Si la série des Tales of connaît un vif succès au Japon depuis bientôt quinze ans, il aura fallu attendre 2004 pour qu’elle pointe enfin le bout de son nez en Europe avec le merveilleux Tales of Symphonia sur Gamecube. Et comme une injustice en cache toujours une autre, le jeu sortait dans nos vertes contrées que déjà il avait été porté et modifié au pays des sushis. En effet, une version Playstation 2, disponible uniquement sur l’Archipel, offre une quantité importante de contenus supplémentaires que nous tentons de présenter dans le test qui suit. Bien sûr, pour obtenir un tour d'horizon complet du jeu, nous vous conseillons aussi de vous reporter à notre test de la version Gamecube.
Cinquième épisode de la longue lignée de Namco Bandai, Tales of Symphonia, sorti à l'origine sur Gamecube, rencontra un énorme succès à travers les continents, si bien que sept années plus tard, il est toujours adapté en films d'animation. Les aventures de Lloyd et de Colette dans le but de régénérer le monde ont marqué un tournant majeur dans la série, notamment concernant un système de combat se déroulant sur une aire plutôt que sur une seule ligne. Il était donc impensable de priver la Playstation 2 d'un tel bijou ; ainsi, une année après son avènement chez Nintendo, la console de Sony accueillait une version du jeu retouchée, garnie de suppléments tous plus alléchants les uns que les autres, pour le plus grand plaisir des joueurs japonais.
Les modifications interviennent dès l'introduction : le thème Starry Heavens interprété par Day After Tomorrow est remplacé par un Soshite Boku Ni Dekiru Koto du même auteur qui colle tout aussi parfaitement avec l'enchaînement des images et l'ambiance du jeu. Par ailleurs, le scénario comporte deux scènes cinématiques en plus, montrant la transformation de Colette en ange ainsi que le premier passage en Ptéroplans de Sylvarant à Tesseha'lla. L'histoire d'apparence simple mais en réalité très mature du jeu s'enrichit d'une pléthore de nouveaux évènements qui vous en apprendra davantage sur l'histoire de chaque protagoniste ainsi que sur le passé des deux mondes dont il est question. Vous pourrez ainsi continuer les retrouvailles entre Raine et sa mère, ou bien encore lire plusieurs ouvrages relatant l'histoire du héros Mithos.
Le système de combat en temps réel ultra-dynamique dans lequel quatre héros livrent bataille simultanément a lui aussi été agrémenté de quelques modifications. La caméra plutôt gênante de la version Gamecube vous permet maintenant de jouer avec des amis sans que personne ne se retrouve hors de l'écran. Chacun des neuf personnages dispose dorénavant de plusieurs techniques additionnelles, ainsi que d'attaques unisson combinées inédites particulièrement puissantes. Mais la plus grande nouveauté de cet opus Playstation 2 reste l'ajout des hi-ougi, ou artes mystiques, ces techniques ultimes à déclencher uniquement en de rares occasions, et dont l'effet destructeur ne rivalise qu'avec la beauté.
Les Japonais ont toujours été friands de costumes supplémentaires pour transformer au goût de chacun les différents héros de l'aventure. Namco l'a bien compris, et il est ainsi possible de débloquer un nouvel habit par personnage. Allant de l'habit traditionnel japonais de Lloyd et Kratos au style motard pour Zélos et Sheena, en passant par les moufles et le bonnet enfilés par Génis et Préséa, tout le monde a de quoi trouver son bonheur dans ces titres qui ne s'acquerront qu'en mettant vos nerfs à rude épreuve. En effet, il vous faudra jouer de l'affinité entre les personnages pour pouvoir obtenir un costume (ou un duo de costumes) par partie. Autant vous dire clairement que vous n'avez pas fini de recommencer le jeu, et avec un plaisir intact à chaque fois, pour posséder la garde-robe complète.
Pour finir, on note l'apparition de plusieurs possibilités qui augmentent la durée de vie annexe du jeu : vous disposez d'un libre accès à toutes les attractions du parc d'Altamira, alors que le casino est également ouvert et vous promet de nombreuses heures aux machines à sous pour essayer de décrocher le plus gros lot. Par ailleurs, le bestiaire ennemi se dote de six boss en plus, et non des moindres puisqu'il s'agit de deux combats légendaires vous permettant pour le premier d'affronter en même temps trois cardinaux désians, et pour le second, l'ultime trio de séraphins : Mithos, Yuan et Kratos. En conclusion, ce portage de Tales of Symphonia ne se contente pas de copier un jeu de rôle déjà excellent, mais lui apporte bien une myriade de nouveautés qui le rendent encore plus incontournable. Quant aux fans qui pourront jouir d'une telle expérience, ils n'auront que deux seuls mots en bouche : merci Namco.
- Graphismes16/20
Les graphismes du jeu restent identiques à ce que proposait le Gamecube une année auparavant. Le style en cel shading est toujours aussi beau et efficace. Les animations des personnages hors combat manquent parfois de souplesse, alors que l’on remarque quelques ralentissements propres à la version Playstation 2.
- Jouabilité18/20
Les combats sont toujours aussi jouissifs et la prise en main parfaitement adaptée au genre. On remercie la correction du défaut de caméra qui faisait jusqu’alors de l’ombre au jeu à plusieurs. Le changement de manette peut gêner au début certains habitués de la version Gamecube quant à l’emplacement des boutons.
- Durée de vie19/20
Les multiples contenus apportés à cette version Playstation 2 allongent clairement une durée de vie déjà colossale, d’autant plus que vous devrez finir le jeu un bon nombre de fois pour avoir accès à l’ensemble des costumes tant prisés. La difficulté des nouveaux boss met la barre un rang au-dessus pour un challenge bien plus important.
- Bande son17/20
Qu’il s’agisse de la nouvelle musique d’introduction, de la bande-son du jeu, des saynètes intégralement doublées et débordantes de vie ou de l’excellence des voix des personnages en combat, Tales of Symphonia est un véritable délice sonore du début à la fin, que l’on comprenne ou non le japonais.
- Scénario16/20
La maturité de l’histoire se dévoile au fil de l’aventure. Chaque personnage est travaillé soigneusement et bénéficie d’un passé narré en détail. Cette version Playstation 2 vous permettra d’en apprendre davantage par le biais de nouveaux évènements dispersés tout au long du jeu.
Si Tales of Symphonia est déjà excellent dans sa version originale, ce portage sur Playstation 2 sublime l’expérience. Des nouvelles cinématiques aux évènements rajoutés, des techniques de combat aux hi-ougi spectaculaires, des costumes à débloquer aux mini-jeux inédits : tous les aspects du jeu accueillent un contenu supplémentaire qui le rend tout simplement incontournable. Alors en attendant que Namco Bandai se décide à porter une nouvelle fois ce petit bijou sur consoles haute définition, n’hésitez pas à le redécouvrir en respectant à la lettre le dicton nain n°10 : « Jouez bien, jouez beaucoup ! »