Party-game sur consoles de salon, Rio est un jeu de rythme sur DS. Que doit-on attendre d'une licence comme celle-là, sur un segment déjà trusté par des tauliers que peuvent être Guitar Hero ?
Eh bien pas grand-chose... Si l'on met de côté le fait que Rio aurait pu (dû ?) être un jeu de plates-formes, il faut bien avouer qu'on ne retient pas presque rien de ce jeu de rythme basique, simpliste, mou et répétitif. Au-delà de son manque de fun et du côté passif dans lequel sombre rapidement le joueur, c'est le rapport au film qui est critiquable. Bien que quelques vignettes situent l'action dans le temps, on ne peut pas dire que Rio sur DS soit la meilleure publicité qui puisse être faite au long métrage. Un constat qui n'est pas étranger au fait qu'il s'agit d'un jeu de rythme, on le concède. Mais si sa fonction n'est pas de proposer une expérience qui vient compléter la séance de ciné, quelle est-elle ? On se le demande encore et Rio ressemble à ces nombreuses adaptations de licences bâclées qui misent davantage sur une marque, sur une image que sur un contenu solide et digne d'intérêt. En effet, outre un mode Histoire comptant 20 niveaux qui se répètent, on ne nous offre que quatre mini-jeux qui n'ont d'ailleurs de jeu que le nom et un multi à deux qui nécessite une carte par joueur. Ce mode est une sorte de mémory dans lequel il est question de retenir une série de notes. Passionnant.
Concrètement, les décors défilent horizontalement et automatiquement. Le joueur y voit Blu et parfois Perla, les deux héros du film, progresser dans des niveaux colorés, le tout en musique. L'objectif est de toucher l'écran à l'aide du stylet à chaque fois qu'un obstacle sous forme d'instrument de musique barre la route des deux oiseaux, ayant pour double effet de l'éliminer et de jouer une note du morceau. Une jauge de réussite se remplit donc au fil des succès pour atteindre une couleur bleue ou verte, significative de triomphe. La seule subtilité concerne les changements de plates-formes qui permettent de collecter davantage de petites fleurs roses, elles aussi utiles pour faire grimper le score, ou de toucher un maximum d'instruments afin de composer la mélodie parfaite. Sur un niveau, le principe passe voire amuse. Sur vingt, beaucoup moins, d'autant qu'en dépit d'une difficulté progressive, le challenge n'est plus au rendez-vous. Et ce ne sont pas les passages bonus, à savoir une danse en rythme ou une récolte de fleurs sur plusieurs étages de plates-formes, qui y remédient. Au final, Rio ennuie, Rio déçoit, Rio est aussi médiocre en version nomade que sur consoles de salon.
- Graphismes11/20
L'univers est coloré et plutôt fidèle au long métrage mais les tableaux s'attardent trop sur certains décors. Cela reste honorable pour un jeu de rythme mais ne vous attendez-pas à quoi que ce soit d'original.
- Jouabilité7/20
Il suffit de toucher l'écran avec le stylet ou de faire glisser ce dernier pour changer de plate-forme, la prise en main est donc immédiate. Malheureusement, le gameplay ne se renouvelle jamais et on subit la monotonie des niveaux jusqu'au dernier, pas plus original que les précédents.
- Durée de vie8/20
Rio compte 20 niveaux redondants en mode Histoire ainsi que quelques mini-jeux sans quelconque intérêt. En plus de ça, le multijoueur se contente du strict minimum et exige une carte par joueur.
- Bande son13/20
Les morceaux utilisés sont sympas, festifs et bien en rythme avec l'action. Cela dit, il n'y en a pas autant que de niveaux et à la longue, nos oreilles ont tendance à saturer.
- Scénario5/20
La trame du film est plus ou moins suivie via les quelques vignettes proposées entre deux niveaux mais sans doublage et sans même un fond sonore, celles-ci manquent d'intérêt.
Sur DS, Rio semble être un banal mini-jeu qui se répète inlassablement jusqu'à ce que le joueur soit définitivement lassé. Ni l'histoire, ni les personnages ne sont exploités dans cette version au gameplay simpliste, à mi-chemin entre le jeu de plates-formes peu inspiré et le jeu de rythme à peine mieux loti. Comme nombre de licences cinéma, Rio n'a pas supporté le passage des salles obscures aux consoles de jeux.