Da Vinci vient d'être kidnappé et le monde est en émoi, enfin surtout Ezio qui va devoir retrouver au plus vite son ami de toujours. Pour ce faire, l'homme va devoir passer par bien des épreuves lui demandant du sang-froid, de l'habileté et un peu de réflexion. Il n'en fallait pas plus pour faire de La Disparition de Da Vinci un contenu téléchargeable à la hauteur de nos espérances.
Si la légitimité de Brotherhood était toute relative en cela que cet épisode 2.5 était principalement là pour faire patienter les fans, le résultat s'avéra étonnant dans le sens où les équipes d'Ubisoft agrémentèrent la saga d'un fantastique mode multijoueur en sus d'une aventure solo généreuse jusqu'au-boutisme. On attendait donc autant de ce premier DLC puisque le tout était censé amener du contenu solo ET multi. Inutile de vous faire languir inutilement, c'est exactement ce que propose La Disparition de Da Vinci qui se permet donc de nous proposer un complément extrêmement agréable d'un bord comme de l'autre. Ainsi, il est à nouveau surprenant de constater que les développeurs ont aussi bien soigné les deux modes même si de prime abord le scénario de la nouvelle Séquence s'avère plutôt léger. Il s'agira en effet de retrouver Léonard récemment capturé par la secte des Hermétistes, ceci étant bien entendu synonyme de plusieurs mémoires durant lesquelles vous devrez montrer vos talents de bretteur, d'acrobate mais aussi de penseur. Ainsi, on sera ravi de se retrouver face à 8 mémoires très éclectiques, le spectre des possibilités d'Assassin's Creed étant utilisé de bout en bout.
Action, infiltration, discrétion, réflexion, le tout saupoudré de diverses phases de plates-formes, voici les composantes de ce DLC. Dans ce cas pourquoi faire le difficile tant ce contenu explore la palette d'objectifs proposés par la série depuis ses débuts. Du coup, on se délectera en évoluant furtivement dans Rome, en profitant d'une mission d'infiltration au Vatican, en combattant les adeptes de l'Hermétisme ou en résolvant une énigme de De Vinci après avoir récupéré cinq de ses peintures. Mais ce n'est pas tout puisqu'en sus, on aura tôt fait d'utiliser certaines techniques comme La Vision d'Aigle ou le poison pour réussir à contourner divers problèmes nous bloquant le passage. Certes, dans l'absolu, la façon de faire n'évoluera pas vraiment mais ici c'est bel et bien les missions qui nous inciteront à changer notre façon d'agir afin de réussir et pour notre plus grand plaisir. De plus, la diversité ne se fera pas que dans le fond mais aussi dans la forme puisqu'Ubisoft nous invite à visiter deux lieux inédits que sont le Palazzo Belriguardo et le temple de Pythagore. Dans les deux cas, l'architecture des lieux aura tôt fait de vous subjuguer sans parler du côté aventureux du dernier environnement cité nous renvoyant en pleine figure les plus belles destinations de Tomb Raider.
De son côté, le multijoueur n'est pas en reste. Tout d'abord, on pourra profiter de quatre nouveaux personnages, six si on inclut l'Arlequin et l'Officier auparavant uniquement disponibles pour les acheteurs de versions collector de Brotherhood. En sus, une nouvelle map, Alhambra, disponible de jour comme de nuit, s'offre à nous. Cette dernière s'avère intéressante dans le sens où elle propose à l'image de Castel Gandolfo une partie extérieure et intérieure et une architecture à plusieurs niveaux permettant de tendre des embuscades mais aussi de fuir plus rapidement. Et pour l'estocade finale, Ubi nous a concocté deux nouveaux modes multi, inégaux mais proposant une expérience complémentaire à celles des autres modes. De fait, Escorte propose à deux groupes de 4 joueurs de s'affronter durant deux manches de 4 minutes. On devra ainsi dans un premier temps protéger des cibles VIP tout en tentant d'humilier nos adversaires puis par la suite éliminer les protecteurs. Un peu bordélique dans sa conception, les indications à l'écran étant nombreuses, le mode a tout de même l'avantage de permettre d'engranger pas mal de points d'EXP via le meurtre, l'humiliation mais aussi la protection de VIP. On lui préférera néanmoins l'excellent mode Chasse à l'homme.
Enfin, le mode Assassinat se montre quant à lui fort jouissif puisqu'ici, les 8 joueurs présents n'auront d'autre objectif que d'éliminer le plus de cibles possible pour prendre la tête du classement. Il faudra alors se fier à notre radar mais aussi aux comportements suspects pour dénicher les joueurs parmi les NPC. Très sympa puisque privilégiant l'approche furtive. Toutefois, on déplorera de devoir automatiquement locker son adversaire avant de pouvoir le tuer. Très frustrant, surtout lorsqu'on repère un adversaire impossible ou difficile à locker dans un groupe et qu'au final, on finit la gorge tranchée. On se demande donc pourquoi Ubi a rendu ce ciblage obligatoire à l'inverse des autres modes. Dommage car sans ça, le mode Assassinat aurait été encore plus fun. Mais qu'à cela ne tienne, car au-delà de ces petites errances, La Disparition de Da Vinci reste un DLC de grande valeur offrant qui plus est une plus-value à Brotherhood. Une fois encore, nous n'en attendions pas tant...
- Graphismes16/20
La nouvelle séquence mémorielle s'insérant dans l'histoire, Rome reste bien entendu l'immense terrain de jeu du joueur. Cependant, Ubisoft s'est évertué à nous offrir deux environnements inédits que sont le superbe Palazzo Belriguardo et le temple de Pythagore que n'aurait point renié la saga Tomb Raider. Bien entendu, on n'oubliera pas non plus de mentionner la nouvelle carte multi, Alhambra, bien agencée et tranchant en termes d'ambiance avec les autres maps pour notre plus grand plaisir. Bref, si on excepte quelques bugs de texture et autre clipping, le moteur d'Assassin's Creed fait encore recette, mû par l'immense talent des artistes d'Ubi.
- Jouabilité17/20
Rien à signaler. Le gameplay est strictement le même que celui de l'opus original et permet toujours de s'amuser rapidement tout en effectuant des assassinats monstrueusement classe. Si on pestera encore par rapport à la propension d'Ezio à s'accrocher au moindre rebord, ceci rendant les courses parfois très énervantes, on signalera également l'idée maladroite et très frustrante d'un des deux nouveaux modes multi, Assassinat, nous obligeant à locker notre adversaire pour pouvoir l'assassiner.
- Durée de vie15/20
Sur ce point, les développeurs ne se sont pas moqués de nous puisque pour moins de 10 euros, vous aurez droit à une séquence solo réclamant 3 heures de jeu, deux nouveaux modes multi très bien pensés et six nouveaux personnages si on compte L'Arlequin et l'Officier. On déplorera tout de même la trop grande facilité des huit mémoires solos et ce même en cherchant à obtenir les 100% de synchro.
- Bande son17/20
Le doublage est une fois encore parfaitement dans le ton tout comme la gamme de bruitages et les thèmes musicaux s'accordant magnifiquement bien avec les lieux visités ou les actions à réaliser de façon plus générale.
- Scénario12/20
Bien que le pitch de départ soit simple (Da Vinci est kidnappé, on doit le récupérer), les scénaristes ont fait un petit effort en utilisant à bon escient les travaux du maître et notamment ses peintures. On appréciera également de rencontrer Salai d'autant que les petites allusions graveleuses et l'air débonnaire du garçon prêtent à sourire. Enfin, les amateurs noteront qu'Ubi s'est à nouveau évertué à inclure un petit indice à la toute fin via ce qui semblent être des coordonnées géographiques... A vous de creuser pour en savoir plus.
Tout comme la surprenante qualité intrinsèque de Brotherhood, celle de son premier DLC a de quoi étonner. Généreux et très agréable à parcourir, on aura tôt fait de savourer une Séquence solo bien construite, éclectique en termes d'objectifs et surtout à la durée de vie des plus respectables. En sus, on se félicitera d'avoir deux nouveaux modes multi fort sympathiques, bien qu'imparfaits, 4 personnages inédits et une nouvelle map au level design une fois encore très recherché. Bref, une excellente affaire que cette Disparition de Da Vinci qui prouve une fois de plus à quel point Ubisoft soigne une de ses plus précieuses franchises du moment.