Lorsque Sawaki Takeyasu et Masato Kimura, ayant notamment participé au développement de Devil May Cry, Okami ou encore Viewtiful Joe, se sont vu remettre une carte blanche pour concevoir leur nouveau jeu, nous pouvions nous attendre à accueillir un jeu singulier. El Shaddai est une sorte de mix entre Devil May Cry avec Okami. Mais c’est avant tout une œuvre artistique éblouissante dont la beauté va en subjuguer plus d’un...
Comme vous avez pu le découvrir dans notre précédent aperçu, l'histoire du jeu El Shaddai : Ascension of the Metatron puise son inspiration dans la bible, et plus précisément l'ancien testament. Si les mots Genèse, manuscrits de la mer morte ou encore tour de Babel ne vous parlent pas, le contexte du jeu ne vous passionnera pas des masses. Pour résumer, disons que Dieu est moyennement satisfait de sa création et s'apprête à tout détruire pour recommencer, mais un certain Lucifel (votre guide dans le jeu) le convainc de vous laisser une ultime chance de corriger le tir en purifiant les sept anges déchus responsables de ce capharnaüm. Vous incarnerez donc Enoch, être humain et scribe de son état, choisi par le tout puissant pour sa force et sa pureté d'âme. Le jeu se présente sous la forme d'un titre d'action en vue à la troisième personne qui, par son look, fait d'emblée penser à Okami. Décors épurés à leur paroxysme, effets visuels chatoyants et beauté à en tomber à la renverse, autant le dire tout de go, El Shaddai : Ascension of the Metatron sera un chef-d'œuvre au niveau des graphismes ! Côté gameplay, par contre, le titre verse dans le classique du jeu d'action un peu bourrin, même s'il se révèle plus subtil après quelques dizaines de minutes...
Au début du jeu, Enoch se bat avec ses poings et ses pieds. Selon le timing de pression sur le seul et unique bouton d'attaque, on déclenche différents combos. Mais voilà, pour peu que l'on explore la manette, on découvre des mouvements additionnels pour varier les plaisirs. Saut, double-saut, glissade, coup en piqué, la panoplie s'étoffe au bout de nos doigts. Une touche est aussi réservée pour s'emparer de l'arme d'un adversaire lorsque celui-ci est étourdi. En plus des trois principales (épée, anneau et arc) on pourra occasionnellement emprunter l'arme des boss pour les annihiler avec leur propre artillerie (nous avons ainsi découvert un énorme bouclier que notre héros scinde en deux pour mettre des coups ultra puissants des deux poings). Une fois une arme fraîchement ramassée en notre possession, on commencera par la purifier pour faire plus de dégâts. Pour ce faire, on pressera la gâchette gauche, en prenant garde de ne pas être trop près de nos ennemis, l'opération occasionnant quelques secondes de vulnérabilité. Chaque arme dispose de sa propre panoplie de coups et octroie par la même des mouvements uniques. A titre d'exemple, l'une d'entre elles permet d'effectuer une glissade en l'air, bien utile pour franchir les grandes crevasses qui parsèment les niveaux.
Comme vous pouvez le constater sur les images du jeu, El Shaddai : Ascension of the Metatron possède une identité visuelle unique. Que ce soit lors des phases de progression vers l'avant en 3D ou de plates-formes en 2D à défilement horizontal (un tiers du jeu se déroulerait de cette manière), l'impression de jouer dans un tableau en mouvement est saisissante. Les effets d'eau sont à couper le souffle et la pureté des décors n'a de comparable que la difficile lisibilité qu'elle engendre (on tombe souvent dans des précipices...). Ajoutez à cela le côté décalé d'un héros en jean, de son mentor appelant Dieu à l'aide de son portable dernier cri ou encore de ses boss inspirés de personnalités telles que Marlon Brando ou encore David Bowie, et vous comprendrez que ce jeu est beaucoup plus qu'un simple énième jeu d'action sans saveur. La portée de cette œuvre ne nous apparaît pas encore clairement, mais il est sûr qu'un titre pareil ne laissera personne indifférent. Avant de conclure, sachez que l'écran de jeu ne comporte aucune indication. Un parti pris qui immerge plus encore le joueur dans cet univers onirique où pour revenir à la vie, on doit presser comme un dératé sur tous les boutons de la manette pendant qu'à l'écran un nuage blanc se referme sur l'action à la manière d'un œil qui se clôt...
Unique et singulier, El Shaddai : Ascension of the Metatron est définitivement un jeu à suivre de près. L’impression de plonger dans un univers à la fois sublime et épuré nous pousse à penser qu’après la sortie d’un tel titre, plus personne n’osera affirmer que le jeu vidéo n’est pas devenu un art à part entière. Si Viewtiful Joe et Okami ont titillé vos mirettes, préparez-vous d’ores et déjà à une nouvelle expérience unique en son genre !