L'attente fut longue, interminable même, mais cette fois-ci ça y est, la nouvelle génération de Pokémon débarque enfin sur DS. Après une édition Platine réussie et des remakes des mythiques versions Or et Argent, voici donc Pokémon Version Blanche et Pokémon Version Noire pour le plus grand bonheur des très nombreux fans de la série !
Quinze ans. Cela fait tout juste quinze ans que les Pokémon peuplent notre imaginaire. Parues en 1996 au Japon, les versions Rouge et Verte de Poketto Monsuta ont provoqué un véritable séisme sur l'Archipel. Très vite, la pokémania gagnera également le reste du monde et en l'espace d'une décennie, pas moins de trois autres générations de Pokémon vont se succéder sans que le succès de la série ne se démente jamais. Nous sommes aujourd'hui en 2011 et, n'en déplaise aux grincheux, la cinquième génération de Pokémon est une fois de plus attendue avec une impatience frisant l'hystérie dans nos vertes contrées. Pokémon Version Blanche et Pokémon Version Noire parviendront-ils à battre chez nous le record des 4 millions d'exemplaires écoulés en quelques semaines au Japon ? Il y a de nombreuses raisons de le croire !
Jeux de rôle dans la lignée de leurs illustres prédécesseurs, Pokémon Version Blanche et Pokémon Version Noire nous permettent comme d'habitude d'incarner un jeune dresseur (garçon ou fille) pour aller explorer une immense région peuplée de Pokémon : Unys. Au fil de l'aventure, il faudra une fois de plus capturer une foule de créatures et les entraîner afin d'être en mesure non seulement de battre divers maîtres d'arènes mais également de contrecarrer les plans d'une sinistre Team Plasma composée d'un roi, de six "sages" et d'une multitude de sbires. Globalement, le gameplay très efficace de la célèbre série n'a pas changé mais dès les premières minutes de jeu, les améliorations dont ont bénéficié ces épisodes inédits sautent aux yeux. Tout d'abord, l'aspect graphique a clairement été revu à la hausse. Désormais, la 3D est omniprésente et les décors sont plus vivants. Il suffit de se promener dans la grande métropole de Volucité pour mesurer les progrès effectués depuis la génération Diamant/Perle. Changements de perspectives, buildings immenses, piétons qui arpentent les rues à toute vitesse... On en prend plein les mirettes. Les environnements naturels ne sont d'ailleurs pas en reste puisque les saisons qui défilent à présent chaque mois modifient le paysage. La mise en scène des combats est cependant plus décevante avec ses animations datées et ses effets de zoom qui pixellisent à outrance. Et malheureusement, le design des 156 nouveaux Pokémon est pour sa part franchement douteux.
Qu'importe, le plaisir de découvrir ces nouvelles créatures au détour d'une herbe haute ou d'une vague reste pratiquement intact. Dès nos premiers pas hors de notre village natal, on constate en effet que les sempiternels Rattata, Roucool et autres Zigzaton ont entièrement cédé la place aux bestioles de cinquième génération. Et en dépit de leur nom ridicule et de leur look inégal, comment ne pas craquer devant la bouille innocente d'un Ponchiot, la mine effrontée d'un Zorua ou la fraîcheur d'un Chlorobule ? Nous voici donc repartis pour des dizaines et des dizaines d'heures de chasse aux Pokémon à intégrer dans un Pokédex recensant pas moins de 649 créatures au total ! Il faudra identifier non seulement leur habitat mais également la saison, le jour de la semaine voire l'heure à laquelle ils apparaissent. Petites nouveautés : des indices nous permettent de repérer des Pokémon dans le décor (fourrés qui s'agitent, mottes de terre...) et il est maintenant possible d'en rencontrer deux à la fois. Certains sont uniques, d'autres devront évoluer, d'autres nécessiteront une utilisation judicieuse de la pension, etc. Et bien entendu, des centaines d'entre eux devront être importés des versions précédentes ou être échangés via le wi-fi local ou Internet. Bref, on n'est pas près de voir un Pokédex complété dans les règles avant de longs mois.
Les connaisseurs vous le diront, une belle collection de Pokémon, c'est déjà classe mais une belle équipe de créatures efficaces au combat c'est encore mieux. Or, cette année, il y a de quoi se réjouir puisque les développeurs des versions Blanche et Noire n'ont pas épargné leur peine pour satisfaire les passionnés de dressage et les amateurs de défis. Ainsi, l'interface (tactile ou traditionnelle) est optimale et les affrontements sont désormais nettement plus rapides que par le passé. Les textes s'affichent plus vite, les attaques se déclenchent sans temps mort et les animations ne s'éternisent pas. Ceci nous permettra non seulement d'enchaîner plus de combats mais aussi de leveler bien plus vite, surtout quand on sait que l'expérience gagnée varie à présent en fonction de la différence de niveaux entre les divers combattants. Pour autant, la dimension stratégique du soft (types de Pokémon, natures des attaques, météo, objets, etc.) reste très consistante avec en prime cette année un nombre appréciable de nouvelles attaques apprises directement par nos petits compagnons ou à l'aide de CT réutilisable autant de fois qu'on le souhaite. Outre les traditionnels duels et les combats à deux contre deux, Pokémon Version Blanche/Noire met également en scène de superbes combats à trois contre durant lesquelles le bon placement de nos créatures est essentiel. Déjà convaincantes en solo en raison d'une I.A. améliorée et d'un dynamisme surprenant, ces différentes joutes deviennent carrément passionnantes en multijoueur. Et de ce côté là non plus, on ne peut pas dire que la Pokémon Company se soit reposée sur ses lauriers.
En effet, les fonctionnalités wi-fi (online ou en réseau local) de ces nouveaux épisodes sont tellement nombreuses que pas moins de 30 pages leur sont consacrées dans leur manuel respectif ! A partir d'un Centre Pokémon et du C-Gear porté en permanence par notre héros, on pourra échanger nos bestioles sur le Net trois par trois, communiquer avec des fans du monde entier (texte, image et voix) ou encore se battre comme des adversaires aléatoires. On pourra aussi assister à tout moment d'autres joueurs dans leur aventure en se téléportant dans l'île Heylink située au centre d'Unys. En acceptant les missions proposées par la personne à aider, on gagnera diverses auras qui nous permettront de rendre services à notre entourage. Et ce n'est pas tout ! En laissant simplement notre console en veille, on récupérera tout un tas de données sur les dresseurs que l'on aura croisés dans le monde réel. Outre leur caractère amusant, ces statistiques nous permettront de nous attirer les bonnes grâces du patron d'un bureau d'enquêtes pour gagner ds objets inédits. Terminons enfin ce tour d'horizon très sommaire des possibilités exceptionnelles qui nous sont proposées avec le Pokémon Dream World. Accessible à partir du Global Link, ce mode de jeu surprenant nous invite à voyager dans les rêves d'un Pokémon endormi pour y installer une maison, jouer à des mini-jeux et même revenir dans le monde réel avec des créatures bien vivantes et des objets tangibles.
Il y aurait encore tellement de choses à dire sur les qualités de ces RPG d'une richesse incroyable que nous allons plutôt nous attarder un instant sur leurs quelques défauts. Tout d'abord, il faut bien reconnaître que la formule de base n'a pas vraiment évolué au fil des années. Après avoir choisi comme toujours notre premier compagnon parmi trois starters (Vipélierre, Gruikui ou Moustillon), on se promène dans la nature pour capturer des Pokémon. On les entraîne puis on se rend dans une ville pour battre un maître d'arène qui nous permettra de découvrir de nouvelles zones et ainsi de suite. Il y a une équipe de méchants, des rivaux, un professeur Pokémon (une femme !) et un scénario compréhensible par un enfant de six ans. Le côté old-school des graphismes commence à lasser et la mise en scène des combats est vraiment cheap pour un titre 2011. La musique paraîtra insupportable aux oreilles de certains néophytes tandis que le design et le nom de certaines créatures inédites laisseront les connaisseurs perplexes (Musharna, Darumarond...). Il faut toujours enchaîner des dizaines de combats pour être en mesure de rivaliser avec les meilleurs dresseurs si bien qu'une réelle patience est une fois de plus indispensable pour espérer progresser convenablement Enfin, quelques fonctionnalités ont tout simplement disparu comme les concours de beauté ou les souterrains. Cependant, une chose est sûre, ces versions Blanche et Noire comptent incontestablement comme les meilleures qui nous aient jamais été données de prendre en mains. Bénéficiant d'une durée de vie phénoménale, d'une profondeur et d'une richesse insoupçonnées, d'une ergonomie proche de la perfection, ces épisodes méritent largement le succès qu'ils ont connu chez nos amis japonais. Puissent-ils enchanter à leur tour, les millions de fans occidentaux qui ont aujourd'hui le bonheur de pouvoir y jouer !
- Graphismes15/20
De gros efforts ont été fournis au niveau de la 3D et de l'animation des décors. Les saisons qui défilent chaque mois modifient également les paysages naturels. Cependant, le titre déçoit sur la mise en scène des combats et sur le design franchement raté de certains Pokémon.
- Jouabilité18/20
Que ce soit au stylet ou à l'ancienne, l'interface frôle désormais la perfection. Les commandes sont intuitives, les menus sont clairs et les combats sont nettement plus rapides qu'autrefois. Les mécanismes du jeu n'ont certes pas beaucoup évolué mais la richesse tactique des combats (jusqu'à trois contre trois) force l'admiration. Les fonctionnalités wi-fi sont aussi nombreuses que réjouissantes.
- Durée de vie18/20
Avec 649 Pokémon à collectionner, dont 156 nouvelles créatures, et une région inédite à découvrir, cette nouvelle génération vous tiendra en haleine durant des dizaines voire des centaines d'heures. En outre, on peut visiter les rêves de Pokémon endormis, venir en aide à des amis sur une île exclusive ou recueillir des données sur les autres joueurs en laissant sa console en veille.
- Bande son13/20
Le style musical de la série n'a pas changé avec ses mélodies joyeuses et ses bruitages plutôt mignons. Il est également possible d'utiliser un chat vocal pour communiquer avec d'autres joueurs.
- Scénario14/20
L'histoire, parfaitement compréhensible par les plus jeunes joueurs, ne vole certes pas bien haut mais elle comprend suffisamment de rebondissements pour nous inciter à aller de l'avant.
Si les tout derniers épisodes de la saga Pokémon avaient déjà placé la barre très haut, Pokémon Version Blanche et Noire réussiront une fois de plus à émerveiller les millions de fans occidentaux qui les attendent de pied ferme. Avec 156 nouvelles créatures, des combats plus rapides, une interface optimisée et des fonctionnalités wi-fi épatantes, ces excellents RPG comptent incontestablement parmi les hits de l'année sur DS.