Après avoir enchanté une horde de joueurs avides d'énigmes tordues et d'humour en 1997 sur PC, le second opus des Chevaliers de Baphomet est de retour sur iPhone, dans une adaptation revue pour l'occasion. Son prédécesseur y avait également été transposé avec succès l'année dernière, voyons donc si Les Boucliers de Quetzalcoatl vaut également le détour dans sa version mobile.
En 1996, les joueurs férus d'aventure et de point and click découvraient un duo de choc, composé de l'Américain George Stobbart et de la journaliste française Nico Collard. Leur rencontre parisienne conduisit à une enquête passionnante dans le monde cloisonné des Templiers, à base d'énigmes retorses et d'un humour omniprésent, porté par de savoureux dialogues. Cette petite bande de rigolos réitérait l'expérience en 1997 dans Les Chevaliers de Baphomet : Les Boucliers de Quetzalcoatl, second opus non moins brillant et réussi. Cette fois-ci, George, en vacances à Paris, accompagne Nico à un rendez-vous chez le professeur Oublier, éminent archéologue spécialisé dans l'art maya. Il est en effet censé aider cette dernière pour une enquête bien complexe qu'elle tente de mener à bien. Mais ce ne sera pas Oublier qui ouvrira la porte... les choses tournent mal, Nico est kidnappée et George attaché à une chaise dans une maison en proie aux flammes... c'est exactement ici que commencera votre aventure haute en couleur, vous menant jusqu'en Amérique Latine, sur les traces d'un trafic de drogue sur fond de vieilles légendes mayas.
Treize ans plus tard, cette adaptation pour iPhone reprend précisément le même scénario en vous faisant visiter les mêmes lieux et résoudre les mêmes énigmes. C'est d'ailleurs en cela qu'elle diffère de la version Director's Cut proposée pour le premier chapitre de Baphomet sur le même support, l'an dernier, et qui portait bien son nom. On y retrouvait de nouvelles séquences au cours desquelles on pouvait incarner Nico, ou encore quelques mini-jeux utilisant les fonctionnalités tactiles de l'appareil. Rien de tout cela dans l'adaptation du second opus : on vous convie tout simplement à revivre la même aventure passionnante. Les graphismes ont tout de même été remaniés pour l'occasion : le style cartoon propre aux deux épisodes en 2D de la série n'a pas vraiment pris de rides et n'a d'ailleurs jamais été aussi coloré et agréable à l'œil. La résolution de l'écran de l'iPhone n'y est évidemment pas pour rien.
L'aspect purement visuel n'est pas le seul à avoir bénéficié d'une légère refonte : les animations des personnages, encore perfectibles dans l'adaptation du premier volet de la série, ont cette fois-ci subi une amélioration bienvenue. Cela éradique donc quelques désagréables détails, comme les déplacements des personnages qui manquaient jusqu'alors de cohérence. Les développeurs ont également conservé l'idée des médaillons représentant les personnages lors des phases de dialogue. Vous aurez donc droit une nouvelle fois aux gros plans des protagonistes, toujours animés par Dave Gibbons, dessinateur de comics. Mais la synchronisation labiale qui faisait encore défaut a cette fois-ci été ajoutée, ce qui permet de rendre ces séquences plus vivantes, et fatalement bien plus agréables. Ils perdent ainsi le côté désuet que l'on pouvait reprocher à la première adaptation et se font d'ailleurs bien plus discrets, se calant harmonieusement dans les coins supérieurs de l'écran de jeu. L'interface de l'inventaire a également été revue pour l'occasion, se faisant plus discrète, de même que les quelques icônes ornant l'écran et permettant d'accéder aux diverses options habituelles.
Au niveau du gameplay, Revolution Software a judicieusement conservé les mécanismes de la version iPhone du premier opus. C'est donc en parcourant l'écran avec son doigt que le joueur repérera les zones interactives, sur lesquelles un cercle bleu discret apparaîtra alors. Un menu radial composé d'icônes s'ouvre lorsque vous appuyez sur ce cercle, vous permettant de choisir une option, comme dans tout point and click digne de ce nom. Vous pourrez donc regarder l'objet, interagir avec lui ou encore le combiner à un autre item disponible dans votre inventaire. Ce système est toujours aussi efficace, même si certains gros doigts pourront parfois s'y reprendre à plusieurs fois... les phases de dialogue fonctionnent sur le même principe, les sujets de conversation étant classiquement représentés par de petites images sur lesquelles appuyer. C'est donc de manière très intuitive que le joueur habitué à l'univers du point and click sur PC retrouvera immédiatement ses repères et petites habitudes, même si la souris n'est plus présente. Le système d'indices a été conservé, mais grandement amélioré. L'aide y est plus progressive, jusqu'à résolution totale de l'énigme concernée.
La série des Chevaliers de Baphomet avait également su se distinguer par sa bande-son peaufinée et irrésistible. Les dialogues savoureux et particulièrement bien doublés ont su laisser leur trace et marquer les joueurs. On retrouve heureusement intact cet aspect très positif et soigné du jeu original, la voix irrésistible de George Stobbart en tête, et en version française intégrale. Cette adaptation iPhone propose tout de même quelques fonctionnalités et ajouts non négligeables. Tout d'abord, une bande dessinée par le même Dave Gibbons, sous forme de prélude au scénario du jeu, peut-être débloquée assez rapidement dans votre progression. Elle est assez courte et n'apporte pas grand-chose, mais se laisse parcourir avec un plaisir certain. Au niveau des détails bien sympathiques, vous pourrez, après l'avoir acheté une première fois, télécharger et jouer au jeu sur divers supports tels que l'iPhone l'iPad ou l'iPod, sans avoir à débourser un centime de plus. Mieux, vos sauvegardes vous suivront partout et seront compatibles avec tous ces accessoires grâce à l'application Dropbox, qui les enregistre en ligne, où vous pourrez ensuite les récupérer et les transférer à tout moment. Graphismes remaniés, animations et déplacements des personnages améliorés, système d'indices plus pertinent... Revolution Software a donc su prendre en compte les critiques des joueurs, et propose une très bonne adaptation du second opus à la hauteur du très bon souvenir que celui-ci nous avait laissé.
- Graphismes16/20
Les graphismes cartoon très colorés en 2D ont évidemment été conservés, mais admirablement remastérisés pour l'occasion. L'intégration de vignettes lors des séquences de dialogue a été améliorée, donnant maintenant lieu à un système agréable et bien pensé. Les animations des personnages et la synchronisation labiale donnent encore un peu plus de profondeur au jeu.
- Jouabilité14/20
On s'y reprendra parfois à plusieurs fois avant de sélectionner l'icône souhaitée, mais les mécanismes de gameplay fonctionnent tout de même très bien et sont intuitifs. Le système d'indice a également été revu, offrant une aide précieuse à ceux qui ne pourront y résister.
- Durée de vie13/20
L'aventure se boucle tout de même rapidement, comptez une dizaine d'heures si vous n'avez pas parcouru le jeu une première fois, bien moins si vous le connaissiez déjà.
- Bande son15/20
L'environnement musical est de très bonne facture, accompagnant harmonieusement notre progression et ponctuant finement les différentes découvertes dues au scénario. Les doublages sont comme d'habitude excellents et contribuent grandement à l'expérience de jeu.
- Scénario17/20
C'est un scénario rondement mené que nous propose Les Chevaliers de Baphomet : Les boucliers de Quetzalcoatl. Vous y rencontrerez une galerie de personnages truculents et voyagerez jusqu'en Amérique Latine en compagnie d'un duo totalement irrésistible. L'adaptation sur iPhone garde intacte cette recette ultra efficace, pour notre plus grand plaisir.
Contrairement à la version iPhone du premier opus, Les Boucliers de Quetzalcoatl ne propose pas de véritables ajouts de contenu par rapport au jeu d'origine. Pour autant, cette adaptation diffère de la précédente en améliorant encore la qualité graphique par de nombreux détails significatifs, notamment au niveau des animations des personnages. On redécouvrira donc avec d'autant plus de plaisir la seconde aventure haute en couleur de George Stobbart.