Egalement connue sous le nom de Dancing Stage, la série Dance Dance Revolution (DDR) nous a fait transpirer pendant plus de 12 ans sur de nombreuses plates-formes de jeu ainsi que sur diverses bornes d'arcade. Pour sa première apparition sur Playstation 3, DDR s'offre désormais le luxe de prendre en compte les mouvements du haut de notre corps grâce à l'ingénieuse télécommande Move de Sony. Ainsi, non seulement, les joueurs devront tricoter des pinceaux sur le traditionnel tapis de danse livré avec le soft, mais ils devront aussi agiter les bras pour suivre les différentes chorégraphies proposées dans le nouveau mode de jeu Move & Step jouable seul ou à deux. Concrètement, il s'agira de pointer avec le fameux périphérique de Sony l'une des quatre cibles apparaissant à présent dans les coins de l'écran lorsque des flèches inédites orientées en diagonale nous y inviteront. Au lieu des quatre mouvements habituels à reproduire, le mode Move & Step de DDR New Moves en compte donc huit.

Incontestablement, l'expérience s'avère plutôt fun dans un premier temps. On se voit danser en temps réel grâce à la caméra et les effets lumineux produits par le Move donnent un certain cachet à nos chorégraphies. La détection de mouvements est correcte et les flèches supplémentaires s'intègrent bien à l'avalanche de consignes qui défilent à l'écran de bas en haut. Bien qu'une seule main soit équipée du Move, on se surprend à lever les bras ou à se pencher tout au long de la chanson. L'expérience est certes épuisante mais ça nous change. Et quand on y pense, DDR New Moves aurait même pu nous enthousiasmer il y a encore un ou deux ans. Malheureusement, Microsoft et son formidable outil Kinect sont passés par là entre-temps et la comparaison est vraiment rude. En regard de la détection de mouvements globale que l'on a maintenant sur Xbox 360, quatre flèches pour les pieds et quatre de plus pour les bras, ça fait cheap. De plus, les cibles placées loin de nous nous obligent à changer la télécommande de main plusieurs fois par chanson. On aurait pu penser que Konami allait nous demander d'effectuer des gestes précis à certains moments en traçant de belles arabesques dans les airs mais il n'en est rien. Au final, le mode Move & Step est donc une expérience intéressante mais elle demeure relativement anecdotique en regard de ce qui se fait aujourd'hui en matière de danse.

Pour le reste, DDR New Moves se repose largement sur les principes bien connus de la série. A partir du menu principal, il est ainsi possible d'accéder à un mode Libre ou à un mode Bataille très classiques dans lesquels il suffit de choisir une chanson et l'un des quatre niveaux de difficulté avant de commencer à s'éclater. Une section d'Entraînement est là pour nous permettre de nous perfectionner et un magasin est accessible pour acheter des chansons en ligne. Un mode Club nous permet également de danser sur des enchaînements de chansons (entre 4 et 20) sachant que la difficulté de l'épreuve est susceptible de varier en temps réel et que des pièges assez vicieux (vitesse accélérée, flèche supplémentaire...) tentent régulièrement de nous faire trébucher en survenant de manière aléatoire. Bien rodés, les mécanismes de jeu sentent néanmoins de plus en plus le réchauffé. Illustrées par des effets visuels aussi psychédéliques que décevants, les chorégraphies à base de flèches n'ont plus grand-chose d'enthousiasmant en 2011. Le tapis de danse encombrant, composé de deux couches distinctes qui glissent l'une sur l'autre, semble totalement obsolète et la précision des pas s'en ressent beaucoup.

En désespoir de cause, on voudrait croire que la tracklist de cet épisode inédit de DDR sur PS3 justifie à elle seule son achat ; las, il n'en est rien. D'une part parce qu'elle comporte comme toujours une majorité de remix Konami et d'autre part parce que la vingtaine de tubes pop disponibles a de quoi laisser songeur. En effet, si on comprend la présence de Bad Romance (Lady Gaga), Celebration (Kool & the Gang) ou Venus (Bananarama) sur la tracklist, on se demandera vraiment pourquoi les développeurs ont inclus également des titres aussi peu dansants que I'm Yours (Jason Mraz), Battlefield (Jordin Sparks) ou Love Like This (Natasha Bedingfield). Danser sur des slows, ou presque, n'est pas véritablement ce que l'on attend d'un nouveau DDR. En fait, une refonte en profondeur de la série devient manifestement urgente pour Konami sous peine de voir le capital sympathie de l'une de ses grandes licences conviviales fondre comme neige au soleil dans les prochaines années.