vous trouverez sur les cadavres des monstres et dans moult coffres tout un fatras d'objets allant de diverses armes à des ceintures en passant par des armures, bottes, casques et autres anneaux magiques. C'est désormais une tradition depuis Diablo, la couleur du nom de l'objet indique sa rareté et par conséquent sa puissance théorique. Un objet vert bénéficie par exemple d'un enchantement tandis que les objets bleus et violets jouissent respectivement de deux et trois enchantements octroyant tous les bonus que l'on puisse imaginer (augmentation de caractéristiques, drain de vie, etc.). Les objets dorés, les plus difficiles à trouver, bénéficient quant à eux de quatre enchantements distincts.

Malheureusement, contrairement à la version iPad assez irréprochable, cette version de salon souffre de quelques défauts notables. Ainsi, les temps de chargement sont épouvantablement longs et les graphismes ne sont pas au niveau de la console. De plus, le prix du soft reste assez élevé (12,99 euros). Dungeon Hunter Alliance dispose cependant d'un atout majeur qui convaincra immédiatement les amateurs de hack'n slash : il est jouable à plusieurs. A deux, trois ou quatre joueurs pour être précis et ce, online comme offline. Comble du bonheur, il est possible de rejoindre la partie d'un ami à n'importe quel moment de sa progression. En fin de compte, Dungeon Hunter Alliance a beau manquer d'originalité, il propose une expérience convaincante et finalement assez riche. De ces petites fées que l'on peut recruter pour qu'elles nous accompagnent et nous permettent d'utiliser leurs sorts, à la possibilité de convertir n'importe quand les objets qui nous encombrent, le souci du détail est toujours présent. Que l'on soit nostalgique de Diablo ou novice en hack'n slash, le soft vaut plutôt le détour.