Apparue sur Playstation 2 en 2004, la série Samurai Warriors continue son petit bonhomme de chemin en se convertissant aujourd'hui à la 3D stéréoscopique sur la dernière console portable de Nintendo. Non traduit et distribué en petit nombre sur le territoire français, Samurai Warriors Chronicles s'adresse cependant à un public bien précis comme nous allons le voir dans ce test.
Reconnue pour être l'une des franchises les plus prolifiques de ces dernières années au Japon, la série des "Warriors" a toujours eu du mal à s'imposer auprès de la critique en Occident. Trop répétitive, datée au niveau de sa réalisation, celle-ci est souvent apparue aux yeux de ses détracteurs comme une source de revenus facile destinée à un public peu exigeant. Or, en presque 15 ans d'existence, les "Warriors" ont su se bonifier peu à peu en s'appuyant sur un background en béton mélangeant habilement légendes orientales et réalité historique. A l'instar de ses aînés, Samurai Warriors Chronicles nous invite à revivre la guerre des clans qui secoua le Japon durant l'ère Sengoku dans la peau de ses différents protagonistes. Cette fois-ci néanmoins, le joueur incarne également un héros principal (homme ou femme) dont l'histoire sert de fil conducteur à une série de batailles épiques particulièrement bien scénarisées.
Inutile de le nier, la complexité des nombreux conflits auxquels notre avatar assistera tout au long du mode Story échappera à la grande majorité des joueurs lambda. D'une part, il est nécessaire de connaître un minimum l'histoire du Japon pour situer les lieux et les personnages dont on nous parle ; et d'autre part, les sous-titres des dialogues japonais ne sont disponibles qu'en anglais. Néanmoins, la narration est particulièrement soignée et certaines cinématiques tout comme les doublages originaux forcent parfois l'admiration. Après avoir répondu à quelques questions pour définir le type de héros qu'il dirigera tout au long de la partie, le joueur fera ses premières armes sous les ordres d'Ujiyasu Hojo. Puis, dans le but de se perfectionner et de trouver sa voie, notre avatar sera appelé à servir d'autres chefs de guerre aussi prestigieux que Shingen Takeda, Kenshin Uesugi ou encore Nobunaga Oda.
Chaque grande bataille à laquelle on nous propose de prendre part se déroule sur de vastes zones ne nécessitant aucun temps de chargement un fois qu'on a posé les pieds dessus. Plutôt dépouillées et classiques dans leur conception, celles-ci ne sont pas désagréables à parcourir pour autant en raison du nombre impressionnant de soldats qui y évoluent en temps réel et de la 3D stéréoscopique qui renforce considérablement la sensation d'immersion. De plus, les ordres que l'on reçoit en permanence ne nous laissent guère le temps de nous apitoyer sur l'indigence de certains décors. Porter secours à un général allié, libérer une place forte, se débarrasser d'un espion, créer une diversion... les missions se succèdent à un rythme effréné et comme si ça ne suffisait pas, la plupart d'entre elles doivent être effectuées dans un laps de temps donné. En cas de succès, le cours de la bataille évoluera en faveur de notre camp et notre héros recevra diverses récompenses telles qu'une arme ou un autre objet utile. Les échecs en revanche font dangereusement évoluer la situation en faveur de l'ennemi. Vu la taille des cartes et le nombre de défis que l'on doit relever dans l'urgence, l'expérience aurait pu virer au cauchemar si Koei ne nous avait pas offert la possibilité d'alterner à tout moment entre notre avatar et trois autres personnages. Ainsi, il suffit de toucher le portrait d'un allié sur l'écran tactile pour en prendre instantanément le contrôle, et ceci sans le moindre temps de chargement ! Le nombre total de combattants disponibles s'élevant à une bonne quarantaine, on imagine l'étendue des combinaisons possibles.
Le gameplay change toutefois assez peu de l'un à l'autre. Comme dans tout "Warriors" qui se respecte, le joueur doit principalement enchaîner des coups légers et des coups puissants dans un certain ordre pour former de redoutables combos. Il peut également sauter, parer, monter à cheval ou déclencher de puissants pouvoirs spéciaux lorsque sa jauge de Musou est pleine. Détail intéressant, chaque combattant possède aussi une capacité de boost que l'on déclenche en appuyant sur la touche R. Ces capacités sont difficiles à utiliser en plein combat mais on peut s'en servir autant de fois qu'on le souhaite. De plus, une jauge d'esprit nous permet d'activer jusqu'à trois talents de bataille très utiles par personnage (soin, bonus d'attaque des alliés, etc.) ou d'enchaîner encore plus de combos en effectuant une charge. Aussi, malgré l'inévitable répétitivité liée à l'essence même de ce type de beat'em all et le manque de variété des adversaires, les combats de Samurai Warriors Chronicles sont rarement ennuyeux pour les amateurs du genre. En fait, seule la caméra à replacer en permanence peut réellement poser un problème d'adaptation. L'aspect gestion du soft est lui aussi assez poussé avec divers types d'armes et d'objets à trouver et fusionner entre eux pour obtenir un équipement de plus en plus puissant. Chaque combattant est capable d'emporter avec lui non seulement une arme et une monture mais aussi tout un fatras d'armures, d'outils, et autres talismans lui procurant des bonus. On rejoue à volonté chaque bataille préalablement remportée avec notre héros autant de fois qu'on le souhaite et en changeant nos alliés pour gagner de l'expérience, de l'or et du matériel. Au fur et à mesure de la progression et de nos interactions avec tel ou tel personnage, on finira par nouer des amitiés qui s'avèreront utiles au combat. Des dialogues et des missions alternatives peuvent également apparaître. Sachant que l'on peut aussi télécharger des scénarios via SpotPass et que la fonction StreetPass de la 3DS nous permet de créer une petite armée pour affronter celles des passants croisés au hasard des rues, force est de reconnaître que Koei ne s'est pas moqué de ses fans.
Les images d'illustration de ce test ont été fournies par l'éditeur.
- Graphismes13/20
Les environnements manquent de finition et les soldats se ressemblent tous mais la 3D stéréoscopique renforce nettement la sensation d'immersion. Le design des personnages jouables est vraiment soigné et certaines cinématiques sont très agréables à regarder. La mini-carte disposée sur l'écran inférieur est quant à elle bien pratique.
- Jouabilité13/20
Le gameplay habituel de la série à base de combos et d'attaques Musou spectaculaires reste inchangé depuis des années mais il s'avère diablement efficace dans cette version portable quand on sait dompter sa caméra capricieuse. La jauge d'esprit, les talents de bataille et les capacités de boost permettent de varier sensiblement les plaisirs aux commandes des quatre personnages disponibles sur chaque carte. On reçoit des ordres en permanence et l'action ne faiblit jamais. Hors du champ de bataille, la gestion de l'équipement et des combattants est aussi détaillée qu'ergonomique.
- Durée de vie14/20
Les batailles sont plutôt longues et on peut les rejouer autant de fois qu'on le souhaite pour améliorer nos personnages. Il y a de nombreuses interactions à découvrir avec les plus grands héros de l'ère Sengoku et il est possible de télécharger des scénarios via StreetPass.
- Bande son14/20
Les thèmes japonisants s'intègrent bien à l'univers du soft et les doublages originaux sont tout simplement excellents.
- Scénario13/20
Très difficile à saisir quand on ne comprend pas l'anglais et que l'on ne connaît pas l'histoire du Japon, le scénario est pourtant bien mis en valeur par des dialogues intéressants et des animations de bon aloi.
Avec ses sous-titres en anglais et son gameplay caractéristique des productions Koei, cet épisode 3DS de Samurai Warriors s'adresse principalement à un public de fans avertis. En effet, seuls ces derniers apprécieront à leur juste valeur la richesse du scénario, le dynamisme des combats et l'aspect gestion du soft. La 3DS stéréoscopique garantit une bonne immersion dans les batailles et les fonctions StreetPass ou SpotPass sont utilisées intelligemment.