Directement inspiré du manga diffusé sur Gulli, Beyblade met en scène des matchs de toupies boostées à la technologie, qui se déroulent dans un futur proche. Le jeu tourne-t-il aussi rond que ces toupies ? Réponse dans ce test.
Beyblade. Si ce mot ne vous dit rien, c'est que vous n'avez pas mis les pieds dans une cour d'école depuis bien longtemps, ou que vous n'avez pas d'enfants de 8 à 12 ans. Les Beyblades sont des toupies customisées et parées pour le combat qui font un tabac à la récré. L'engouement pour ces jouets est considérable et il trouve son origine dans un manga diffusé sur Gulli qui s'inscrit dans la lignée des Pokémon et autres Yu-Gi-Ho !. Le phénomène ne risque pas de s'arrêter puisque, aujourd'hui, c'est sur Wii (et accessoirement sur DS) que ces toupies débarquent. Attention, cette adaptation ne s'adresse qu'aux initiés, et comme le titre ne fait vraiment aucun effort côté didacticiel et explications, arrêtons-nous d'abord sur le concept puisque ces combats de toupies ont des règles bien précises.
Les Beyblades sont composées d'un élément d'identification (appelé Face Bolt) et de quatre autres (Tip, Track, Wheel, Ring) qui leur confèrent des caractéristiques utiles dans le cadre du combat, soit en attaque, soit en défense. Et chaque Beyblade, de par les éléments qui la composent, appartient à une des quatre catégories spécifiques : attaque, équilibre, défense ou endurance. Les combats se déroulent dans une vasque appelée stadium, dont la surface varie (glace, sable, métal, fer) et qui peut être encombrée de composants (aimants, bombes, fibres). Pour sortir vainqueur d'une confrontation, laquelle s'étale sur plusieurs manches (tout dépend du nombre d'étoiles gagnées par manche et du nombre d'adversaires en lice), il faut, à l'aide de la Wiimote, soit éjecter ses adversaires en dehors du stadium, soit utiliser des pouvoirs spéciaux. Il s'agit surtout de durer le plus longtemps possible... un peu comme le lapin Duracell. Les Beyblades ont en effet une jauge d'énergie qui s'épuise naturellement avec le temps, mais surtout quand elles s'entrechoquent ou touchent un obstacle.
Disposer des plus performantes Beyblades pour prendre l'avantage et remporter le plus de combats possible est donc primordial. Or, ces toupies de champion n'existent que si elles sont fabriquées (dans une section dédiée du jeu) avec des composants débloqués au fil des combats ou achetés dans la boutique (avec les Beypoints progressivement gagnés). Une activité à part entière qui ravira les fans : les dizaines de composants potentiellement disponibles (certains influant sur la mobilité ou la stabilité, d'autres améliorant la force centrifuge, d'autres encore ayant des pouvoirs de destruction) offrent une multitude de combinaisons possibles, jusqu'à des centaines de Beyblades en fait. Ce qui garantit au joueur de posséder des exemplaires uniques. D'ailleurs, il est possible d'enregistrer directement sur sa Wiimote une Beyblade créée (dans la section Portabey), pour l'emporter chez un ami que l'on veut affronter ! Bien vu.
Concrètement, côté manipulation, puisque chaque élément a des caractéristiques qui lui sont propres, on s'attend à un jeu assez pointu techniquement. Or, il n'en est rien. Le combat à mener avec la Wiimote (le Nunchuk ne sert qu'à orienter la caméra) manque totalement de précision, et la difficulté n'apparaît pas très bien dosée. Du coup, on a trop souvent l'impression que c'est un peu au petit bonheur la chance.... Mais aussi que la meilleure tactique est systématiquement l'attaque plutôt que la défense. Côté modes de jeu, le joueur a le choix. Si le mode Histoire ne propose pas un scénario véritablement haletant, il reste un passage indispensable pour débloquer progressivement tous les composants des toupies. Son alternative, le mode Combat Libre, permet de choisir un combat “à la carte” : Bey Crusher (éliminer le plus d'adversaires possible), Combat Bey (affronter celui de son choix), ou VS Bey Machine (affronter quatre types de toupies dans un temps limite).
Bien sûr, jusqu'à quatre joueurs peuvent s'affronter dans le même stadium. Enfin, il y a aussi, comme nous l'avons vu précédemment, une section personnalisation qui devrait ravir les fans. Quoi qu'il en soit, si la façon dont les combats se déroulent peut laisser perplexe, l'ambiance du jeu, quant à elle, est extrêmement fidèle au manga animé. Tous les personnages (les “bladers”), à commencer par Gingka que l'on incarnera dans le mode Histoire, proviennent du manga animé. Tout le contexte futuriste est importé, tout comme la perpétuelle lutte du bien contre le mal qui est le fonds de commerce de la série. Un bon point donc. A noter enfin que le jeu est livré avec une vraie Beyblade, baptisée Counter Leone, introuvable dans le commerce...
- Graphismes10/20
Les couleurs des différents tableaux sont fades, y compris celles des phases de combat. Seuls les personnages sont assez réussis, mais ils sont présentés de façon statique. Les effets de flash un peu bas de gamme ne rehaussent pas forcément l’ensemble.
- Jouabilité9/20
Les manettes sont réellement mises à l’épreuve lors des combats mais l'imprécision est vraiment au rendez-vous. L’accessibilité est également discutable compte tenu du peu de didacticiels et d’aide.
- Durée de vie12/20
Si le mode Histoire se révèle assez court, l’atelier de création ainsi que le mode Combat Libre pour expérimenter ses Beyblades inventées prolongent naturellement la durée de jeu. Si l’on est fan, c’est un passage obligé.
- Bande son10/20
Les musiques très rythmées et très répétitives semblent avoir été mises bout à bout un peu sans vergogne. De nombreux effets sonores dynamisent le tout, on ne retiendra que ceux des toupies qui s’entrechoquent.
- Scénario7/20
SI le jeu a au moins le mérite de proposer un scénario original par rapport à la série, on risque de l’oublier très vite, celui-ci faisant rapidement place à une succession de combats. Les dialogues, insipides et bien trop nombreux n’aident pas à s’y intéresser.
De deux choses l’une. Soit on est un familier du manga diffusé sur Gulli et cette adaptation sur Wii constitue une déclinaison vidéoludique relativement attrayante, d’autant qu’une véritable Beyblade est livrée avec. Soit on est passé à côté du phénomène et l’univers de Beyblade n'opérera pas comme par magie. Le jeu n’en reste pas moins riche en contenu et en modes de jeu mais la réalisation est en deçà de ce que l’on aurait été en droit d’attendre.