Quelques mois avant Rayman 2 : The Great Escape, Ubisoft nous livre en guise d'apéritif ce petit jeu sur la console portable de Nintendo. Sous son titre plutôt sobre, Rayman cache un jeu digne de son prédécesseur, une mise en bouche appréciable à emporter partout avec la Game Boy Color.
L'histoire du jeu est très largement reprise du premier opus, dans lequel le terrible Mr. Dark a capturé les Toons et semé le chaos. Rayman est interrompu pendant sa légendaire sieste et part délivrer ses amis, sans oublier de régler son compte au bien nommé Mr. Dark. Rien de bien folichon donc, mais cette histoire se laisse suivre et est très joliment illustrée. Notre héros va donc parcourir les différents niveaux (huit en tout) à la recherche des cages où sont emprisonnés les pauvres Toons. La destruction des cages n'est pas obligatoire pour finir un niveau mais elle l'est pour débloquer le dernier monde. Pour libérer nos amis Toons, Rayman peut toujours lancer son fameux coup de poing plus ou moins loin, attaque qu'il peut aussi renforcer grâce au power-up du poing en or. Comme dans tout titre de plates-formes qui se respecte, des sauts parfois hasardeux attendent également notre bonhomme sans bras ni jambes. Cependant, il pourra plus tard dans l'aventure utiliser ses cheveux en guise d'hélicoptère pour planer et donc assurer lesdits sauts. A l'occasion de trois niveaux, ce pouvoir est même infini et il faut alors progresser en vol, avec patience et dextérité pour passer à travers des obstacles souvent épineux... Enfin, dernier pouvoir, tout comme dans le précédent épisode, Rayman rencontrera d'étranges anneaux vivants auxquels s'accrocher grâce à son poing, et qui ne seront pas de trop pour mettre à l'épreuve nos réflexes de gamer.
Les niveaux ne sont pas en reste puisqu'ils regorgent d'ennemis et de pièges qui n'attendent que nous. Ceux ayant connu le jeu fondateur retrouveront souvent leurs marques car beaucoup d'éléments en sont issus : les prunes de la jungle tropicale, les boules de piques tournoyantes, ou encore les infâmes petits Antitoons ! Pour autant, les nouveautés sont présentes sur tous les plans, avec des mondes inédits (Rainy Forest, Fiery Depths, Arcane Forest, etc.) qui viennent compléter d'autres plus familiers (Rocky Peaks, Airy Tunes, etc.). Ces derniers bénéficient tout de même d'éléments uniques, comme par exemple l'instrument vivant qui sert de moyen de transport dans Airy Tunes. Dans l'ensemble le soft n'a rien d'extraordinairement inventif, mais il demeure un jeu de plates-formes bien sympa pour accompagner tout possesseur de Game Boy Color. La difficulté y est savamment dosée même si quelques heures suffiront à en venir à bout, notamment grâce à un système de points d'énergie plutôt généreux. Les trois derniers mondes proposent toutefois un challenge certain comparé à ce qui précède, sans compter que débloquer le huitième monde oblige à parcourir le jeu de fond en comble pour trouver toutes les cages. Un aspect d'exploration assez agréable qui a le mérite d'être présent sans devenir poussif, puisque les cages sont peu nombreuses et sont clairement signalées par un changement de musique. Finalement le seul gros reproche possible se situe du côté du boss. Du boss car hélas il n'y en n'a qu'un, et en plus celui-ci est vraiment facile une fois que l'on a compris son comportement...
Pour le reste, ce Rayman exploite avec brio les capacités de la machine, avec des graphismes tout à fait réussis. Chaque monde est unique, magique, grâce à des couleurs éclatantes de justesse et une animation particulièrement riche. Il n'est pas rare de voir notre héros emprunter des plates-formes vivantes, ressemblant plus à de petits visages qu'à de simples bouts de terrain ! Cette richesse des décors ne vient pas non plus gêner le joueur puisque chaque élément se repère de façon intuitive (plate-forme glissante, mur sous lequel se baisser, etc.). A vrai dire seul le dernier monde peut laisser dubitatif, tant il semble étrange et fait de bric et de broc. Mais ici la bande-son prend le relais et confirme cette impression de bizarrerie, apparemment voulue donc. Tout au long du jeu, la musique remplit d'ailleurs très bien son rôle en rythmant notre aventure de façon variée et efficace. Si certains thèmes se laissent écouter sans plus, d'autres sont en revanche franchement mémorables. Et ce n'est pas un hasard car de nombreuses pistes sont des versions Game Boy Color de la bande-son prévue pour l'excellent Rayman 2 ! Une véritable symphonie de bips comme on les aime.
- Graphismes18/20
Voilà ce que donne une console maîtrisée ! ''Rayman'' se place sans problème parmi les plus beaux jeux de la Game Boy Color grâce à des graphismes à la fois enchanteurs et précis. La richesse de l'animation rend cet univers agréablement vivant, sans trop perdre en fluidité.
- Jouabilité17/20
C'est bien simple, un seul et unique moment du jeu souffre côté animation. Le reste du temps, notre héros répond au doigt et à l'œil pour nous offrir de la bonne vieille plate-forme. Le soft reprend pas mal d'éléments du premier épisode sur consoles de salon, mais il les réorganise à sa façon, en plus de proposer quelques ennemis et pièges inédits.
- Durée de vie13/20
Plutôt moyenne, la durée de vie se prolonge surtout par la recherche du 100% de cages détruites. Cette quête permet de débloquer un monde final plus corsé et d'ouvrir un accès libre aux différents Time Attack. Ces petits parcours exigeants occuperont un peu plus les aficionados de la plate-forme et du chrono. Dommage que l'unique boss (à proprement parler) soit facile, mais la rencontre avec un certain double risque tout de même de soulager Rayman de quelques vies...
- Bande son17/20
Tantôt aérienne tantôt lancinante, la musique s'agrémente aussi d'effets sonores sympathiques. Même si quelques thèmes sont en retrait, difficile de résister à la musique qui accompagne les aventures de Rayman. Le compositeur Eric Chevalier nous livre une petite preview de son travail sur le deuxième opus, avec des reprises plus ou moins fidèles mais souvent efficaces.
- Scénario/
Une histoire classique sans véritable intérêt, si ce n'est les très jolies illustrations qui l'accompagnent et qui annoncent les différents mondes.
Prenez l'univers du premier Rayman, la musique du deuxième, ajoutez-y une dose respectable de nouveautés, et vous obtenez ce Rayman pour Game Boy Color. La recette d'Ubisoft fonctionne à merveille et dote la console prête-à-emporter de Nintendo d'un très bon jeu de plates-formes. Bien qu'un peu court, le soft se défend avec un gameplay soigné et une réalisation de haut vol par rapport aux capacités de la machine. Un petit bijou dont il serait dommage de se priver.