Star Wars, Batman, Indiana Jones ou plus récemment Harry Potter : les plus grandes sagas cinématographiques ont toutes été transformées à un moment ou un autre en LEGO. Sans véritable surprise, c'est donc au tour de la saga Pirates des Caraïbes de subir le même sort. Supervisé – de très loin – par le producteur des films Jerry Bruckheimer, le jeu couvre ainsi les quatre opus de la série, y compris le dernier en date, La Fontaine de Jouvence, à sortir en salles le 18 mai 2011. Résultat : pas moins de 20 niveaux (cinq par long-métrage) constituent cette aventure qui offre par ailleurs régulièrement quelques niveaux bonus au cours desquels on pilote un bateau sur la mer (aucun détail n'a hélas filtré pour l'instant sur ces séquences de jeu.).

Ce qui frappe d'emblée à la vision du titre, dont il a été possible d'essayer deux niveaux, est que l'esthétique apparaît de grande qualité. S'il faut reconnaître que les décors intérieurs se révèlent moins détaillés que ceux de LEGO Harry Potter, en revanche les extérieurs sont de toute beauté. Mer superbement retranscrite et quasiment transparente (une séquence permet même de se cacher dans un tonneau puis d'évoluer au fond de l'eau afin d'échapper aux gardes du port). Grande villa qui offre tantôt de larges murs blanchâtres (sur lesquels il est possible de grimper pour déployer des drapeaux aboutissant à l'apparition d'un coffre), tantôt de la végétation luxuriante (feuilles de palmiers et plantes exotiques dissimulent les éléments d'un canon qu'il est nécessaire de construire pour détruire des éléments du décor). Pas de doute : les développeurs ont fait fort. D'autant qu'ils ont poussé le détail jusqu'à reproduire certains traits caractéristiques des héros des films. Ainsi, parmi les 70 personnages très différents que l'on peut incarner au fil de l'aventure, Jack Sparrow se révèle le plus charismatique avec une démarche chaloupée ainsi qu'une prestance inégalée au combat. De même, le jeune et fougueux Will Turner se bat à l'épée ou au pistolet de manière particulièrement dynamique (en maintenant une touche, un viseur apparaît et il est alors possible de shooter certains éléments à l'écran). Il faut d'ailleurs voir la fluidité avec laquelle les duels à l'arme blanche s'effectuent automatiquement pour s'apercevoir à quel point le studio Traveller's Tales a soigné son titre. D'autant plus que le jeu bénéficie des excellentes musiques officielles de la saga qui transportent aisément le joueur au cœur de l'action…

Comme dans LEGO Indiana Jones, pour progresser, il est toujours nécessaire de changer de personnage en cours de jeu en appuyant sur un bouton (une petite grille circulaire peut faire apparaître jusqu'à 9 protagonistes). De même, chaque héros possède un don unique qui apporte un peu de variété dans l'action. Par exemple, Elizabeth Swann est capable de faire des doubles-sauts afin d'atteindre des plates-formes élevées. Alors que Jack peut à tout moment utiliser un compas pour mettre la main sur les trésors environnants. Ce dernier se concrétise par une série de flèches jaunes qui apparaissent sur le sol et qu'il suffit de suivre dans un sens ou dans un autre pour arriver jusqu'à l'endroit fatidique. Pour sortir l'objet convoité du sol, il faut alors chercher une pelle ou tout simplement changer de personnage et incarner un chien dont l'aptitude est de tout déterrer quasi automatiquement. A ce titre, les animaux semblent avoir davantage droit de cité dans cette aventure LEGO puisque outre des chiens, on y trouve aussi des cochons ou des mulets (une touche à presser à proximité suffit la plupart du temps à interagir avec eux).

Qui dit aventure de LEGO dit forcément éléments récurrents, comme les cinématiques qui détournent sur le mode comique les séquences clés des films, ainsi que la pléthore de bonus à collecter au sein des décors. Pas de surprise de ce point de vue : les développeurs perpétuent – plutôt bien - la tradition. Par contre, on peut noter quelques idées exploitées de manière un peu différente. Comme l'apparition de murs spécifiques de LEGO qu'il est possible de grimper afin d'accéder aux niveaux supérieurs des décors. Ou encore la présence récurrente de crânes au fil des décors traversés. En réalité, si vous vous en approchez, ceux-ci vous donnent des indices écrits sur la manière de résoudre les puzzles. Une initiative sympathique à destination des plus jeunes qui peuvent buter contre la difficulté de certains puzzles. D'ailleurs, ces derniers se révèlent peut-être un peu moins complexes que dans les jeux précédents. Il suffit de bien observer les décors et d'associer toujours certains mécanismes. Ainsi, pour s'emparer d'une pièce de canon entourée d'un tentacule de pieuvre, il faut ramasser une torche au sol, l'allumer près d'un feu puis l'approcher du tentacule pour que celui-ci libère l'objet. Bien entendu, d'autres énigmes nécessitent toutefois davantage de réflexion. Par exemple, pour libérer Jack Sparrow de sa cellule, il faut en extraire la clé du sol dans la cellule adjacente. Pour cela, vous devez donc d'abord tirer sur les squelettes suspendus dans une des prisons pour qu'ils tombent à terre et que leurs os s'éparpillent. Puis, il est nécessaire de ramasser un des os et de le donner au chien à proximité afin qu'il se réveille et que vous puissiez le contrôler. Enfin, il faut diriger ce dernier jusqu'à la prison où se trouve la clé pour qu'il la déterre lorsque vous appuyez sur la touche d'action. Logique sur le papier mais tout de même un peu plus dur dans la réalité.

Si, hormis Port Royal, Tortuga et le sommet vertigineux d'un vaisseau pirate, aucun lieu de l'aventure n'a encore été précisé officiellement, on sait toutefois que les endroits (mais aussi les personnages) ayant trait au fantastique pur et susceptibles de faire peur aux plus jeunes ont été délibérément écartés. Heureusement, le mode coopératif à deux joueurs, sous forme d'écran splitté dynamique (la coupure de l'écran s'incline selon la position des personnages dans le décor), a bien été conservé. On croise les doigts toutefois pour qu'il soit davantage réussi que dans LEGO Harry Potter qui provoquait quelques maux de tête tant il se montrait instable. En revanche, il semble que les développeurs de Traveller's Tales aient définitivement abandonné l'option de coopération online dans un jeu LEGO. Visiblement, d'après leurs dires, le public n'en a pas l'utilité et de toute façon n'est pas demandeur. N'attendez donc pas un tel mode dans LEGO Pirates des Caraïbes. Rien de grave toutefois car le titre possède déjà suffisamment d'arguments pour attirer une large partie du public.