Rio, le nouveau long métrage des studios Blue Sky, connus principalement pour les différentes itérations de l'Age de Glace, ne pouvait manquer de faire un détour par la case jeu vidéo. Et pour souligner le côté festif de ce film d'animation, THQ a opté pour un party-game des familles. Un peu facile...
Précédant de peu la sortie du film dans les salles, l'adaptation vidéoludique de Rio n'a certainement pas nécessité de longs mois de développement, comme s'en rendront vite compte tous ceux qui se retrouveront avec le soft entre les mains. Calqué sur n'importe quel party-game lambda, le titre met en avant sa quarantaine de mini-jeux jouables jusqu'à quatre participants, tout en se gardant bien de nous dire que la plupart de ces épreuves ne sont que de simples déclinaisons des précédentes. Mais n'allons pas trop vite et commençons par le commencement...
Blu est un perroquet domestique vivant dans un petit appartement du Minnesota, au nord des Etats-Unis d'Amérique. Il mène une vie tranquille et a bien d'autres préoccupations que d'apprendre à voler. Un jour, il découvre que le seul autre ara de couleur bleue se trouve à Rio de Janeiro, et décide de partir illico pour le Brésil. Bien évidemment, ce voyage en Amérique du Sud sera on ne peut plus mouvementé, et c'est cet aspect-là qui transparaît dans le jeu. Les microcinématiques dépassent rarement les 5 secondes et ne reprennent que d'infimes extraits du long métrage. N'espérez donc pas comprendre grand-chose à l'histoire si vous n'avez pas vu le film. De toute façon, le soft ne s'embarrasse pas d'un quelconque scénario puisqu'il nous invite simplement à incarner Blu et ses compagnons à plumes dans une série de mini-jeux honteusement classiques.
Mais là où la plupart des party-games font l'effort d'enrober le tout d'un système de progression plus ou moins original, Rio opte pour la solution de facilité. Si vous voulez recevoir la coupe du vainqueur, vous devrez enchaîner inlassablement les défis en remportant suffisamment de victoires pour franchir une à une les différentes étapes du voyage. Un challenge beaucoup plus abordable que prévu compte tenu de l'extrême simplicité des mini-jeux que l'on remporte sans problème en mode Normal dès la première partie ! Les contrôles sont basiques et, à moins de jouer en Difficile, l'IA des adversaires se fait pulvériser immanquablement. Autant dire que le soft ne présente quasiment aucun intérêt si vous n'y jouez pas avec trois autres participants humains. Le plus difficile ne sera toutefois pas de convaincre vos amis de s'y essayer mais bien de refaire une partie une fois la première terminée.
En effet, la quarantaine de mini-jeux incluse dans Rio n'a pas d'autre prétention que de divertir de manière très occasionnelle les plus jeunes d'entre nous. Le caractère simpliste des épreuves ne les rend ni très amusantes ni très intéressantes du point de vue du scoring. Il aurait fallu plus d'originalité dans les règles du jeu, davantage de piment dans le déroulement des défis et un minimum d'interactions avec le décor pour rendre le tout digne d'attrait. Au lieu de cela, les épreuves brillent par leur manque de diversité, la plupart d'entre elles n'étant que de simples variantes des précédentes. Au final, sur la quarantaine de mini-jeux proposée, on en dénombre à peine la moitié qui soient réellement différents, et seule une poignée demeurent vraiment sympathiques à jouer.
Un manque de variété que l'on retrouve d'ailleurs également au niveau des modes de jeu proposés. Le mode Histoire se résume à un enchaînement ininterrompu d'épreuves sans autre obligation que de remporter suffisamment de défis pour franchir toutes les étapes du voyage. Le mode Fête permet de personnaliser sa partie en choisissant la nature et le nombre des mini-jeux à effectuer. On peut y jouer de manière classique en Versus, ou bien en équipe avec possibilité de gagner des points bonus via un quiz. Le mode Roue de Carnaval fait intervenir une sorte de roue de la fortune qu'il faut faire tourner pour définir au hasard la nature du jeu suivant et le nombre de points à remporter, les joueurs pouvant à tout moment choisir d'utiliser un joker pour doubler leur mise. Dans le mode Gala de Guirlandes, les points sont convertis en guirlandes qu'il faut ensuite lancer sur des cibles pour marquer des points. Enfin, la Danse du Carnaval consiste à remporter un maximum de mini-jeux pour s'entourer de davantage de marmousets que ses adversaires, avec possibilité d'en voler à ses concurrents. Voilà, de manière exhaustive, tout ce que vous trouverez dans l'adaptation de Rio, un party-game de plus qui ne profite ni du background du film ni du charisme de ses personnages pour sortir du lot.
- Graphismes8/20
L'aspect très coloré des mini-jeux tente de masquer très maladroitement la pauvreté de la réalisation graphique du titre, mais ça ne prend pas.
- Jouabilité7/20
Les concepteurs n'ont pas dû se creuser la tête plus de quelques minutes pour mettre au point les règles des différents mini-jeux au vu de leur extrême simplicité. La preuve, ils ont été obligés de les décliner en plusieurs variantes pour arriver à un quota décent.
- Durée de vie6/20
Le soft ne comporte qu'une quarantaine d'épreuves qui, pour la plupart, ne sont que des déclinaisons des précédentes (3 mini-jeux supplémentaires sont exclusifs à la version Xbox 360). Aucun des modes proposés ne brille par son originalité et ne réussit à rendre la progression un brin divertissante.
- Bande son12/20
Voilà sans doute le seul élément qui tienne à peu près la route dans cette adaptation peu inspirée de Rio. Les musiques ne sont peut-être pas celles du film (celui-ci n'est pas sorti à l'heure où nous écrivons ce texte) mais elles ont le mérite de nous faire un peu voyager.
- Scénario/
On ne sait pas encore si le nouveau film d'animation des studios Blue Sky trouvera son public dans les salles, mais il est peu probable que son adaptation vidéoludique attire du monde. Les développeurs ont clairement joué la carte de la facilité en proposant un party-game honteusement simpliste et beaucoup trop creux pour mériter l'intérêt des amateurs du genre.