La réalité virtuelle, en voilà un joli terme qui aura fait rêver la jeunesse. Si à vous aussi cela vous provoque des torrents de bave à l'idée de vous retrouver au beau milieu d'un jeu vidéo, rendez-vous à la salle d'arcade pour tester Wild Side, le tout nouveau jeu à base d'hologrammes hyper réaliste... un peu trop même...
S'il y a bien une chose qu'on ne peut pas nier à propos de la Megadrive, c'est qu'elle a su proposer nombre de bons jeux de plates-formes. Dans ce domaine, la console n'est pourtant jamais parvenue à inquiéter Nintendo et son Super Mario Bros. En 1991, Sega met donc au monde Sonic, seul personnage capable d'ébranler la moustache touffue du plombier italien. Mais cet effort ne suffit pas, et un an plus tard, le géant américano-japonais s'attaque alors directement au fondement de Super Mario Bros, et sort Kid Chameleon, qui reprend à sa manière les bases du jeu phare de Nintendo.
Le scénario, très original pour l'époque, met en scène une petite ville possédant une salle d'arcade à la pointe de la technologie. En effet, celle-ci abrite le nouveau Wild Side, une cabine de réalité virtuelle où le joueur se retrouve dans le jeu, grâce à un système d'hologrammes très réaliste. Tellement réaliste même, que le grand méchant, Heady Metal se met à capturer tous les joueurs qui ont l'imprudence de perdre. Oui mais voilà, un jeune homme connu sous le nom de Kid Cameleon a décidé que personne ne s'en prendrait à la communauté geek de sa ville. Ni une, ni deux, Kid rentre dans le jeu pour terminer tous les niveaux et enfin venir à bout du terrible Heady Metal.
Lorsqu'on parle de reprendre les bases de Super Mario Bros, ne voyez pas un jeune homme en salopette parcourir un tout nouveau jeu vidéo rempli de champignons. Non, Kid Chameleon s'attaque aux fondements même de la série Mario. Dès le début de son aventure, à la manière du plombier moustachu, Kid devra utiliser sa tête pour casser des briques renfermant divers joyaux ou power-up. Et c'est là la véritable force du titre. Les pouvoirs de Kid ne se limitent pas à un champignon ou une fleur mais s'étendent bel et bien à une dizaine de costumes contenant chacun une spécificité. La forme de base représente Kid tout simplement avec un jean, un tee-shirt blanc et surtout de belles lunettes noires. Le premier costume bonus avec lequel vous rentrerez en contact est Iron Knight, un casque de chevalier du Moyen Age permettant à Kid de grimper et de briser les blocs avec ses pieds. Chaque costume donnera ainsi à Kid une habileté et un nouveau look, ainsi le jeune homme pourra s'équiper d'un sabre grâce à Red Stealth, se transformer en cyclone pour voler avec le costume… Ou bien faire des attaques de distance grâce au lancer de hache de Maniaxe, qui aura la particularité de vous donner un look rappelant énormément Jason Voorhees, le tueur au masque de hockey de la saga Vendredi 13.
Graphiquement, si les décors sont beaux et détaillés, les sprites du héros sont quant à eux beaucoup trop petits. Néanmoins, on n'éprouve aucune difficulté à reconnaître les différentes tenues de Kid. Côté bande-son, le jeu ne possède hélas pas de mélodies accrocheuses et les thèmes seront donc très vite oubliés. Heureusement, la durée de vie est déjà bien plus aguicheuse. Elle est même énorme puisque Kid aura en tout plus d'une cinquantaine de zones à parcourir. Ajoutez à cela une très grande difficulté, vous en aurez pour plusieurs heures avant de vous retrouver devant Heady Metal. Petit hic, Kid Chameleon ne dispose ni de sauvegarde ni de système de mot de passe, vous forçant ainsi à rester devant la console sans grandes interruptions si vous voulez voir le bout de l'aventure. Un mode deux joueurs est disponible, mais malheureusement pas en vrai coopératif. Le second joueur reprend simplement le flambeau à l'endroit où le premier a perdu.
Pour finir, Kid Chameleon est sans conteste un excellent jeu de plates-formes et mérite largement sa place sur le panthéon des meilleurs jeux de la Megadrive. Malheureusement pour lui, de la jouabilité aux graphismes jusqu'à la bande-son, il ne parvient jamais à surpasser les deux maestros de l'époque Sonic et Mario. Un semi-échec pour Sega, donc, qui n'a pas réussi à déstabiliser Mario, mais qui dans la tentative nous offre un très bon jeu.
- Graphismes15/20
Les décors sont très jolis même si quelques arrières-plan sont très répétitifs, surtout en sous-sol. Le héros et les ennemis sont aussi beaucoup trop petits et donc pas assez détaillés.
- Jouabilité16/20
Si la prise en main en général est très facile, quelques pouvoirs se montrent assez approximatifs dans leur utilisation. Il faudra alors comprendre comment les utiliser pour franchir certains obstacles.
- Durée de vie13/20
La note pourrait monter de deux, voire trois, points tant le jeu est long par rapport aux productions de l'époque. Malheureusement, le manque de sauvegarde ou de mot de passe oblige inévitablement à finir le jeu d'une seule traite, ce qui peut être fatigant à la longue. De son côté, le mode deux joueurs à tour de rôle pourra en amuser plus d'un.
- Bande son10/20
Pas grand-chose à dire sur les musiques du jeu qui restent très discrètes. La bande-son ne fait vraiment pas partie des qualités du jeu.
- Scénario15/20
Même s'il ne contient pas de rebondissement extraordinaire, le scénario a le mérite d'être original.
Kid Chameleon est un très bon jeu de plates-formes, comportant un tas de bonnes idées dont l'utilisation de différents costumes pour obtenir divers pouvoirs. Le jeu n'atteint toutefois pas le niveau de qualité que pouvaient offrir les séries Super Mario et Sonic The Hedgehog.