Le très attendu Final Fantasy 9 de Squaresoft pointe enfin le bout de ses pixels dans notre hexagone. La Playstation hérite à nouveau d'un soft unique, qui mêle des scènes tragiques à d'autres beaucoup plus relâchées, dans un univers fantastique peuplé de dragons et autres créatures de légende. Un titre poétique et enchanteur dont les joueurs auraient tort de se priver depuis sa disponibilité sur le Playstation Network.
Rares sont les sagas prestigieuses où chaque épisode peut être pris indépendamment des précédents. La série des Final Fantasy en fait partie ; mais même si chaque nouvel épisode met en scène de nouveaux personnages dans des univers complètement différents, c'est toujours la même aura fantastique qui se dégage des parties, avec des clins d'oeil multiples aux volets précédents. Après un Final Fantasy 7 à l'ambiance assez particulière, et un huitième épisode jugé un peu trop romantique par certains, Squaresoft nous offre cette fois un FF9 qui baigne complètement dans l'Heroïc Fantasy. Un volet qui devrait faire l'unanimité, grâce à ses graphismes joliment travaillés (certainement les plus beaux de la série), ses cinématiques somptueuses et son univers pittoresque.
Le joueur se laisse rapidement happer par le scénario bourré d'humour mais également parfois tragique. Les personnages, tous réellement charismatiques, sont pour certains en proie à de cruels dilemmes, alors que les autres cherchent à cerner leur propre personnalité. Impossible de ne pas craquer pour Djidane et sa queue de rat, Don Juan de ces dames et voleur de son état, et surtout pour le petit mage noir Bibi qui trébuche tous les trois pas et souffre de ne pas savoir qui il est réellement. Les autres personnages du groupe nous plongent parfois dans une ambiance proche des Annales du Disque Monde, comme Steiner, le soldat de la reine, accoutré de manière ridicule, mais toujours fidèle à son serment de servir jusqu'à la mort la famille royale. Les rencontres étranges seront nombreuses, mais je vous laisse le plaisir de les découvrir par vous-même.
Le gameplay est encore une fois impeccable et novateur. Fini les materias et autres G-Forces ; même si certains persos maîtrisent l'art des invocations, la véritable nouveauté viendra des compétences que l'on peut apprendre avec l'équipement adéquat. Les combats sont véritablement intéressants, chaque personnage ayant un rôle précis au sein du groupe, et il faudra revoir sa stratégie de combat à chaque fois que le groupe se verra modifié. Si Djidane est le seul à pouvoir voler ses adversaires, c'est sur la princesse Grenat qu'il faudra compter pour redonner force et vitalité à l'équipe (magie blanche), alors que Bibi utilisera de puissants sorts d'attaque (magie noire). Cet opus voit également le retour de la magie bleue avec Kweena qui possède la capacité d'apprendre les talents de l'ennemi en l'avalant une fois affaibli. Le neuvième volet voit aussi l'apparition d'un nouveau jeu de cartes, le Tetra Master, dont les règles très riches permettent des parties très intéressantes, une fois le principe bien compris. Au-delà de ces aspects majeurs, on retrouve bien évidemment les incontournables Chocobos, les Mogs, ainsi qu'une tonne de mini-jeux qui feront bien souvent appel à vos réflexes et à votre timing. Enfin, dernière particularité intéressante, des évènements exceptionnels (ATE : Active Time Event) pourront survenir à n'importe quel moment pour vous tenir informé de ce que font les autres personnages. Rassurons d'emblée les derniers sceptiques, la traduction est tout à fait convenable, et le soft réserve au moins une bonne quarantaine d'heures de jeu.
Tous ceux qui auront eu la chance de s'essayer aux deux épisodes précédents seront certainement surpris par la possibilité dans cet opus de constituer des groupes de quatre personnages maximum. Ceci apporte une dimension vraiment appréciable aux combats, et de plus, les personnages qui constitueront votre groupe ne seront jamais les mêmes. Afin de coller parfaitement avec l'évolution du scénario, vous vous retrouverez même parfois avec un seul personnage à gérer. Le jeu est également une réussite au niveau technique, avec une réalisation graphique qui enchante et des musiques dignes des meilleures de la série. Le jeu commence d'ailleurs très fort, avec une musique d'intro qui rappelle des thèmes de troubadour, alors que sur l'écran s'affichent des messages mettant en valeur des vertus ou au contraire des vices correspondant à chaque personnage. Le thème musical des combats est une fois de plus ultra dynamique et rythmé. On ne s'en lasse pas. Enfin, l'aventure promet d'être au moins aussi longue que pour les précédents volets. Le premier CD se termine même en apothéose avec l'apparition du sublime mais non moins cruel Kuja, qui s'envole sur un gigantesque dragon, alors que nos héros sont effondrés sur le sol, vaincus par la très puissante Beate. Un soft donc incontournable, qui clôt à merveille la série sur Playstation, et qui devrait réconcilier une fois pour toutes tous ceux qui trouvaient quelque chose à redire aux épisodes 7 ou 8.
- Graphismes18/20
Les décors sont dignes de véritables peintures, avec des graphismes très fins et bourrés de détails. Les personnages sont vraiment tous charismatiques et évoluent dans un univers enchanteur.
- Jouabilité17/20
Un système de combat optimisé par rapport aux précédents volets, grâce notamment à la possibilité de rassembler quatre personnages dans un même groupe, et aux compétences qu'il faut développer en renouvelant son équipement.
- Durée de vie17/20
4 CD riches en émotion. Le soft promet un minimum de 40 heures de jeu, que vous risquez de ne pas voir passer.
- Bande son17/20
Superbe ! Le thème des combats est une fois de plus excellent, et les musiques à tendance médiévale alternent avec des ambiances plus angoissantes.
- Scénario18/20
Impeccable ! Tantôt naïve, tantôt dramatique, la trame scénaristique est conçue de telle sorte que l'on ne peut se décrocher du jeu qu'à contrecoeur. La psychologie des personnages évolue au fil de l'aventure, et les coups de théâtre sont nombreux.
Difficile d'émettre une quelconque critique envers ce neuvième volet qui s'impose sans aucun doute comme le plus abouti de la série. Une expérience magique dont il serait vraiment dommage de se priver.