Après avoir brillamment conclu la série de jeux vidéo Dragon Ball Z sur Super Nintendo, Bandai s’attaque à la toute jeune Playstation en poursuivant les adaptations musclées du célèbre manga. Si les attentes concernant un titre qui exploiterait comme il se doit les capacités de la console sont nombreuses, force est de constater que le Son Gokû qui réussit parfois à en mettre plein la vue peut aussi régresser de manière bien inquiétante.
Quelques mois à peine après un Hyper Dimension qui avait enflammé la Super Nintendo par ses graphismes et son excellente jouabilité, il est temps de développer un nouvel opus de la série Dragon Ball Z sur la Sony Playstation cette fois. Le support CD de la nouvelle console permet beaucoup plus de contenu que les cartouches jusqu'alors utilisées, ce qui laisse rêveur quant à la manière dont les développeurs pourraient retranscrire l'univers de Dragon Ball Z.
Ultimate Battle 22 paraît au premier abord comme un jeu au contenu explosif. Le nombre 22 présent dans le titre correspond en réalité au nombre de personnages jouables. C'est un véritable choc pour des joueurs qui n'avaient jusque-là jamais pu en trouver ne serait-ce que la moitié réunie dans un opus. Par ailleurs, un code qui n'était secret pour personne donne accès à cinq personnages supplémentaires. Allant des débuts de Dragon Ball avec un Son Gokû enfant accompagné de son maître Kame Sennin (Tortue Géniale) à la fin du manga où l'on retrouve le terrifiant Buu, le délirant Geat Sayaman et le désespéré Kaiôshin, la liste plus que complète permet de retracer chaque grand chapitre de l'histoire en illustrant aussi bien les héros que les méchants. En outre, les capacités de la Playstation offrent en introduction une bien jolie cinématique en manga animé de la qualité des épisodes de la série, présentant tour à tour chacun des vingt-deux personnages sur-musclés.
C'est là que tout se corse. Au menu, un mode Combat, un mode Championnat et un mode Croissance, pour ne pas compter les dérivés. Mais… Où est le mode Histoire ? Où est le mode qui permettrait de profiter pleinement d'une telle liste de guerriers et de les mettre chacun en scène minutieusement ? Bandai n'a-t-il toujours pas compris qu'un jeu de combat sans mode Scénario était plus que vide ? La question se pose sérieusement… La seule nouveauté de l'opus est donc un mode Croissance qui vous fera affronter dans l'ordre qu'il vous plaira la totalité des combattants aux niveaux différents, allant de 1 à 22, tout en voyant votre propre jauge de vie augmenter progressivement. Au final, si cela permet de donner de l'intérêt à une succession d'affrontements, rien ne change du classique mode Combat.
Le gameplay reprend le chemin tracé par la trilogie sortie sur Super Nintendo, en ignorant visiblement l'excellent Hyper Dimension qui avait mis tout le monde d'accord. Les commandes n'ont pas changé : il est toujours possible de s'élever à volonté dans les airs, et plusieurs combinaisons sont à disposition pour enchaîner combos et super-attaques. Sauf que là, le résultat est affligeant. A une maniabilité complètement imprécise et rigide s'ajoutent des effets d'énergie tous plus laids les uns que les autres, ne permettant aucunement de différencier un Kaméhaméha de tout autre Final Flash ou Masenko. Enfin, les personnages ne bénéficient absolument pas de réalisation personnelle étant donné que leurs attaques physiques se ressemblent toutes. Peut-être aurait-il mieux valu pour Bandai de se concentrer sur l'exploitation correcte d'une dizaine de personnages plutôt que d'en bâcler totalement le double.
Pour finir, c'est son aspect graphique qui achève un jeu décidément raté. Même si une volonté de se rapprocher de l'apparence du manga animé est présente, on ne peut que constater que le résultat est moche et flou, d'autant plus que le zoom utilisé lors des combats a une fâcheuse tendance à rendre les textures grossières. Enfin, la bande-son reprend les meilleurs thèmes de la précédente trilogie sur Super Nintendo en y en ajoutant quelques nouveaux, ce qui témoigne d'un flagrant manque d'inspiration. En conclusion, ce premier épisode de la licence sur Playstation est mauvais. Se concentrant plus sur la quantité que sur la qualité, il propose des graphismes peu soignés et un gameplay complètement dépassé par ce qui était proposé sur la génération précédente de consoles. Fans de Dragon Ball Z, passez votre chemin.
- Graphismes9/20
Les personnages en 2D souffrent d’un aspect se voulant manga qui choque par son flou et sa laideur. Apogée de l’échec pour des vagues d’énergie toutes semblables les unes aux autres. En outre, les environnements entièrement modélisés en 3D permettent à peine de remonter le niveau. Le seul intérêt graphique du jeu réside dans une cinématique d’introduction fort sympathique.
- Jouabilité8/20
Le jeu est lent, rigide. Aucune légèreté ni souplesse ne se dégage de personnages ayant tous des attaques similaires. Enfin, le nombre de combinaisons de coups est clairement loin derrière ce que proposait Hyper Dimension sur Super Nintendo.
- Durée de vie10/20
Encore une fois, l’absence d’un mode Histoire pèse lourd dans la balance. Restent des catégories permettant d’enchaîner les combats selon des mises en scène différentes, dont un championnat du monde des arts martiaux ayant bénéficié d’une présentation fidèle à l’animé, un des rares aspects plaisants du jeu.
- Bande son11/20
Aux nouveaux thèmes qui n’ont rien de vraiment convaincant s’ajoutent les meilleurs morceaux des précédents volets qui certes feront plaisir aux plus nostalgiques, mais prouvent bien qu’aucune application n’a été apportée à la bande-son.
- Scénario/
-
Alternant de façon agaçante les excellents titres et les jeux ratés, Bandai nous sert là un Dragon Ball Z qui fait un véritable bond en arrière dans la série. Entaché par des graphismes moches et un gameplay bien trop rigide, et se permettant l’absence d’un mode Histoire, Ultimate Battle 22 fait partie de ces softs prometteurs qui déçoivent dès les premiers instants de jeu. En espérant que le prochain opus rattrapera cet échec cuisant.