Qu'il semble loin le temps où un développeur comme Interplay pouvait fièrement afficher une devise telle que « By Gamers For Gamers ». Aujourd'hui le marché des jeux vidéo est dominé par des titres qui ressemblent avant tout à des produits marketing. Dans ce contexte, on est généralement ravi de tomber sur des productions portées à bout de bras par de petites équipes de passionnés. Malheureusement, Painkiller Redemption est là pour nous rappeler que l'enthousiasme et la motivation ne suffisent pas à faire un bon jeu.
Le moins qu'on puisse dire c'est que la série des Painkiller n'a pas vraiment le vent en poupe. Après un premier opus exceptionnel, la licence n'a pas cessé de décliner doucement pour atteindre finalement de véritables abysses avec le dernier épisode intitulé Resurrection. Dans ces conditions, on pouvait se féliciter à l'idée que des joueurs passionnés reprennent la série en main et accouchent d'un mod répondant au doux nom de Painkiller Redemption. Le résultat de cette initiative a visiblement emballé JoWooD qui s'est même proposé d'éditer le titre sous la forme d'un stand-alone. Cerise sur le gâteau, le jeu est proposé en téléchargement pour la modique somme de cinq euros. Toutes les conditions semblaient donc bel et bien réunies pour faire le bonheur des amateurs de FPS sauvages et intenses... Mais il ne faut malheureusement jamais se fier aux bons présages et des passionnés sont parfaitement capables de faire pire que des développeurs professionnels.
L'idée de base semblait pourtant intéressante : concevoir un titre dans lequel on serait amené à incarner tour à tour Daniel, le héros du premier opus, et Belial, le protagoniste de Painkiller Overdose. Les deux possèdent des armes assez similaires dans leur fonctionnement mais au look différent. On remarque au passage que ce Painkiller Redemption se contente de recycler l'arsenal des précédents opus. Les fans peuvent toujours s'en accommoder en espérant découvrir de nouveaux ennemis toujours plus coriaces. Pas de chance, tous les adversaires sont aussi des têtes connues. Il reste toujours un mince espoir de traverser des environnements aussi gothiques que grandioses. L'ambiance est d'ailleurs généralement l'un des points forts de la série... mais certainement pas de cet épisode. En effet, les six niveaux que vous traverserez sont en réalité de simples maps multijoueurs découpées en tout petits tronçons. Comble de l'escroquerie, cinq de ces environnements sont tout simplement tirés du mode multijoueur du premier Painkiller. Le seul intérêt du titre tient donc au fait que vous serez amené à y affronter d'incroyables nuées d'ennemis dans des lieux confinés. Avouez que cet argument vendeur est un peu léger : bien que le challenge soit au rendez-vous et même si le titre est proposé à un prix modique, vous trouverez certainement mieux à faire de vos cinq euros que d'investir dans ce jeu dénué de tout intérêt.
- Graphismes7/20
Non seulement le moteur de Painkiller se fait vraiment vieillot, mais les décors ne sont pas à la hauteur d'une campagne solo. Et pour cause : il s'agit tout simplement de maps multijoueurs recyclées.
- Jouabilité7/20
Le gameplay est toujours aussi bourrin mais cet épisode manque atrocement d'innovations : il s'agit tout simplement d'un copier-coller des précédents opus. Ajoutez à cela le fait que le level design n'est pas du tout adapté à l'exercice et que vous vous retrouverez généralement à lutter contre des hordes d'ennemis dans des espaces bien trop confinés.
- Durée de vie5/20
Les concepteurs de Painkiller Redemption ont une drôle de conception d'une campagne solo : il s'agit tout simplement de vous faire tourner en rond pendant 45 minutes dans une map multijoueur avant de vous faire passer à la prochaine...
- Bande son11/20
La bande-son reste sans doute la meilleure surprise du jeu : les bruitages sont vieillissants mais vous aurez aussi droit à un métal qui tache pour souligner l'action.
- Scénario/
Painkiller Redemption est tout simplement calamiteux et même les fans de la série peuvent faire l'impasse sur cet opus. On en vient à espérer que les auteurs de cette horreur ne mettent pas leurs menaces à exécution en proposant du contenu additionnel. Il n'y a pas de doute, la licence Painkiller est bel et bien descendue aux enfers.