Difficile de faire plus dense et complet qu'un volet de la saga Total War. Généralement très chargés en contenu, les nombreux épisodes ont toujours affiché une durée de vie importante. Histoire de tuer définitivement le semblant de vie sociale subsistant chez ses fans, The Creative Assembly a toutefois décidé de pousser l'expérience encore plus loin grâce à une refonte complète de la partie multijoueur. Le mot révolution avait même été avancé pour qualifier le travail fourni. Un terme loin d'être usurpé. Le développeur britannique a commencé la présentation doucement en donnant quelques détails sur les ajouts apportés au mode coopératif. Au cours des campagnes, les joueurs pourront dorénavant partager avec leurs alliés les conditions de victoire d'une bataille mais aussi la gestion de leurs unités. De quoi faciliter le micro-management de ses troupes. Ces petits ajouts revêtent toutefois une importance minime au regard de tout ce qui nous a été présenté ensuite.

Parmi les grosses nouveautés, The Creative Assembly a tout d'abord choisi de proposer un système d'avatar. A l'écran figure donc un personnage qui vous représente mais qui demeure surtout le chef de vos armées dans le feu de l'action, lors de vos joutes en multi. Au fur et à mesure de votre progression, vous pourrez le customiser en changeant pièce par pièce les morceaux de son armure, tout comme il vous sera possible de modifier sa couleur. Si ces changements n'ont qu'un intérêt esthétique, le fait de récolter des sets d'armure complets permettra de débloquer de nouveaux retainers, des sortes de bonus boostant les capacités de certaines unités de votre armée. Ces derniers pourront par exemple servir à augmenter la vitesse de vos archers, ce qui permettra un repli défensif nettement plus efficace lorsque les cavaliers adverses commenceront à marcher sur vos troupes. Il existe en tout cinq emplacements pour retainers qui se débloqueront au fil de vos exploits.

Le studio de développement britannique a également conçu tout un système d'expérience pour notre avatar. Comme dans un RPG classique, le joueur sera chargé de répartir des points dans un arbre de compétences comprenant quatre branches. Accroître le leadership de votre général lui donnera un pouvoir d'emprise sur ses troupes supérieur à la moyenne. Il vous sera aussi possible d'améliorer ses aptitudes à utiliser un arc, à se battre au corps-à-corps et de perfectionner tout ce qui touche à son potentiel physique (vitesse et endurance notamment). Avant une partie, chaque joueur pourra d'ailleurs avoir une vague idée des spécificités du général adverse, celles-ci figurant directement sur l'écran. Tout comme vos préférences quant à la composition de votre armée d'ailleurs. De quoi vous pousser à adapter votre tactique en fonction des forces et des faiblesses de votre ennemi. De même, ceux qui ont la fâcheuse tendance à quitter trop tôt une partie en cours se verront affublés d'une réputation bien négative. Vous saurez maintenant à qui vous avez affaire.

Point de passage inévitable, la carte de campagne multijoueur possède également une énorme importance. Elle se présente sous la forme d'une map somme toute assez classique sur laquelle figure le Japon, découpé en 77 régions, 12 d'entre elles étant maritimes. L'objectif pour chaque joueur sera de conquérir l'ensemble des territoires. Pour cela, il faudra remporter de rudes batailles que l'on déclenchera soi-même en bougeant un pion sur la carte à l'endroit que l'on veut soumettre. A chaque victoire obtenue, des prix viendront récompenser les efforts du joueur comme par exemple de nouveaux retainers ou de nouvelles unités. Et il sera d'ailleurs possible de savoir à l'avance quel trésor contient chaque région. A vous de faire votre chemin pour obtenir le bonus que vous souhaitez. Mais tout ne sera pas aussi simple que cela puisque vous ne pourrez annexer un territoire que si celui-ci est mitoyen avec un autre que vous possédez déjà. La conquête du Japon s'annonce donc progressive et très tactique.

Cette même carte du Japon, on la retrouve également dans le système de compétition par clan. Les joueurs peuvent en effet former de petits groupes et partir ensemble à l'assaut des 77 territoires japonais. Cette fois, l'objectif est bien évidemment collectif puisqu'il faudra terminer en tête d'un classement général où figureront d'autres associations de joueurs. Pour ce faire, il faudra marquer des points, comme dans n'importe quel sport, en conquérant des zones de la map. Obtenir le gain d'un territoire collé à un autre possédé par son équipe rapportera par exemple cinq petits points. Un score qui pourra gonfler si deux membres d'un même clan remportent la victoire en coopération. D'autres petites variantes comme celle-ci pimenteront les parties qui devraient s'avérer particulièrement stimulantes lorsqu'il s'agira de se battre pour le bien d'un groupe. Des matchs qui pourront être disputés en 1v1, 2v2, 3v3 ou 4v4. Un système de promotion et de descente sera d'ailleurs mis en place pour motiver les joueurs. Plus généralement, il existera aussi un classement individuel très complet permettant de distinguer les meilleurs stratèges des militaires en herbe. Celui qui atteint le sommet du classement se verra d'ailleurs attribuer le titre de Shogun. Il sera visible en permanence sur toutes les plates-formes de la communauté et donnera aux joueurs le droit d'accéder à des récompenses spéciales pour leur avatar.

Après ce riche exposé de ce que contiendra le multi de Shogun 2, nous avons eu le loisir d'étrenner nos talents de stratège à travers quelques batailles épiques. La première partie fut disputée en solo et demandait au joueur de défendre une forteresse assaillie de toutes parts. Pas évident, d'autant que l'IA a encore été améliorée. Une nouvelle fois, il faudra redoubler de vigilance et faire preuve de minutie, aussi bien lors du placement de ses troupes que lors de l'affrontement en temps réel. Positionner intelligemment ses archers réclamera ainsi un sens tactique poussé. Laisser la place à la cavalerie et aux unités orientées corps-à-corps avec le timing approprié demandera également une certaine science du combat. Les longues heures passées sur les anciens volets de la série ne suffiront pas. Il nous a semblé au cours de cette bataille, qui s'est d'ailleurs soldée par une défaite cuisante, que la difficulté avait augmenté. L'intelligence artificielle n'a eu de cesse d'utiliser diverses tactiques pour mettre à mal nos stratégies défensives. Et autant dire que cela a marché, nos troupes se trouvant décimées par des attaques souvent vicieuses, à base de diversion sur un flan et d'offensives sur un autre. L'autre complication est venue des paysans particulièrement lâches qui ont eu tendance à fuir le champ de bataille à la moindre déconvenue. La gestion du moral des troupes s'annonce donc plus que délicate. L'une des particularités de ces parties tenait évidemment au relief très accidenté du territoire nippon avec des maps favorisant les archers qui peuvent balancer leurs flèches, planqués sur des collines. The Creative Assembly nous a ensuite conviés à quelques joutes animées en deux contre deux. Une nouvelle fois, ce que l'on retiendra avant tout, c'est le plaisir pris au cours de ces matchs. Shogun 2 devrait donc proposer une expérience plus que complète avec une campagne solo envoûtante et une partie multijoueur captivante.