Pas plus génial que dispensable, Swarm saura probablement séduire les amateurs de scoring un peu sadiques qui prennent plaisir à voir de petites bestioles toutes mimi se faire assassiner de toutes les façons.
Swarm repose sur une idée de départ aussi vieille que celle de Lemmings : donner au joueur une bande d'esclaves au look adorable qu'il pourra s'empresser de massacrer. Ceci dit, Swarm est plus proche dans son mode de contrôle de Pikmin que du jeu de Psygnosis. Ce sont ici les Swarmites que vous dirigez, mais de façon directe, les petites bêtes se déplaçant en groupe comme un vol d'hirondelles, obéissant aveuglément à vos coups de stick gauche. Votre but sera de leur faire traverser des niveaux truffés d'embûches tout en collectant un maximum d'orbes et de vous pointer à la fin du niveau avec un score suffisant pour passer au suivant. Pour rendre les choses plus complexes, il faut évidemment savoir jouer habilement des multiplicateurs de score qui gonflent régulièrement le nombre de points accumulés mais qui ont la fâcheuse tendance de ne pas rester actifs indéfiniment. Dans le plus pur style du jeu à scoring, il vous faudra donc arpenter encore et encore les niveaux afin de trouver le meilleur enchaînement possible, celui qui vous garantira non seulement le score minimal requis mais surtout une bonne place dans les classements en ligne.
Pour progresser, les Swarmites sont capables de différentes actions spéciales, outre le simple saut, vous pouvez leur ordonner de serrer les rangs ou au contraire de s'éparpiller. Ils peuvent également piquer un petit sprint, plus proche du dash en vérité, ou encore s'empiler afin de former une colonne. Si le groupe de départ compte 50 Swarmites, vous ne serez pas surpris d'apprendre que leur nombre fond à vue d'oeil et que la quantité de bestioles courant vers un funeste destin est conséquente. C'est d'ailleurs pour cette raison que des points de respawn jonchent les parcours. Des sources qui seront bien utiles pour éviter les game over ou même activer certains interrupteurs faisant apparaître des orbes à condition de réunir un nombre donné de créatures. Mais si les décès accidentels de Swarmites sont fréquents, nombre d'entre eux sont en fait des sacrifices. Certains orbes particulièrement intéressants sont souvent placés en des lieux dans lesquels vous n'aurez d'autre choix que d'envoyer des Swarmites kamikazes sans espoir de retour. Plus cruel encore, lorsque vous serez contraint de frapper un objet avec votre groupe, soit pour faire exploser une caisse ou dégager un passage, les chtites bêtes situées en tête de peloton iront s'écraser violemment la tronche sur l'objet en question. En outre, la mort des Swarmites a un effet bénéfique : activer et prolonger les multiplicateurs.
L'idée est tordue mais finalement assez efficace. D'autant que les parcours sont particulièrement diaboliques, susceptibles de proposer un réel challenge aux amateurs de prise de tête. Complexes, les niveaux regorgent surtout de pièges imprévisibles, suffisants pour massacrer la quasi-totalité de votre escouade d'un seul coup. Mieux vaut donc être réactif et c'est un peu là que les choses commencent à mal tourner pour Swarm. Sa prise en main est malheureusement assez douteuse. En premier lieu, le système de commandes est passablement confus. Pour réaliser un dash par exemple, souvent indispensable pour fuir ou prendre de l'élan, il faut d'abord maintenir la gâchette droite, qui sert normalement à réunir les Swarmites, puis la relâcher. Inévitablement, on se retrouve à faire des sprints sans le vouloir. Pour frapper, il faut une fois de plus maintenir la même gâchette puis la relâcher, puis maintenir la gauche. Tout ça n'a rien de compliqué en soi, mais quand on se retrouve dans le feu de l'action, la moitié des commandes semblent ne pas être reconnues par le jeu. L'action la plus problématique étant l'empilement. Pour le réaliser, là encore, il faut maintenir la gâchette R puis maintenir A ou X puis tapoter A pour gagner de la hauteur. Devinez quoi ? 1 fois sur 3 votre jolie pile se transforme en tas de Swarmites qui sautent puisque c'est la fonction première de la touche.
Autre problème, moins grave mais regrettable, avec la bonne bouille des Swarmites et la violence des situations, on s'attendait à ce que le jeu mise un peu plus sur l'humour, ce qui n'est pas franchement le cas. Avec sa caméra très éloignée de l'action, la mort des Swarmites n'est qu'un événement bien lointain et tout ce qu'on en voit c'est une trace bleue sur le sol et un compteur qui affiche un nombre de plus en plus petit. Bon, on fait son deuil du côté rigolo, tant pis. Swarm reste néanmoins un titre qui devrait sans trop de problèmes plaire aux gros amateurs de high-scores, à condition qu'ils ne craignent pas d'avoir à faire et refaire les mêmes niveaux un grand nombre de fois, ce qui en rebutera plus d'un dans la population lambda.
- Graphismes14/20
Le style se veut très cartoon sans que cela devienne une excuse à la pauvreté. Dommage toutefois qu'on ne voie pas grand-chose des détails avec cette caméra si éloignée de l'action.
- Jouabilité13/20
Les niveaux sont complexes et le challenge est bien là, mais le système de commande confus s'accommode mal d'actions rapides, d'autant que les contrôles sont peu réactifs.
- Durée de vie15/20
Le jeu comporte une dizaine d'épreuves et repose sur la répétition, ne comptez pas passer un niveau du premier coup. Si cet aspect ne vous fait pas fuir et que vous aimez la chasse aux points, vous aurez de quoi faire.
- Bande son12/20
Vraiment rien de mémorable à se mettre dans les oreilles. Les musiques sont anecdotiques et les effets sonores assez quelconques.
- Scénario/
Swarm propose un véritable challenge et une idée pas mauvaise : sacrifier ses protégés pour augmenter son score. Cependant, on déplore la prise en main bancale et le manque de réactivité des commandes ainsi que le côté comique qui tombe à l'eau. Le titre reste toutefois une bonne pioche pour les fans de scoring qui n'ont pas peur d'apprendre par coeur les niveaux.