Après avoir agréablement surpris les amateurs de hack'n slash sur PC en 2009, le sympathique Torchlight s'invite aujourd'hui sur le Xbox Live Arcade. L'investissement vaut-il toujours le coup ?
Si Torchlight vous fait étrangement penser à Diablo, rassurez-vous, c'est parfaitement normal puisque ces deux titres ont été développés par le même créateur à une douzaine d'années d'intervalle. Mais avant de sauter aux yeux, la parenté avec Diablo saute aux oreilles : en arrivant à Torchlight, le village de base qui donne son nom au jeu, le thème musical évoque immanquablement celui de Tristram. Normal, puisque c'est le génial Matt Uelmen qui est à l'origine des deux bandes-son. Voilà qui promet d'emblée un régal auditif, la suite nous donnera d'ailleurs raison. Le temps de prendre quelques quêtes auprès des rares PNJ du village et nous pouvons commencer notre voyage dans les entrailles de la terre, en commençant par les sombres galeries d'une mine abandonnée. La progression se fait selon un schéma similaire au premier Diablo : vers le bas, toujours plus bas, avec des niveaux regroupés par lots de quatre partageant le même décor. Sauf que Diablo ne proposait que quatre décors, soit seize niveaux (plus l'enfer), tandis que Torchlight propose pas moins de sept environnements différents, soit un total d'une trentaine de niveaux. Tous les environnements ne se valent pas, la mine est assez fade par exemple, tandis que d'autres sont superbes, comme les ruines envahies par une végétation luxuriante ou cet enchevêtrement de tours plongées dans la lave. Les graphismes utilisent un style cartoon coloré voisin de World of Warcraft. Un choix qui se comprend pour son économie de polygones et son bon vieillissement, mais qui ne fera pas l'unanimité.
Mais avant d'avoir l'occasion d'admirer ou de critiquer les graphismes, il vous faudra d'abord sélectionner une des trois classes disponibles. Le Destructeur est le spécialiste de combat au corps-à-corps, au contraire de la Conquérante, qui préfère se battre à distance à l'arc ou au pistolet. Quant à l'Alchimiste, c'est le magicien du trio. Déjà vu, sans aucun doute, mais chaque classe est ensuite personnalisable grâce à trois arbres de compétences, dans lesquels vous êtes libre de piocher les pouvoirs qui vous conviennent (au rythme d'un point par niveau). Cela permet de se spécialiser dans divers sous-domaines. Ainsi, le Destructeur pourra dépenser ses points dans l'arbre Berserker pour être encore plus offensif, dans l'arbre Spectral pour se focaliser sur la défense, ou dans l'arbre Titan pour faire des dégâts de zone. De la même façon, une Conquérante pourra opter pour la branche Juge afin de poser des pièges, Assassin pour devenir experte en poisons et coups dans le dos, ou Sniper pour être une véritable tireuse d'élite. Enfin, les trois voies de l'Alchimiste sont Arcane (dégâts directs), Tradition (invocations) et Combat, une spécialité assez équilibrée entre attaque et défense. Ajoutez à cela les quatre attributs traditionnels du genre (force, dextérité, magie, défense), avec cinq points à répartir par niveau ; une poignée de résistances à divers types de dégâts (feu, glace...) ; et vous obtenez un système de progression classique mais efficace.
Avoir toutes ces compétences, c'est bien joli, mais comme le dit le proverbe, c'est à ses outils qu'on reconnaît le bon artisan. Autrement dit, pour bien combattre, il faut aussi être bien équipé, en récupérant les items laissés par les monstres occis, très variés d'ailleurs soit dit en passant (morts-vivants, démons, gobelins, araignées...). Dans ce compartiment du jeu, Torchlight est sacrément bien fourni, même s'il faut avouer qu'une fois de plus, la comparaison avec Diablo est inévitable. Les armes, armures, casques, bottes, anneaux et autres sont répartis en cinq catégories identifiables par leur couleur. En blanc les objets communs, sans propriété particulière ; en vert les objets enchantés ; en bleu les objets rares ; en doré les objets uniques ; enfin en mauve les objets qui appartiennent à un set. Cumuler plusieurs items d'un même set apporte évidemment de précieux bonus. Certains de ces objets possèdent en outre un ou plusieurs emplacements pour sertir des gemmes, ici appelées "embers". Un système directement issu de Diablo II, cette fois. On retrouve d'ailleurs la possibilité de transmuter plusieurs gemmes d'un même type pour en obtenir une plus puissante grâce aux services d'un PNJ. Dans le même ordre d'idée, deux autres villageois permettent de récupérer une gemme sertie au détriment de l'objet et inversement. En l'absence de véritable scénario, c'est bien la promesse d'un précieux loot qui pousse le joueur à avancer.
Jusqu'ici, cette description fait quand même furieusement penser au hack'n slash de Blizzard. On pourrait même s'évertuer à trouver d'autres points communs dans des compartiments du jeu plus secondaires : il y a des fontaines de vie et de mana, des parchemins d'identification et de portail de ville, des tonneaux explosifs, des leviers qui ouvrent des passages secrets bourrés de coffres... N'en jetez plus ! Pourtant, en dépit de ces nombreuses ressemblances, Torchlight n'est pas un simple clone de Diablo. Parmi les innovations de Runic Games, la plus notable est sans doute la présence d'un pet à vos côtés (l'animal de compagnie, pas le gaz). En début de partie, vous devrez opter entre un compagnon canin ou félin (ce choix n'influant que sur son apparence). Il combattra ensuite avec vous selon l'attitude que vous aurez paramétrée (offensif, défensif, passif). Vous pourrez l'équiper d'un collier, de deux anneaux et de deux sorts. Il faut avouer que cette présence est bien pratique. Le pet ne fait pas de gros dégâts, mais il détourne l'attention d'une partie des monstres. Sa principale utilité est encore de servir de mule : grâce à son inventaire, il soulage votre héros d'une partie de sa charge, et peut même être envoyé en ville à votre place pour vendre des objets ! Dommage qu'on ne puisse pas aussi lui donner une liste de courses à rapporter... Enfin, signalons qu'il peut se transformer en diverses créatures grâce aux poissons que vous lui donnerez, Torchlight incluant un mini-jeu de pêche.
Une autre différence avec Diablo tient aux niveaux de difficulté. Les quatre options (facile, normal, difficile et très difficile, plus une case "hardcore" à cocher pour une mort permanente) sont accessibles dès le départ. Un système qui a ses partisans et ses détracteurs, mais qui a le mérite de mettre le jeu à la portée de tous. A ce propos, si vous êtes un vétéran du hack'n slash, un conseil : commencez directement en difficile, le mode normal n'est qu'une simple promenade de santé. La mort donne par ailleurs le choix entre trois options : réapparaître sur place au prix d'une certaine quantité d'XP, au début du niveau contre un peu d'or, ou en ville sans pénalité d'aucune sorte.
Parmi les autres idées de Torchlight, citons en vrac : un niveau de renommée qui monte avec les quêtes et les boss tués et offre des points de compétence supplémentaires ; un système de mémorisation des sorts limité à quatre emplacements ; un ramassage de l'or automatique (très pratique) ; des monstres qui apparaissent à des endroits spécifiques du niveau (trappes, nids...)... Sans le distinguer totalement de son illustre ancêtre, ces quelques trouvailles suffisent à conférer à Torchlight sa propre personnalité. Bien sûr, ces qualités ne doivent pas occulter quelques manques. Si l'indigence du scénario est pardonnable dans le genre, l'absence de fonctionnalités multijoueurs l'est moins. Pour beaucoup d'amateurs de hack'n slash, le plaisir passe avant tout par le jeu à plusieurs. Las, il n'en est pas question ici. Cependant, le titre ne coûte que 1200 Points Microsoft, et il les vaut bien.
- Graphismes15/20
Le style cartoon adopté ne sera pas forcément du goût de tout le monde. Certains joueurs auraient probablement préféré un design plus sombre, mais il faut admettre que les graphismes sont globalement réussis. Certains environnements sont franchement superbes, les monstres sont bien modélisés et les effets magiques sont impressionnants. Le seul véritable point faible est juste un certain manque de lisibilité quand l'action se fait trop frénétique.
- Jouabilité18/20
Torchlight s'appuie sur les bases érigées par Diablo I & II et on ne va pas lui en vouloir, comme il s'agit de la même équipe. Malgré cette parenté qui crève les yeux à chaque instant, le jeu propose quelques idées neuves, comme la présence d'un compagnon à quatre pattes, les parchemins ouvrant des donjons secondaires, le ramassage automatique de l'or, etc. La jouabilité est impeccablement réglée et offre quelques furieux moments d'action, avec des hordes d'ennemis à anéantir sous un déluge de pouvoirs. Jouissif !
- Durée de vie15/20
En normal, l'aventure se boucle en une douzaine d'heures, ce qui est déjà pas mal pour un jeu vendu 1200 Points Microsoft. La rejouabilité est au rendez-vous puisqu'il y a plusieurs classes et que les donjons sont générés aléatoirement. Toutefois, cela ne fera pas totalement oublier l'absence de mode multijoueur...
- Bande son16/20
Dès que les premières notes de guitare se font entendre, le thème Tristram de Diablo remonte inévitablement à la surface. C'est normal, vu que c'est le même compositeur, Matt Uelmen, qui est aux commandes. Le bougre n'a rien perdu de son talent et nous offre encore quelques chouettes musiques, peut-être pas aussi marquantes que celles de Diablo, mais de bonne facture quand même. Le doublage anglais est correct, et de toutes manières les dialogues ne sont pas vraiment prédominants...
- Scénario/
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Tout comme sur PC, Torchlight est un excellent défouloir qui réjouira autant les amateurs de Diablo que les simples néophytes. S'appuyant sur un concept classique mais redoutablement efficace, ce hack'n slash à petit prix réussit haut la main son pari de nous scotcher une fois de plus sur l'écran des soirées entières.