Sans exagération aucune, Top Spin 3 s'était imposé en 2008 comme l'une des meilleures simulations sportives de sa génération. Avec son gameplay exigeant, profondément réaménagé pour procurer des sensations réalistes, le jeu avait grandement séduit critique et public. Pour le quatrième épisode, développé en République Tchèque par 2K, l'objectif est clairement de renforcer l'expérience en corrigeant les détails qui pouvaient être améliorés, sans pour autant toucher aux fondamentaux de la série. Parmi les reproches formulés à l'encontre du troisième épisode se trouve en tête de liste son austérité pour les novices. Les contrôles s'avéraient en effet particulièrement complexes à assimiler et il fallait plusieurs dizaines de matchs avant de pouvoir commencer à traduire ses envies en quelque chose de concret à l'écran. 2K Czech a donc travaillé l'accessibilité de Top Spin 4 pour que tous les joueurs ne luttent pas plusieurs heures pour acquérir les bases. Le tutoriel a ainsi été revu et corrigé. Les exercices sont désormais plus nombreux mais aussi plus clairs. Les échanges durent également suffisamment longtemps pour que tout le monde ait le temps de comprendre le timing de chaque geste. Des indicateurs en match, que l'on peut enlever ou non, permettent quant à eux de signaler immédiatement au joueur s'il joue juste. De même, une croix jaune montre le point de chute de la balle pour rendre les coups de l'adversaire plus lisibles. Des aides que l'on pourra conserver online si on le souhaite.

Toujours dans l'optique de favoriser l'ouverture du titre à un plus large public, 2K Czech a modifié les contrôles du jeu. Tout en conservant le système press and hold qui fonctionnait si bien auparavant, la boîte tchèque a cette fois changé tout ce qui concerne les prises de risque afin d'obtenir un résultat plus organique. Si les gâchettes permettaient autrefois d'augmenter la puissance et la précision de ses coups, tout passe dorénavant par les boutons. En pressant longtemps puis en relâchant ces derniers, on imprimera de la force dans la balle. Le risque que celle-ci sorte des délimitations du terrain est important mais en cas de réussite, l'adversaire peut vite se retrouver débordé. A l'inverse, appuyer et relâcher rapidement un bouton permet de parer au plus pressé en renvoyant à coup sûr la balle dans le court. Toutefois, la puissance du coup sera faible. De quoi laisser une opportunité à l'adversaire de vous corriger derrière. Plus globalement, les animations de mouvements ont toutes été retravaillées pour que les déplacements afin de se placer par rapport à la balle soient plus fluides. Un système qui favorise notamment les adeptes du service-volée, plutôt laissés pour compte jusqu'à présent.

Plus globalement, Top Spin 4 s'annonce comme plus riche au niveau des signatures moves, ces mouvements propres à chaque joueur. Le revers de Federer apparaît ainsi plus délié que jamais alors que le coup droit si caractéristique de Nadal rend identifiable à lui seul le tennisman ibérique. A propos des licences, on a pu voir parmi les joueurs disponibles lors de notre session de jeu quelques têtes très connues. Outre les stars féminines et masculines d'aujourd'hui dont le Français Gilles Simon ou les Serbes Novak Djokovic et Ana Ivanovic, on trouvera également quelques vieilles gloires comme Agassi, Borg, Chang ou Sampras. L'enrobage a également gagné en crédibilité avec une mise en scène très proche de ce que l'on peut voir sur notre petit écran. Les joueurs sortent des vestiaires, pénètrent sur le terrain, chacun dans son propre style. Si ce côté retransmission télévisée n'est pas essentiel, il renforce encore l'authenticité du titre.

On l'a dit, 2K Czech s'est attaché à revoir les points qui n'allaient pas dans l'épisode précédent. Outre une accessibilité accrue, le développeur a également énormément travaillé tout ce qui a trait à la progression de son personnage. Comme d'habitude, on pourra passer par un éditeur complet afin de créer son avatar avant de grimper les échelons dans le mode Carrière et d'affronter d'autres tennismen personnalisés en ligne. Bien sûr, tout un système d'XP a été mis en place. Ces points se gagnent indifféremment online et offline. Cette fois, les développeurs ont clairement tenté d'empêcher les abus qui avaient pénalisé le titre précédent. Sur Top Spin 3, les joueurs avaient en effet créé une sorte de profil type qu'il était impossible de battre, à moins d'avoir opté pour la conception d'un personnage similaire. Dans l'intimité, on nomme ces brutes les powers players. Sous cette appellation sont regroupés tous les avatars d'1m90 ou plus, pesant leur quintal, surboostés en puissance et dont le service dévastateur ne laissait finalement que peu de chances au receveur dès la mise en jeu. Un schéma irréaliste qui a conduit de nombreux joueurs à abandonner la compétition online.

Dans Top Spin 4, 2K Czech a cherché à obtenir un résultat plus juste permettant à chaque style de s'exprimer. Ainsi, lors de chaque montée de niveau, vous devrez choisir d'augmenter l'une des trois catégories disponibles, à savoir attaque, défense ou service-volée. Les caractéristiques correspondant à chacun de ces packages augmenteront alors automatiquement. Il ne sera plus possible de booster chaque spécificité individuellement. Impossible donc, de créer un profil parfait. Un système de coach a également été mis en place pour donner de petits bonus temporaires aux tennismen. Chacun de ces entraîneurs aura ses propres avantages. Certains vous permettront par exemple d'augmenter votre efficacité au service lorsque vous serez en difficulté. Plus vous progresserez dans le jeu et plus vous débloquerez de coachs et donc de bonus d'attributs différents. A un stade avancé, le choix de l'entraîneur et de sa spécialité peut s'avérer important !

Tout cela, ce n'est évidemment que de la théorie. Encore fallait-il qu'en pratique, les idées s'intègrent bien au jeu. Si tout ce qui a trait à la progression de son personnage n'était pas disponible au sein de la démo jouable proposée par 2K, tout comme le mode Carrière dans son ensemble d'ailleurs, nous avons pu essayer le nouveau gameplay, le temps de quelques rencontres. Ce qui frappe d'entrée, c'est que les réflexes reviennent très rapidement. Mieux, 2K Czech a clairement réussi à simplifier les contrôles sans pour autant faire de concession au niveau de la profondeur de jeu. On oublie d'ailleurs très vite les indicateurs, en particulier la croix jaune, qui aurait pu apparaître au premier abord comme une parade absolue contre l'amorti. Au final, il n'en est rien. Le gameplay repose donc toujours sur un sens du timing et du placement irréprochable. Autant dire que pour une fois, puristes et novices y trouveront tous les deux leur compte. Les seuls petits bémols à apporter concernent la relative facilité des matchs en solo - même s'il ne s'agit ici que d'une version non définitive – ainsi que la partie visuelle. On sent qu'il reste pas mal de travail aux équipes de 2K pour arriver à un résultat pleinement satisfaisant. Pour le moment, le rendu reste trop lisse, bien loin de ce à quoi nous avait habitués la série. On espère mieux donc !