Initiée en 2002, la série Dungeon Siege a pour le moment connu des fortunes diverses. Après un premier épisode de très bonne facture, le hack'n slash conçu à l'époque par Gas Powered Games a réalisé une deuxième apparition plutôt décevante. La méfiance était donc de mise à l'annonce de la sortie en 2011 d'un tout nouveau volet. D'autant que celui-ci verra le jour sur PC bien sûr, mais aussi, pour la première fois, sur consoles HD. Une double casquette souvent difficile à porter. Pour autant, le duo Square Enix – Obsidian, dont le travail a été supervisé par Chris Taylor, créateur de la saga, nous a présenté il y a peu une version PlayStation 3 très honorable.
Square Enix n'en fait pas un mystère. L'acquisition de la licence Dungeon Siege, relativement populaire auprès des joueurs PC, va permettre à la firme japonaise d'infiltrer le marché occidental avec un titre qui lui est spécialement dédié. A ses côtés, on retrouve au développement Obsidian Entertainment, grand spécialiste s'il en est de la confection de suites. On lui doit notamment Star Wars Knight of the Old Republic II, Neverwinter Nights 2, Fallout New Vegas mais aussi Alpha Protocol, une production originale cette fois, aussi inachevée que séduisante. Ce dernier titre a d'ailleurs divisé les joueurs. A l'écriture brillante du scénario et la liberté de choix offerte aux joueurs, les détracteurs opposeront un gameplay bancal et une réalisation surannée. Il faut dire que sur ce dernier point, Obsidian a toujours dû composer avec des technologies existantes. Pour Dungeon Siege III, le studio a donc pris les choses en main en développant son propre moteur, l'Onyx Engine. Le résultat s'en ressent.
Comme précisé en amont, nous avons eu l'occasion de passer du temps sur une version PS3 non finale du titre. Visuellement, Dungeon Siege III a fait montre de belles qualités, même si tout n'est pas parfait. En dépit de textures encore assez floues et de quelques bugs de collision, le jeu affiche une belle palette de couleurs, des effets lumineux particulièrement soignés, notamment pour les environnements en intérieur, et des animations fluides. Un bilan esthétique dans l'ensemble satisfaisant qui devrait être encore meilleur sur PC. Plus globalement, le titre possède une réelle identité visuelle. Au design travaillé des monstres viennent s'ajouter des environnements variés et dotés d'une ambiance propre. Au cours de nos pérégrinations, nous avons ainsi traversé une forêt luxuriante, croisé le fer dans un vaste château angoissant avant de terminer par un petit tour dans une caverne froide et menaçante. On saluera par ailleurs l'effort fourni au niveau des temps de chargement, tout simplement inexistants dans cet épisode. L'immersion dans l'aventure est donc d'autant plus importante. A noter que la progression à travers les environnements est facilitée par la présence d'une aide indiquant le chemin le plus court pour atteindre le prochain objectif. Une option que l'on pourra activer à tout moment.
A l'image de la plupart des productions d'Obsidian, dans Dungeon Siege III, il sera question de choix. Au départ, celui-ci pourra vous paraître un peu limité car il faudra opter pour un personnage prédéfini parmi ceux que le développeur aura mis à votre disposition. Aucun éditeur permettant de façonner son avatar n'est donc prévu. A ce jour, le nombre tout comme le look et les aptitudes de ces héros restent inconnus. On ne sait pas non plus dans quelle mesure l'histoire différera si l'on joue tel ou tel personnage. Dans notre cas, la démonstration nous a permis d'incarner Lucas, un robuste guerrier issu d'une glorieuse lignée de soldats chargés de maintenir la paix dans le royaume d'Ehb. Cela tombe plutôt bien car depuis quelque temps, l'abominable Jayne Kassynder sème chaos et désolation à chacune de ses apparitions. Vous allez donc devoir partir à la recherche de cette femme diabolique pour mettre un terme à ses agissements barbares. Au cours de votre voyage, vous croiserez des ennemis voulant en découdre immédiatement mais aussi des personnes plus civilisées, optant pour le dialogue avant d'épouser votre cause ou de vous rentrer dedans. Une attitude qui dépendra de votre posture lors des différentes conversations. Un choix de réponses multiples s'offre en effet systématiquement à vous. En approfondissant les discussions, on pourra ainsi glaner des informations et dénicher quelques quêtes annexes. En revanche, on ne sait pas encore si ces réponses auront un réel impact sur le déroulement du scénario.
Pour ce qui est des quêtes secondaires, libre à vous bien sûr de les accepter ou non. Seules les grandes lignes de l'histoire restent incontournables. De ce que l'on a vu, ces missions facultatives débouchaient systématiquement sur des combats avec des créatures plus ou moins coriaces. On imagine que l'on aura droit un peu plus tard à des quêtes plus variées. Une fois l'objectif accompli, vous pourrez la jouer vénal en empochant la récompense ou gentleman en la laissant à son propriétaire. Pour notre part, nous avons préféré vider les poches de la veuve et du pêcheur ayant sollicité notre aide afin de renflouer nos comptes. Après tout, l'éthique reste une option. Cet argent, il sera possible de le dépenser en magasins. Grâce à une interface judicieusement pensée, on saura dès le premier coup d'œil si l'objet en vente est meilleur que celui en notre possession. De son côté, l'équipement se gère très facilement via un menu banal affichant votre personnage et les différents éléments qu'il porte sur lui. Il faudra d'ailleurs être plutôt attentif à son inventaire car on aura tôt fait de le remplir en ramassant sur les cadavres des ennemis de très nombreuses récompenses.
Dungeon Siege III ne renie pas son héritage hack'n slash et propose une bonne dose d'action. On enchaîne donc les combats les uns après les autres sans sourciller. L'occasion d'en apprendre plus sur le fonctionnement du gameplay. Premier élément à savoir, deux vues sont disponibles à tout moment. L'une est très rapprochée du personnage alors que l'autre permet de prendre plus de distance par rapport aux évènements. Au niveau des coups, vous avez la possibilité d'attaquer de manière classique avec une arme légère ou lourde, de bloquer ou d'esquiver les offensives ennemies via une roulade et enfin, de déclencher des pouvoirs spéciaux. Notre ami Lucas pouvait par exemple régénérer sa vie en plein combat ou utiliser son bouclier pour repousser brutalement un adversaire au loin. Pour être honnête, les combats nous ont pour le moment paru assez répétitifs car se résumant à éviter un coup puis à répliquer de manière systématique. En prime, le fait de devoir sans cesse multiplier les roulades conférait aux combats un côté un peu brouillon. On espère que ce constat évoluera à mesure que l'on progressera dans l'aventure. En marge des affrontements, vous aurez bien évidemment la possibilité d'améliorer vos compétences via un mini skill tree et d'apprendre de nouveaux pouvoirs. Difficile d'en dire beaucoup plus à ce niveau puisque nous n'avons livré bataille qu'à un nombre réduit de monstres et gagné par conséquent assez peu d'expérience. Côté contenu, les révélations quant au multi ont été assez minces. On sait juste que l'on pourra jouer en coopération à deux et que notre équipier aura la possibilité de débarquer à la volée dans notre partie. Un système de leveling automatique sera mis en place pour permettre au joueur le plus faible des deux de prendre part à l'action avec son coéquipier.
Aperçu réalisé à partir de la version console du jeu.
Alors qu'il reste encore quelques mois à Obsidian pour terminer Dungeon Siege III, prévu pour le troisième trimestre de cette année, le résultat nous a paru encourageant. Même si cette version console était loin d'être exempte de défauts, qu'ils soient esthétiques ou liés au gameplay, elle a eu le mérite de nous donner envie d'en voir plus. A la richesse de l’univers, Obsidian a su ajouter sa touche personnelle et mêler des mécanismes narratifs semble-t-il assez poussés à une action plus frénétique. Reste qu’on aimerait maintenant prendre en main le jeu sur PC, connaître tous les détails quant à l'aspect multijoueur et passer plus de temps à essayer les différents embranchements scénaristiques avant d’émettre un avis plus catégorique.