Si vous en avez assez de casser des briques, de construire des tourelles ou de dégommer des centaines d'aliens à coups de canon laser sur iPhone, il y a de fortes chances pour que Spider : Le Secret du Manoir de Bryce trouve grâce à vos yeux. Car non seulement, ce petit soft que personne n'attendait sort largement des sentiers battus mais il s'avère en plus plutôt réjouissant à l'usage. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le joueur n'y incarne pas un super-héros ou un chevalier armé jusqu'aux dents. Non, ici la vedette, c'est une... araignée ! Attention, pas une araignée de dessin animé avec un joli sourire et un noeud papillon sur la tête mais bien une affreuse araignée du genre qui colle la chair de poule dès qu'on a le malheur de poser les yeux dessus.

En dépit de son idée de départ parfaitement farfelue, le principe de Spider : Le Secret du Manoir de Bryce est on ne peut plus simple : il s'agit de tisser des toiles un peu partout dans une trentaine de décors différents afin de capturer et de dévorer vivantes les pauvres bestioles qui s'y promènent nonchalamment. Pour ce faire, rien de bien compliqué. Un clic sur notre araignée, un petit glissement de doigts et nous voilà en train de tendre un fil d'un point à un autre. Dès que trois fils ou plus forment un polygone quelconque, une toile de taille variable est tissée, immobilisant instantanément chaque insecte qui s'y frotte. Il ne reste plus alors qu'à les dévorer pour remplir sa réserve de soie, marquer des points et finalement passer au niveau suivant.

Si on devait comparer Spider : Le Secret du Manoir de Bryce à un soft connu, on évoquerait sans doute le célébrissime Qix. En effet, le découpage de l'aire de jeu en zones fatales pour nos adversaires rappelle bien quelque part ce titre vieux comme Érode (ou presque...). Mais les différences sont néanmoins nombreuses. Tout d'abord, on ne meurt pas quand on entre en contact avec une mouche ou un moustique. Même les redoutables frelons, impossible à prendre dans nos filets, peuvent être aplatis comme des crêpes en sautant simplement dessus. En fait, à moins d'arriver à court de soie (ce qui arrive rarement), il et impossible de subir un "game over". Ensuite, certains insectes se comportent différemment de leurs congénères. Les moustiques évitent par exemple les zones envahies de toiles tandis que les coccinelles parviennent à se dégager au bout d'un moment. Enfin, il y a de nombreux trophées à obtenir en atteignant des buts précis (tisser une toile à six côtés, plaquer deux frelons en même temps, etc.). On peut d'ailleurs s'en réjouir car le gameplay est par lui-même assez redondant d'un niveau à l'autre. Cela permet donc de varier les plaisirs en se lançant des défis.

Répétitif et assez léger en termes de contenus, le titre comprend heureusement quatre modes de jeu distincts qui nous empêchent de décrocher au bout d'une heure ou deux. Le premier, le mode Aventure, nous invite à enquêter sur la disparition de la famille Bryce. Au fur et à mesure que les niveaux défilent et que l'on se gave de papillons et autres victimes bien juteuses, on remarquera que les décors fourmillent de petits indices révélant le destin tragique des habitants du manoir dans lequel on chasse. Une alliance au fond d'un évier, une photo de famille couverte de poussière, une tombe... Nombreux sont les éléments susceptibles de nous aider à reconstituer le puzzle mais il faudra faire preuve de pas mal de perspicacité pour trouver le fin mot de l'histoire. Viennent ensuite trois modes de jeu alternatifs : le mode Grosse bouffe qui nous propose de dévorer un maximum de proies en 3 minutes, le mode Famine qui nous oblige à nous nourrir régulièrement sous peine de mourir et le mode Précision dans lequel notre réserve de soie est bien plus limitée qu'en mode Aventure. Au final, même si Spider : Le Secret du Manoir de Bryce n'est pas le soft le plus complet que l'on puisse avoir entre les mains, ses mécanismes de jeu originaux, son ambiance unique et le mystère qu'il nous invite à percer valent incontestablement le détour.