Frustrés par un dernier épisode décevant pour la trilogie de jeux vidéo Dragon Ball Z : Super Butoden, ce n’est que deux ans après que les fans des aventures de Son Gokû trouvèrent enfin leur bonheur. Dernier jeu de la licence sur une Super Nintendo en fin de vie, Dragon Ball Z : Hyper Dimension, dont la lourde tâche était de rattraper l’échec de son prédécesseur, fut enfin le messie tant attendu et reste de nos jours la référence en 2D pour Dragon Ball, permettant de sentir la puissance des Super Sayans au creux de ses mains.
Si le célèbre manga d'Akira Toriyama a été adapté bien des fois en jeux de combat sur la console de Nintendo, un certain goût amer restait dans la bouche de tous les joueurs qui avaient placé leurs espoirs en un Dragon Ball Z : Ultime Menace se présentant finalement comme le moins bon opus d'une trilogie pourtant prometteuse. Trois épisodes nous avaient permis de déclencher des Kamehameha et autres Final Flash, et pourtant, rien encore ne retranscrivait à la perfection l'intensité et la furie des combats vus dans l'animé. Pour ceux qui sortent d'un long sommeil d'une trentaine d'années, rappelons qu'il s'agit là de l'histoire d'un jeune garçon à queue de singe doté d'une force colossale, qui au fil des rencontres et des voyages deviendra le combattant numéro 1 de l'univers, capable de se téléporter à volonté d'un bout à l'autre de la galaxie et de détruire une planète d'un geste de la main. Ce Dragon Ball Z : Hyper Dimension relève donc un défi bien difficile, ce pour quoi il changera d'approche dans sa réalisation. Ainsi, ce nouvel opus ne fait en réalité pas partie de la trilogie Dragon Ball Z déjà sortie sur Super Nintendo, et est donc à considérer dans son unité, comme une expérience nouvelle, comme un dernier coup d'essai.
Une fois de plus, l'introduction proposée par le jeu éblouit par sa beauté. Pourtant très statique, elle nous propose un Son Gokû dont le dessin paraît similaire à l'adaptation animée. C'est au moment même où l'on accède au menu principal que deux choix s'offrent au test : soit nous nous concentrons sur la version japonaise, soit sur la version française. La différence est très grande, puisque cette dernière ne propose pas de mode Histoire, ce qui baisse considérablement la qualité de la cartouche. Comme il vous sera très facile d'apprécier pleinement l'opus en version originale émulée, étant donné que les textes ont très peu d'importance dans ce genre vidéoludique, c'est bien celle-ci qui sera présentement testée. Vous disposez donc de plusieurs modes de jeu : Histoire, Combat, Championnat et Entraînement. Ce premier permet de revivre les principaux affrontements ayant lieu entre les chapitres sur la planète Namek et la toute fin de Dragon Ball Z, contre le terrifiant Buu. Chaque combat est introduit par une narration présentée sous forme de textes accompagnés d'animations des personnages directement tirées du jeu, pour un rendu prenant et particulièrement agréable. Le scénario original est bien respecté puisque vous n'êtes pas obligé de gagner les combats qui sont perdus dans le manga, ce qui arrangera plus d'un joueur ayant du mal face à une difficulté assez élevée. En revanche, sachez que plus vous remporterez d'affrontements, plus le générique de fin sera complet.
Si le mode Histoire suffit à lui seul à faire la qualité de ce jeu vidéo, c'est en réalité bien la jouabilité qui en est la meilleure réussite. Oubliez tout ce que vous connaissez en termes de combats Dragon Ball Z, et pénétrez dans des duels privilégiant la proximité pour permettre une action incessante et très dynamique. Finis les écrans partagés, délaissés les duels de vagues d'énergie à plusieurs centaines de mètres de distance : vous êtes ici face à votre adversaire, et devrez utiliser l'intégralité des différents coups proposés pour prendre l'avantage. Nous retrouvons les habituels boutons de coup de poing, de coup de pied et d'attaque spéciale. En revanche, oubliez la possibilité de monter à volonté dans les airs, et accueillez la nouvelle projection propre à chaque guerrier. Tous possèdent leur panel d'attaques réalisables par combinaisons de touches, dont les très convoitées super-attaques, ainsi qu'une attaque ultime à déclencher lorsque l'on approche du K.-O., et dont l'effet destructeur assure quasiment la victoire.
Parmi les nouveautés rencontrées dans ce nouveau Dragon Ball Z, on note la fusion entre la barre de vie et la barre d'énergie. Ainsi, réaliser des attaques spéciales coûtera des points de santé, rechargeables selon la tradition en concentrant toute sa force. Que ceux qui craignent que cela ne rende des combats infinis se rassurent, car votre ennemi ne vous laisse en général pas le temps de recouvrer votre état physique. Des déplacements dans différents décors au cours d'un même combat sont aussi au rendez-vous. En effet, certains coups portés à votre adversaire auront pour effet de le projeter quelques kilomètres plus loin, ce qui retranscrit parfaitement la puissance des combats du manga. Vous pourrez ainsi vous retrouver sur terre comme dans les airs, où un déplacement aussi bien horizontal que vertical donne clairement l'impression de voler.
Les modes Combat et Championnat ressemblent à tout ce que l'on a déjà vu : ils permettent des affrontements entièrement paramétrables contre un ami ou bien l'ordinateur. L'apparition du nouveau mode Entraînement permet quant à lui de combattre sans encaisser de dégâts, idéal pour se familiariser avec les différentes combinaisons d'attaque. Les personnages jouables sont au nombre correct de dix, allant des principaux héros aux plus célèbres ennemis, en passant par les fameuses fusions Gotrunks et Vegeto. La qualité graphique est tout simplement irréprochable. Les personnages sont parfaitement modélisés et les effets d'énergie, qu'il s'agisse des attaques spéciales ou de l'aura entourant votre personnage, impressionnent par leur réalisme. Les zones de combat reprennent fidèlement les principaux environnements du manga original, et bénéficient également d'une réalisation sans défaut. La seule déception concernerait les musiques qui, bien qu'agréables, manquent de thème et servent plus de mélodie de fond. On ne retrouve pas les morceaux de la précédente trilogie qui retranscrivaient si bien l'âme de l'univers imaginé par Toriyama-san. Au final, une seule conclusion est possible : le défi est entièrement remporté. Oubliez la déception du prédécesseur, les innovations et la réalisation apportées dans ce dernier jeu en font un excellent titre. La série vidéoludique Dragon Ball Z se dote enfin d'une référence qui aura marqué tout joueur s'étant glissé, grâce à cet ultime opus sur Super Nintendo, dans le rôle du surpuissant Son Gokû.
- Graphismes17/20
Outre des personnages et des décors parfaitement fidèles au manga d’origine dans les moindres détails, c’est surtout les animations d’énergie qui impressionnent par leur beauté. Du Kamehameha aux éclairs entourant votre personnage, en passant par l’aura qui s’en dégage lorsqu’il charge ses forces, tout est fluide et permet de se plonger vraiment dans le monde de Dragon Ball Z.
- Jouabilité17/20
Deuxième grand point fort du jeu : la vitesse et la maniabilité des combats permettent des affrontements rapprochés dignes des plus grandes scènes de l’animé, où il est notamment possible d’éjecter son adversaire quelques kilomètres plus loin dans un tout autre décor. La manette de la Super Nintendo n’a de plus jamais été aussi réactive quant à la réalisation des différentes combinaisons de touches à effectuer. Enfin, la difficulté semble avoir été dosée à la pipette tant elle permet des défis à la fois corsés et surmontables.
- Durée de vie15/20
Etrangement, le mode Histoire n'est présent que dans la version japonaise. Avec ses multiples fins à débloquer en fonction des performances réalisées, il participe pleinement à étendre la durée de vie de la cartouche. Les modes Combat et Championnat permettent aussi de passer de nombreuses heures contre un ami sans jamais se lasser.
- Bande son14/20
Même si elle manque d’inspiration concernant la beauté des thèmes, la bande-son propose un fond musical, discret permettant de soutenir l’atmosphère d’un combat. Dommage que les meilleurs morceaux ne soient présents que dans le mode Histoire, et donc absents de la version française.
- Scénario/
Si cette case aurait été vide en cas de test du jeu français, elle brille ici grâce à un mode Histoire superbement réalisé qui permet de revivre les plus importants combats du manga. Les issues des affrontements sont fidèlement respectées, et la narration sous forme de textes est accompagnée d’animations fortement appréciées.
Deux ans après la clôture d’une trilogie Dragon Ball Z : Super Butoden par un épisode bien décevant, Hyper Dimension s’impose comme le jeu de combat ultime reprenant l’univers d’Akira Toriyama. Bénéficiant d’une réalisation superbe et d’une jouabilité permettant de reproduire la vitesse et la puissance des affrontements entre Super Sayans, cette petite merveille vidéoludique est sûrement le plus beau cadeau que l’on pouvait offrir aux fans ainsi qu’à une Super Nintendo bien malheureusement en fin de vie.