La série des adaptations Dragon Ball sur console, ce n’est pas uniquement des jeux de combat, et ça, la Gameboy Advance est bien placée pour le savoir car elle a accueilli plusieurs jeux de rôle plutôt réussis, développés par le studio Webfoot. Ce dernier aura également donné naissance en 2005 à Dragon Ball GT : Transformation, un beat’em all sorti uniquement aux Etats-Unis… La preuve que tout bon studio peut faillir.
Comme son nom l'indique, Dragon Ball GT : Transformation reprend la suite du célèbre manga d'Akira Toriyama produite originellement en épisodes animés pour contenter des fans qui, pour la plupart, ne lui trouveront que des défauts. Si la série est séparée en trois parties, c'est ici son début qui servira de décor au jeu puisqu'il vous est demandé de partir à la recherche des Dragon Balls à travers tout l'univers pour finir en affrontant le démoniaque Baby. De la sorte, vous incarnez Son Gokû redevenu enfant, Trunks, ainsi que Pan accompagnée de son fidèle ami Giru dans une aventure qui vous fera visiter une douzaine de planètes aux faunes et flores variées et sur lesquelles vous attendent des boss. Mis en scène avec des dialogues figés et assez ennuyeux, le scénario de ce jeu n'est clairement qu'un prétexte à un enchaînement de tableaux, mais se laisse finalement suivre sans trop de mal à condition que l'on supporte les nouvelles aventures de nos trois Sayans.
Reprenant les règles bien connues du beat'em all, Dragon Ball GT : Transformation met en scène des niveaux à défilement uniquement horizontal dans lesquels vous pouvez vous déplacer un peu en profondeur, et où des ennemis ne cesseront d'apparaître des deux côtés de l'écran. A vous d'utiliser votre palette de mouvements pour tous les éliminer. Malheureusement, vous ne disposez que d'un éventail de coups très limité. Un enchaînement d'attaques physiques allant jusqu'au nombre vertigineux de trois, une boule d'énergie pouvant être chargée si vous en avez le temps, et un saut qui prouve que même vingt ans après Mario, certains développeurs ne savent toujours pas le reproduire correctement. Car effectivement, la maniabilité du titre est une vraie torture. Les personnages à incarner à tour de rôle sont lents, raides, et donnent l'impression d'ignorer tout ordre donné par le joueur. Ainsi, vous subirez la dure loi de vos ennemis qui s'en prendront à vous sans que vous puissiez vraiment leur répondre… Encourageant.
S'il faut reconnaître que les graphismes ne sont pas si mauvais que cela et qu'ils retranscrivent plutôt bien les mondes dans lesquels se promènent nos trois héros, on regrette cependant un nombre d'ennemis différents tendant vers zéro. Si en effet vous avez la chance de voir enfin une nouvelle variété de méchants, rassurez-vous, il s'agit en fait de la même que la précédente, mais avec de nouvelles couleurs. En revanche, si vous pensiez vous balader en chantant haut et fort les thèmes entraînants de Dragon Ball, détrompez-vous de suite. Les musiques sont tout ce qu'il y a de plus déplorable. Rassemblement de quelques bruits graves insupportables formant une séquence de quelques secondes répétée en boucle, elles agresseront vos oreilles avant même l'écran titre et tout au long des parties. Qu'il est doux de pouvoir couper le son de sa console portable.
Pour finir, plusieurs bonus sont à débloquer grâce à des zénies gagnés à la fin de chaque niveau. On peut ainsi acheter des personnages, dont les différents niveaux de Super Sayan de Son Gokû, ou encore des images à collectionner tirées du jeu. Si on sent qu'un effort a été réalisé pour rallonger la durée de vie, on ne pourra toutefois retenir un petit rire en constatant que tout cela n'ajoute aucun intérêt. Au final, ce Transformation est tout simplement un mauvais jeu. Pauvre en jouabilité, pauvre en mise en scène et bâclé sur bien des niveaux, il clôt une série d'adaptations du célèbre manga sur Gameboy Advance de la pire manière qui puisse être. Si la tentative était de réconcilier les fans avec cette extension d'épisodes animés, c'est raté. Dragon Ball GT est et restera la bête noire des aventures de Son Gokû.
- Graphismes12/20
Certes on prend plaisir à retrouver les différents décors des nombreuses planètes visitées par Son Gokû, mais on reste à un niveau assez moyen pour un jeu sorti, il faut le rappeler, en 2005. Les personnages quant à eux ont subi une modélisation plus ridicule qu’autre chose.
- Jouabilité5/20
Injouable ! Les héros sont lents, disposent de peu de coups, et réagissent très mal avec les boutons de votre console, pour un résultat laborieux d’autant plus que la difficulté s’en voit rehaussée.
- Durée de vie10/20
L’aventure a une durée de vie respectable qui peut facilement s’étendre sur plusieurs heures si l’on enchaîne les niveaux sans game over. Mais le problème, c’est d’avoir le courage d’aller aussi loin. Pour finir, serez-vous prêt à recommencer les mêmes niveaux encore et encore pour débloquer une image à afficher sur l’écran de votre Gameboy ?
- Bande son4/20
Argh ! Le réflexe vite adopté en jouant à ce jeu est de baisser la molette de son au minimum avant de pousser le bouton d’allumage sur on. Aux musiques grossières s’ajoutent des voix qui témoignent d’un véritable manque d’application de la part des développeurs.
- Scénario8/20
Ce n’est pas l’histoire de Dragon Ball GT qui est notée là, mais bien une mise en scène molle constituée de dialogues immobiles clôturant chaque planète. Un jeu très en retard sur son temps à ce niveau-là.
C’est bien triste, mais il faut reconnaître que Dragon Ball GT : Transformation est mauvais et à éviter. Proposant des personnages rigides aux palettes de coups minuscules et qui se battent contre des ennemis identiques, le tout sur des musiques insupportables, ce jeu est un des plus beaux exemples des adaptations ratées du manga d’Akira Toriyama. Triste et décevant, d’autant plus que le studio de développement Webfoot nous avait habitués à des expériences bien plus réussies.